"Alpona", l'un des trésors perdus de Caron
À l’instar de « Poivre », « Farnesiana », « L’Anarchiste » ou encore « Acaciosa » et j’en passe, « Alpona », créé en 1939, juste avant la seconde guerre mondiale par Ernest Daltroff pour Caron, a été supprimé du catalogue de la maison mais il est vrai qu’avant le rachat, il avait déjà disparu. Je l’avais découvert dans la boutique du boulevard Saint-Germain à Paris (qui n’existe plus non plus), il y a quelques années et il avait été un vrai coup de coeur. J’avais demandé à l’essayer et j’en avais profité durant la journée. J’avoue avoir eu envie de franchir le pas mais on ne peut pas tout porter et il faisait partie des parfums fontaines proposés en extrait dont le prix était quand même élevé. Après avoir beaucoup hésité, m’être baladé sur la rive gauche, au coeur du Quartier Latin, j’avais finalement renoncé mais parfois, les connaissances faites par ce blog sont tout à fait providentielles et, par l’intermédiaire d’Emma qui est une lectrice assidue depuis les débuts, j’ai pu rentrer en possession d’un peu de ce bijou oublié. Je vais donc pouvoir le porter dès le printemps et j’en suis ravi.
À l’époque, la maison Caron le présentaient ainsi : « Conduit par son insatiable passion pour les senteurs inédites, Caron découvre en 1939 un nouvel univers, inconnu alors de la parfumerie : le Jardin des Hespérides. Défiant les gardiennes de ce lieu fabuleux, les nymphes Hespérides, Caron dérobe aux dieux grecs le secret de leur immortalité : les fameuses « pommes d'or ». C'est ainsi que naît Alpona, qui associe pour la première fois les fleurs au citron et au pamplemousse. Ces agrumes aux senteurs « hespéridées » dans le jargon des nez, confèrent au parfum une étonnante modernité, et évoquent la douce fraîcheur d'un verger méditerranéen aux fruits gorgés de soleil ». L’envolée est déjà surprenante puisqu’on y retrouve des notes de citron, de bergamote et surtout de pamplemousse qui entourent la rose si chère à Ernest Daltroff, le coeur est une orange très amère et un peu confite associée à des notes de jasmin et d’orchidée et le fond, très chypré de mousse de chêne et de patchouli est renforcé par le bois de santal et des muscs blancs très propres. Pour moi, « Alpona » était un faux héspéridé, un faux chypre mais un vrai Caron avec tous les codes de Félicie Vampouille et d’Ernest Daltroff. Il n’a jamais été désuet et je le trouvais même d’une grande modernité. Je le sens sur moi en écrivant et je me dis qu’il fait partie des trésors disparus de la marque. Vraiment, je l’aime énormément.
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