Anne-Sophie Behaghel, entre créativité et modernité
Elle est l’une des parfumeuses du studio de composition Flair et j’entends de plus en plus parler de son travail. Elle s’appelle Anne-Sophie Behaghel et je me rends compte, en faisant des recherches que je connais nombre de ses créations et que j’aime beaucoup ce qu’elle fait. Il était donc naturel de lui consacrer une revue. Seule, en collaboration avec sa complice Amélie Bourgeois ou avec d’autres nez, elle invente des jus qui me plaisent, m’intriguent ou m’étonnes vraiment. Elle a, entre-autre, travaillé beaucoup avec des marques comme Aether ou Alexandre.J et l’Orchestre Parfum mais pas seulement, son nom apparaît dans beaucoup de créations formidables. J’en ai sélectionné quatre. Je les ai vraiment essayées et elles pourraient toutes me plaire mais j’ai encore du chemin à faire pour connaitre une majorités de jus créés par Anne-Sophie Behaghel.
Le premier parfum qui me vient à l’esprit est « The Majestic Vetiver » que m’a fait découvrir, l’été dernier, Renata de la boutique parisienne Sens Unique. Créé en collaboration avec Amélie Bourgeois en 2020, ce jus appartient à la collection Art Déco de la très belle marque Alexandre.J. La marque décrit ainsi la fragrance : « The Majestic Vetiver ravive la douceur de vivre et l'énergie créatrice de la French Riviera. C'est notamment dans cet écrin méditerranéen que le récit de Gatsby s'est écrit, et que les premiers parfums chyprés sont apparus. Comme un souffle de Belle Epoque, The Majestic Vetiver délivre un doux parfum de vetiver boisé teinté d'une brise aromatique ». L’envolée de basilic, de cardamome et de pamplemousse donne le ton. C’est un parfum qui va accrocher et demeurer très addictif tout au long de son évolution. Le coeur est épicé et aromatique à la fois avec des notes de coriandre et de liatrix et se pose sur un fond construit autour du vétiver avec des notes délicates de oud, de daim et de labdanum. Sur le papier, il n’avait rien pour me plaire vraiment mais je l’ai adoré. Je pourrais parfaitement le porter. Il m’évoque les soirées d’automne, lorsque le temps se rafraîchit et que l’on veut s’envelopper d’une effluve élégante. Je trouve que ce travail autour du vétiver est très inédit. J’ai pris beaucoup de plaisir à l’essayer.
« Une fin d'après-midi sur les rochers de l'Île de Beauté. Les lumières font briller la mer argentée. Notre dernière baignade était il y a une heure, à peine. Et le goût du sel est encore sur ma peau. Les vagues se calment peu à peu, la lune, discrète, monte dans le ciel, alors que le soleil rouge se couche. Rencontré sur le chemin du retour, l'odeur du figuier parfume ce début de soirée. Et cet air marin, frais et transparent, signe déjà la nostalgie de l’été » tels sont les mots de la marque BDK pour décrire « Sel d’Argent » qu’Anne-Sophie Behaghel a créé également en 2020. C’est un parfum qui avait, à sa sortie, retenu mon attention car il aurait fait une fragrance très agréable à porter au plus chaud de l’été et que je sentais la qualité des matières premières utilisées. Le départ d’essence de bergamote italienne associée au pamplemousse à des notes salées nous conduit sur un coeur d’absolu tunisien de fleur d’oranger, d’essence d’ylang ylang de Madagascar et d’essence de galbanum iranien pour se poser sur un fond plus synthétique d’ambroxan, de cashmeran et de muscs blancs. Sur moi, le côté cocon n’apparaît pas et le parfum reste très hespéridé. Hélas, il ne matche pas vraiment car ma peau le sucre pas mal et le résultat n’est pas forcément ce que j’aurais voulu. C’est très dommage car je l’ai senti sur mes vêtements et vraiment j’aime beaucoup. Je n’ai pas franchi le cap mais il n’en n’est pas moins un beau parfum d’été.
C’est grâce à une fidèle lectrice de ce blog qui se reconnaitra que j’ai découvert « Sovereign » créé par Anne-Sophie Behaghel et Amélie Bourgeois pour Le Galion en 2015. La marque le décrit ainsi : « A la fin du XIXe et au début du XXème siècle, des voyageurs partent à la découverte de l’Afrique du Nord, du Proche et du Moyen Orient. Ces souvenirs de voyage se traduisent en peinture, en textes avec une vision de l’Orient recomposé par un prisme occidental, mais également en parfums.L’exotisme, l’orientalisme sont de mise et vont se traduire en nombreuses créations parfumées, et ce jusqu’en dans les années 30. C’est à cette époque que le Prince Murat envisage de créer sa Maison de Parfum, qui verra le jour à Paris en 1930. C’est en hommage à son fondateur et pour célébrer les 85 ans de la naissance de la Maison que Le Galion crée aujourd’hui Sovereign, une fragrance orientale Ambré Epicée rayonnante ». Construit autour d’un coeur de rose et d’iris très poudré et rehaussé d’une note de myrrhe, « Sovereign » s’ouvre sur des notes poivrées et se pose finalement sur des notes de bois d’ambre, de oud, de patchouli et de bois de cèdre. Je dois dire qu’il est très intéressant sur ma peau alors qu’après avoir senti les notes de tête, je serais sans doute passé à autre chose. C’est une rose boisée très étonnante, à la fois vintage et très singulière. Je ne suis pas très amateurs de parfums « très rose » mais j’avoue que je suis assez attiré par « Sovereign ». J’en possède un format de voyage et je l’ai déjà un peu porté. Je ne sais pas si je l’achèterai mais j’aime bien.
C’est finalement en cherchant un parfum un peu hespéridé et résineux que j’ai fait la découverte de « Blanc de Sienne » créé en 2015 par Anne Sophie Behaghel et Amélie Bourgeois pour Evody. Les mots des fondatrices de la marque pour le décrire sont les suivants : « Ce sont des notes pétillantes et vivifiantes qui ouvrent ce ballet olfactif, grâce à l’incontournable duo bergamote-citron allié au basilic.En coeur, la Toscane est mise à l’honneur. Ses figues lactées sensuelles, les notes vertes de cyprès, la douceur de la fleur d’oranger et surtout, la sophistication poudrée de l’iris.Le fond se veut plus chaleureux, les notes boisées s’associeront aux résines le tout enrobé d’un marc de café ». Je le trouve très résineux car après un départ de bergamote, de citron et de basilic un peu aromatique, le parfum évolue vers un coeur de cyprès arrondi par la feuille de figuier, poudré par l’iris et enveloppé d’une note de fleur d’oranger pour se poser sur un fond de café associé à des résines et à des notes boisées. J’ai tout de suite eu conscience de la qualité et de l’élégance de ce parfum dont la construction est vraiment très belle mais je dois dire que je n’ose pas encore porter ce type de fragrance. J’aime l’idée d’un côté résineux mais je le trouve presque trop solaire pour moi. Ceci dit, peut-être changerai-je d’avis car j’en possède plusieurs doses d’essai et j’adore le redécouvrir de temps à autre. C’est une pépite, j’en suis parfaitement conscient.
Le travail d’Anne-Sophie Behaghel est résolument moderne. Je le trouve vraiment très intéressant, souvent inédit et addictif à la fois. Je n’ai pas encore trouvé la création qui pourrait me plaire assez pour acheter un grand format quoique « The Majestic Vetiver » pourrait être une option car je le trouve tout à fait dingue. Il est beau, profond et répond à mes attentes sur plein de points. Je ne peux préjuger de rien mais qui sait, après un été hespéridé, il me fera peut-être envie. En tout cas, il est dans un coin de ma tête. Les autres que j’ai pu essayer sont magnifiques mais pas nécessairement pour moi. J’espère bien en découvrir d’autres dans les prochains mois et je reviendrai, bien évidemment, vous en parler.
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