Au rayon féminin des parfumeries du circuit sélectif il y a aussi des parfums que j’aime bien. J’ai passé en revue cinq masculin et il est temps d’aller repérer cinq pépites dans le rayon féminin. Si, et je l’ai dit, je considère « Mitsouko », « Jardins de Bagatelle » de Guerlain ou encore le « N°19 » de Chanel comme deux des plus beaux parfums, pas trop mal reformulés, de la distribution classique, je pense qu’il en est quelques autres, souvent un peu oubliés, qui mériteraient d’être redécouverts et également quelques nouveautés qui sortent un peu de l’ordinaire. J’ai donc décidé de faire appel à mes souvenirs afin d’en sélectionner cinq que j’aime sentir encore aujourd’hui ou que j’ai découvert ou redécouvert récemment. Peut-être donnerai-je envie aux filles, comme aux garçons d’ailleurs, d’aller mettre leur nez dedans (élégamment comme le dit Clotilde dans une des vidéos hilarantes de sa chaîne YouTube Iris Factice nldr) et peut-être de les essayer. Alors êtes vous plutôt oriental, chypré, boisé ou fleuri ? Je vais essayer de vous donner quelques idées pour la sortie de notre enfermement.
C’est en 1991 que Jean-Louis Sieuzac, Nejia Barbir et Dominique Ropion créent pour Christian Dior un parfum que j’avais complètement oublié. Il s’agit de « Dune » et je trouve qu’il est vraiment à redécouvrir. Je ne suis pas très fan des parfums de la marque mais, un jour, je flânais dans une parfumerie et l’une des vendeuses a engagé la conversation avec moi. Je lui ai dit que je tenais un blog et elle m’a proposé de me faire découvrir quelques parfums selon ses goûts personnels. Le premier a été celui-ci. Je le connaissais mais je l’ai redécouvert avec beaucoup de plaisir et je dirai même que je l’ai senti vraiment à ce moment-là. Le départ est à la fois assez fleuri et boisé outre les notes de bergamote tout à fait classique dans la construction d’un parfum chypré. J’ai fait quelques petites recherches et j’ai découvert que le bois utilisé était un palissandre exotique. Le coeur de lys, de jasmin, de rose et d’ylang ylang est soutenu par une note très originale qui est celle d’une fleur très peu utilisée en parfumerie, la giroflée. Des notes de rose centifolia, de musc et évidemment de mousse de chêne et de patchouli constituent le fond posé sur une ambre très sèche et finalement très moderne. L’ensemble est tout à fait inédit. Je trouve qu’il y a vraiment un côté très « sable » dans « Dune » et que ce parfum ne ressemble à rien d’autre. Franchement, j’ai été heureux de le redécouvrir et, bien qu’il soit estampillé féminin, je le porterai facilement.
Encore un chypré, encore un parfum Dior mais cette fois-ci dans la collection héritage a attiré mon attention. Il s’agit de « Dioressence », lancé en 1979 et créé par Guy Robert. Sa construction est ultra classique, avec un départ de bergamote et d’aldéhydes, un coeur d’oeillet, de tubéreuse, de violette, de jasmin, d’ylang ylang et d’iris relevée par une rose très discrète et un absolu de géranium profond. Le fond, encore une fois, est typique de cette famille olfactive entre patchouli et mousse de chêne mais avec une note de vétiver et de vanille qui lui donne une certaine originalité. Ah il n’est pas moderne « Dioressence » mais j’avoue qu’il a le petit côté suranné qui va bien et qui, avec un look très branché, pourrait très bien convenir à une jeune femme qui veut sortir des codes et des idées reçues. Ressortir et re-sentir ce genre de parfum est une bonne idée je trouve. Facile à porter sans être consensuel, il m’a bien plu. Je pense que la formule a été modifiée mais comme je ne le connaissais pas avant, je n’ai pas vraiment de point de comparaison et j’ai bien aimé ce que j’ai découvert. « Dioressence » est un beau classique, un parfum pour toutes les femmes qui veulent retrouver le plaisir d’un beau chypré, très féminin et très opulent.
Tout d’abord appelé « Champagne » puis, après un procès, rebaptisé « Yvresse », ce parfum lancé en 1993 et créé par Sophia Gorjsman est, toujours aujourd’hui, un petit bijou de la parfumerie. C’est encore un chypré mais fruité celui-ci qui est supposé évoquer l’odeur du champagne, de la fête, et d’une certaine joie de vivre. Le départ est très épicé et fruité avec des notes de nectarine, de pêche et d’abricot relevés par de la menthe, des graines de carvi et d’anis. Au coeur, la note champagne est recrée par de l’oeillet, de la rose de mai, du jasmin, de la cannelle, de l’iris, de la violette et de lichi et le parfum se pose sur l’accord chypre typique de mousse de chêne et de patchouli auxquelles sont associés la noix de coco, l’ambre et le benjoin. Pour moi « Yvresse », est typiquement sorti des romans de Francis Scott Fiztgerald qui décrit cette « génération perdue » des années 20. Oui il pourrait être porté par la Daisy de « Gatsby le Magnifique ». C’est un parfum intemporel, gourmand mais pas trop et atypique en diable. « Yvresse » est vraiment à redécouvrir et à essayer.
Avec mon quatrième choix, je vais vous surprendre. C’est un parfum récent puisqu’il date de 2019 et c’est un dérivé d’une autre création. Il s’agit de « Twilly Eau Poivrée » créé par Christine Nagel pour Hermès. Si je n’ai absolument pas accroché à l’original, j’ai eu un coup de coeur pour cette version que je trouve très moderne et résolument « joyeuse ». Bien sûr, on retrouve différentes approches de la rose mais l’omniprésence du poivre rose et des agrumes se marie très bien avec la « reine des fleurs ». « Twilly Eau Poivrée » a quelque chose de pétillant, d’addictif et de très contemporain. Je ne suis pas tellement attiré par les féminins du sélectif chez Hermès (hormis peut-être « Calèche » malgré son côté un peu désuet) mais celui-ci m’a vraiment beaucoup plu. Je le vois très bien sur une fille avec un look un peu sixties revisité, soucieuse de n’être pas comme les autres. Je le sens très souvent lorsque je me rends dans une parfumerie.
Le dernier parfum, est (Oh surprise !), un parfum sorti chez Thierry Mugler et créé par Daphne Bugey, Amandine Clerc-Marie, Christophe Raynaud et Marie Salamagne. Il s’agit, vous l’aurez deviné de « Aura », lancé en 2017. Je trouve qu’il ne ressemble à rien d’autre.C’est un parfum vert mais pas frais, il serait même plutôt opulent. Il m’évoque des plantes exotiques et des lianes comme on pourrait en trouver dans la forêt amazonienne. Serait-ce le parfum de la Jane de Tarzan ? Je ne sais pas, en tout cas, je lui trouve quelque chose d’assez ethnique et inédit. Les notes de feuille de rhubarbe associées à la bergamote me capte dès le départ. Le coeur de poire, d’ylang ylang et de fleur d’oranger nous emmène tout de suite vers un fond de bois précieux et de fève tonka. Je trouve que « Aura » est une jolie réussite et, même pour moi qui ne suis pas attiré par les parfums Mugler, il est très addictif. Je comprends son succès.
Il y a d’autres parfums qui me plaisent dans le circuit sélectif évidemment mais j’ai voulu aller en chercher cinq très différents les uns des autres et assez significatifs de mes goûts. Je ne sais pas si je vous aurais donné envie de les découvrir mais en tout cas, ils ont piqué ma curiosité.