Passion Parfums

C'est avec une tristesse que j'assume que nous avons assisté hier, impuissants, à la fermeture de la boutique Annick Goutal de Lyon. En plein coeur de la Presqu'île, à la lisière du passage de l'Argue, depuis près de vingt ans, elle accueillait non seulement les amateurs de parfums et de la marque mais de nombreux néophytes. Mauvais choix du groupe qui détient la marque (changements de nom de Annick Goutal à Goutal Paris, tentative infructueuse de modernisation des boites et flacons, suppression de parfums iconiques voire emblématiques de la marque) ou ravages du développement de la vente en ligne qui s'est intensifiée depuis la pandémie ? Je ne sais pas mais ce dont je ne doute pas, c'est que ce que je crains depuis des mois commence à se voir. Je parle de la désertification des centres villes même dans les grandes métropoles. Certes, la marque ne disparait pas de notre ville mais il faudra nous tourner vers les Galeries Lafayette et je dois bien dire que la vente en grands magasins (Printemps de Lyon excepté car il y a un vrai rapport humain avec les conseillers et responsables de stands) est un peu, à mon goût, impersonnel.

Nous l'aimions notre boutique Annick Goutal et, tous ceux qui, comme moi, sommes des passionnés et des clients depuis près de vingt ans ne pouvons qu'être triste de cette nouvelle subite, brutale et à laquelle nous n'étions pas préparés. Je trouvais important, malgré une certaine colère et beaucoup de déception de rendre justice à Catherine, Diane et plus récemment Camille qui nous ont accueilli avec compétence et bienveillance durant toutes ces années. Je voulais les remercier de nous avoir enveloppé de leurs attentions et de leur sincérité. J'espère ne pas perdre le contact car ce furent, non seulement de bons moments mais aussi de jolies rencontres humaines qu'il nous appartient de faire perdurer. Bien sûr, je garde tout mon intérêt pour la maison car, pour moi, elle est l'une des plus belles de l'univers de la parfumerie de niche et l'une des pionnières ce qui n'est pas rien. Je pense à Madame Goutal, disparue trop tôt et qui a su inventer une manière élégante, intemporelle et formidable de se parfumer. J'espère porter "mes" Goutal encore longtemps mais je suis quand même triste de ne plus pouvoir passer dire bonjour, effectuer un achat plaisir en m'en réjouissant à l'avance. Camille a dit "c'est un cycle", les beaux jours reviendront. J'espère que ça ne tardera pas trop. En tout cas, merci à toutes et à se revoir au plus vite pour rire, partager, échanger.