Passion Parfums

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Balade à Paris

 

Chaque séjour à Paris est propice aux découvertes. Trois jours exclusivement consacré à l’exploration olfactive et un petit périple émaillé de rencontres, d’échanges, de surprises, bonnes ou moins intéressantes… Je vous emmène avec moi dans mes pérégrinations parfumées à travers plusieurs articles. Dans celui-ci, j’ai choisi de vous faire partager une petite chronologie des parfums sentis, essayés, aimés ou non lors de ce séjour. Coups de coeur, déceptions, trouvailles, tout y est ou presque… Pour le reste, il faudra attendre la suite mais promis, je parlerai de tout !

 

C’est au Printemps Haussmann que le périple a commencé avec une très belle découverte au stand Armani. Je pense que la collection privée est vraiment intéressante et il faudra que je m’y penche très précisément pour lui consacrer une revue complète en mettant en avant les parfums que je préfère car, ne serait-ce que dans cet article, je vais vous parler de deux créations découvertes dans deux lieux différents. Le premier est « Cuir Noir » sorti en 2011 dans la collection Les Milles et Unes Nuits et créé par Nathalie Lorson. J’en ai découvert plusieurs dans cette série mais c’est celui qui m’a le plus plu. La marque le décrit ainsi : « Repensant l’accord de safran pour créer une eau de parfum captivante, cette senteur dorée et voluptueuse se mêle à une fragrance de vanille profondément sensuelle qui rappelle l’effluve oriental des peaux tannées, l’odeur sauvage du suif et les arômes brûlés et goudronneux du bouleau noir ». Ce cuir de Russie repensé de manière orientale est particulièrement bien vu, entre douceur et profondeur. La marque ne communique que très peu sur la pyramide olfactive mais j’ai senti nettement une certaine dualité entre l’accord bouleau et mousse avec des notes vanillées et suaves. J’ai aussi retrouvé des accents de noix de muscade que j’aime beaucoup en parfumerie et sans doute de benjoin. C’est un cuir doux sans jamais être doucereux car il a quand même un côté sombre. Je le trouve vraiment merveilleusement équilibré et je pourrais le porter sans aucun problème. J’avais été « chargé de mission » chez Armani et je m’en suis acquitté avec plaisir car vraiment ce que j’ai découvert est beau et bien travaillé mais nous y reviendrons.

 

Cuir Noir Giorgio Armani parfum - un parfum pour homme et femme 2011

 

 

Nos pas nous ont ensuite portés dans la rue des Capucines, tout près de la place Vendôme pour notre visite devenue traditionnelle chez Maître Parfumeur et Gantier. C’est une maison que je connais bien et dont j’aime particulièrement le travail ciselé et soigné dans chaque jus. Là, j’avais envie de redécouvrir « Racine » créé en 1988 par Jean Laporte. Je l’avais senti en juin et il m’avait vraiment séduit. Tout d’abord sorti en eau de toilette, il a été revu pour devenir une eau de parfum mais, très honnêtement, je trouve qu’il garde un peu la même intensité. C’est un merveilleux travail frais autour du vétiver. Le départ est très agrumes avec des notes de bergamote et de citron associées au bourgeon de cassis, le coeur de lavande, de vétiver et de jasmin donne presque un côté mentholé à la fragrance et le fond de mousse de chêne et de santal lui confère une facette à la limite du chypre. Pour moi, ce parfum complexe, élégant et surprenant porte bien son nom car c’est une ode à la racine d’un vétiver glacé et profond qui nous donne de l’énergie ou nous rafraîchit durablement : « Ce parfum au caractère affirmé et frais révèle la richesse de l’essence des racines du vétiver à la fois dense et extrêmement tonique ». Pour moi, et je pèse mes mots, c’est l’un des plus beaux parfums à dominante de vétiver que j’ai pu sentir jusque-là (avec sans doute « Glacialis Terra » aujourd’hui disparu de la collection botanique de l’Artisan Parfumeur). Je le trouve absolument magnifique et vraiment étonnant. Je l’ai redécouvert à loisir et je dois dire que c’est un vrai coup de coeur. Je pourrais parfaitement me l’approprier.

 

Fraiche Badiane Maitre Parfumeur et Gantier Cologne - un parfum pour homme  1994

 

 

Toujours chez Maître Parfumeur et Gantier, j’avais envie de redécouvrir « Camélia Chinois » que j’avais bien aimé lors d’une de nos précédentes visites car il coche toutes les cases de ce que j’aime. La marque le décrit ainsi : « Une eau de parfum à la senteur verte et sèche du thé, délicatement habillée de fruits exotiques et d’écorce de pamplemousse. Camélia Chinois est une ode gracieuse à l’arbre du thé ». Créé en 1997, c’est un féminin à la base mais je pourrais tout à fait le porter. C’est un camélia caché car il s’ouvre sur des notes de pamplemousse un peu amère et de douce bergamote avant d’évoluer sur un absolu de thé (plutôt vert) je pense, de basilic et de fruits exotiques pour se poser sur un fond très « propre » de muscs blancs et un peu crémeux de santal. C’est indéniablement un beau parfum mais je dois dire que, sur ma peau, il est un peu plat et je n’ai pas craqué. Il faut dire que nous étions au début de notre périple et que je me réservais un peu pour nos visites dans les autres boutiques. « Camélia Chinois » n’a peut-être pas non plus le côté floral que j’attendais. En revanche, je trouve qu’il possède parfaitement l’ADN de la marque et qu’il est un exemple de la créativité de Jean Laporte, Jean-Paul Millet-Lage et Nicolas de Barry. Ceci dit, j’opterai plutôt, dans l’avenir, si je dois choisir un nouveau parfum de Maître Parfumeur et Gantier, pour « Secrète Datura » car je tourne autour depuis fort longtemps.

 

Camelia Chinois Maitre Parfumeur et Gantier parfum - un parfum pour femme  1997

 

En un saut de puce, nous avons traversé la place Vendôme pour la rue de Castiglione et les arcades sous lesquelles est cachée la boutique Jovoy. J’avoue que je suis toujours un peu effaré par le nombre de références proposées et j’avais potassé un peu le site pour faire un choix de découvertes à effectuer. Nous avons été pris en charge, comme toujours, par une conseillère compétente, chaleureuse et passionnée et les découvertes ont été très intéressantes. Je suis très client de la maison Jardins d’Écrivains et du travail de sa créatrice et fondatrice Anaïs Biguine. Il était donc très naturel pour moi de vouloir découvrir « Zorba », le dernier né de la collection la Pléiade, lancé en 2021 et dont je n’avais pas eu l’occasion de croiser la route. La marque le décrit ainsi : « Entre embruns et garrigue flotte l'esprit libre et truculent d'Alexis Zorba. Le parfum des plantes sauvages des collines Crétoises procure le plus complet dépaysement. Envahi d'énergie solaire, le tempérament et l'éclat de cette signature olfactive connecte à une insatiable soif d’aventure ». Le départ de caroubier, un arbre typique de la Méditerranée, associé aux notes marines de la calone et à un accord rappelant la garrigue, un coeur de sauge, de cyclamen et de labdanum et un fond animal de castoreum, d’iris et de mousse donnent un parfum très bien nommé car il nous entraîne dans un univers chaud et marin à la fois. Je dois dire que j’ai été peut-être un peu déçu car je n’ai pas retrouvé l’originalité des premiers et notamment de « Alcools » que j’aime beaucoup. Ceci dit, c’est un parfum impeccable dans le style et il va rencontrer son public j’en suis sûr.

 

Zorba Jardins d'Ecrivains perfume - a new fragrance for women and men 2021

 

 

Ayant consacré récemment un article à la maison Les Bains Guerbois, j’avais bien envie de découvrir la nouveauté « 1992 Purple Night » créé par Dominique Ropion et décrit ainsi par la marque : « Il arrive en limousine. La rumeur l’a précédé. Foule dehors, foule à l’intérieur. Il dine puis descend dans le club, laissant un fort sillage de parfum entêtant. Tubéreuse, fève tonka, patchouli et bois ambré. Il monte sur scène. Annoncé mais pas garanti. Acte gratuit. Pour le plaisir. Pour le club. Pour ceux qui sont là. Pour lui si l’humeur est là. Concert ! Magie totale. Pluie de sons, de couleurs, de senteurs. Combien d’artistes, combien de moments forts, vécus, rêvés, cette année là aux Bains ? ». Un départ de mandarine, un coeur de tubéreuse et de jasmin qui prennent vraiment toute la place et un fond de tabac, de daim et de patchouli constituent ce parfum qui m’a, je dois le dire, un peu déçu car je n’ai pas vraiment compris l’intérêt de cette tubéreuse gourmande et un peu convenue. J’avoue qu’il m’a même un peu écoeuré. J’aime la tubéreuse et le jasmin mais l’association avec la fève tonka, le tabac et le patchouli, c’est un peu trop pour moi. Je ne pourrais pas le porter. Finalement, dans cette maison, c’est une autre création de Dominique Ropion qui pourrait me séduire. Je trouve le concept très intéressant, les flacons magnifiques mais je n’ai pas forcément adhéré à l’univers olfactif même si je reconnais qu’il y a de belles choses à sentir. Je crois que je passe un peu à côté, c’est ainsi.

 

1992 Purple Night Les Bains Guerbois parfum - un nouveau parfum pour homme  et femme 2021

 

 

Créé par Jeanne Sandra Rancé pour la maison éponyme, « Eau Sublime » est une très belle découverte pour moi. La marque le décrit ainsi : « Une ouverture lumineuse révèle un parfum délicatement sensuel aux notes hespéridées. La texture verte de jacinthe et de myrte vient se fondre dans les notes d'iris et de vanille qui se poursuivent dans une base envoûtante ». Dès le départ, je suis séduit par la fraîcheur du néroli, des feuilles de citron vert, de mandarine rouge et de citron puis le coeur floral, de muguet, lilas, rose, ylang-ylang, jacinthe s’associe à l’originalité de la myrte sauvage pour évoluer sur un fond d’iris, de vanille et de muscs blancs. Il en résulte un parfum tout en transparence, en légèreté et, en même temps, en ténacité car il reste sur ma peau plusieurs heures. Je l’aime beaucoup vraiment et je suis content de l’avoir fait redécouvrir aux conseillères de la boutique qui l’ont beaucoup aimé aussi. C’est un parfum un peu discret dans la collection et même dans la maison Rancé et pourtant je le trouve particulièrement réussi, finement travaillé et ciselé. Il ne paye pas de mine sur la touche mais sur la peau, il m’a vraiment beaucoup plu et je pourrais le porter sans problème. C’est une ode à l’été entre fraîcheur classique et exotisme. Plus je découvre cette maison, plus je me rends compte qu’il ne faut pas que je m’arrête au packaging désuet qui m’attire peu. Jeanne Sandra Rancé a vraiment créé des jus magnétiques et tout à fait singulier avec toujours beaucoup de goût et d’élégance. Pour moi, « Eau Sublime » c’est carton plein. Je l’avais aimé sur le papier et il tient toutes ses promesses sur ma peau.

 

Rue Rance Eau Sublime Rance 1795 parfum - un parfum pour femme

 

 

Mon goût pour la note de prune m’a conduit à avoir envie de découvrir « Momentous » de la maison Amirius. La marque le décrit ainsi : « Le parfum Momentous dévoile une rose charmante en pleine floraison. Les rayons de soleil prennent des accents de bergamote et s'animent sous l'impulsion brûlante du safran et de la prune. La douceur des de pétales de rose se marie aux notes plus sombres de bois et de musc pour lui donner une allure puissante ». Au départ, j’ai été presque dérangé par l’association de safran et de bergamote puis le coeur de prune un peu confite et de rose m’a réconcilié avec la fragrance. J’ai retrouvé ma zone de confort mais j’ai trouvé que le fond de bois et de muscs blancs avait un côté déjà senti et je n’ai pas forcément été séduit. J’ai aussi senti un autre parfum de Amirius mais je n’ai pas été conquis. L’esprit de la maison ne doit pas être dans mon univers olfactif car je suis un peu passé à côté et que je n’ai pas eu envie d’aller plus loin dans mon essai. C’est ainsi parfois. Ce ne sont peut-être pas des parfums pour moi ou, tout simplement, ce n’était pas le moment de la rencontre. J’ai su en reconnaitre la qualité mais je ne m’y suis pas retrouvé, c’est comme ça. De plus, et j’y reviendrai dans un article dédié, j’avais eu le coup de coeur de la journée alors je ne m’y suis pas plus arrêté.

 

Momentous Amirius pour homme et femme

 

 

Un coup de métro et nous voici au coeur du Marais et rue du Roi de Sicile pour le passage obligatoire chez Sens Unique car, comme je le dis, j’aime l’accueil et l’échange entre passionnés autant que la sélection. C’est par « Lost in Translation » de Maison Matine que j’ai commencé à faire des découvertes et je dois dire que s’il fallait tordre le cou à l’idée qu’il faut dépenser forcément des fortunes pour obtenir un beau parfum, bien créé et original et bien c’est fait ! Un départ de feuilles de violette et de genévrier, un coeur de bois de rose, de poivre noir et de thé blanc et un fond de bois sec, de tabac, de cuir et de muscs blancs et hop c’est fait, le parfum à la fois singulier et bien réalisé est arrivé sous mon nez ! « La révélation d’un paysage inconnu grâce à un accord osé de notes fumées, aquatiques et métalliques ». Le nouvel opus de cette marque qui, décidément, ne cesse de me ravir et de m’intriguer est une vraie réussite et je dois dire que j’ai adhéré tout de suite. Le rapport qualité-prix (55 euros pour 50 ml) est presque imbattable pour une création de cette qualité et je dois dire que c’est un cadeau facile à faire et à faire aimer. Loin du consensuel de certains autres parfums de la marque, « Lost in Translation », s’il est « très niche », n’en reste pas moins facile à s’approprier. Il est bien probable, dans l’avenir, qu’il me plaise assez pour que me mette à le porter. En tout cas, j’ai eu un petit coup de coeur pour ce voyage dans un pays onirique et inconnu.

 

 

Lost In Translation Maison Matine parfum - un parfum pour homme et femme  2021

 

 

Lorsque une parfumeuse, en l’occurrence, Anne-Sophie Behaghel rencontre, en 2018, l’univers spiritueux de Lord of Barbès et bien nait un parfum ! Quand j’ai vu le look du flacon, j’ai eu envie de découvrir « Parfum de Gin » et je ne le regrette pas. Décrit ainsi par la marque : « Lord autoproclamé, régnant sur le quartier de Barbès dans son cabinet de curiosité, Hervé poursuit son aventure avec «Parfum de gin». Il a relevé le défi de créer un parfum à l’arôme du gin, qui intègre tous les ingrédients de la recette de la boisson pour le réinterpréter au plus près ». Avec une envolée de genièvre, de muscade, de cardamome et d’angélique, son coeur de géranium, d’osmanthus, de fruit de la passion et de mangue et son fond de graine de carotte, de cèdre, de patchouli, de poivre et de vétiver aux accents terreux, « Parfum de Gin » est une vraie réussite originale et c’est vrai qu’il rappelle un peu les pubs de Soho de par le look de son packaging mais aussi par le jus qui est vraiment très réussi et très intéressant. Il n’est pas le parfum le plus dingue que j’ai senti mais je dois bien admettre qu’il m’a fait envie et que je crois bien que je pourrais me l’approprier. Il a un côté « soirée entre copains » que j’aime bien. Je trouve qu’il évoque exactement ce qu’il veut évoquer et qu’Anne-Sophie Behaghel a traduit en odeur avec exactitude, l’ambiance de fête et de dégustation d’un bon alcool dans un parfum vraiment très chouette et très facile à porter.

 

Parfum de Gin Lord of Barbès parfum - un nouveau parfum pour homme et femme  2018

 

 

Outre la totalité de la collection de la marque Eris à laquelle j’ai consacré un article, mon coup de coeur chez Sens Unique, je le dois à Marion de la chaîne YouTube Des Paons Danse Cent Heures qui m’avait donné envie de découvrir « O Unknown » de la maison américaine Imaginary Authors créé par Josh Meyer et lancé en 2017. La marque le décrit ainsi : « À 65 ans, lorsque le célèbre explorateur et auteur Philip Sava a appris qu’il ne lui restait plus qu’un an à vivre, il a quitté sa maison à Madagascar pour partir à l’aventure. Laissant tous ses biens derrière lui, il sauta sur un cargo pour traverser le monde. Son voyage a en réalité duré plus d'une décennie. Ce parfum est l'histoire d'un homme qui découvre le sens de la vie, alors qu'il saisit les derniers vestiges de celle-ci ». Ce travail autour de la note fumée du lapsang souchong et poudrée du beurre d’iris puis le fond constitué de mousse et de santal donnent une singularité toute particulière à ce parfum ultra poudré et à la fois délicatement boisé. Je crois que je n’avais jamais rien senti de tel et je l’ai essayé et réessayé avant de me décider. Il demeure, c’est clair, sur ma wishlist mais on ne peut pas tout porter. Je l’ai quand même beaucoup aimé. Pour moi, c’est une invitation au voyage dans un Extrême-Orient rêvé comme si nous étions dans un quartier de Macao ou de Shanghaï dans un film de Josef von Sternberg des années 30. Faussement suranné, résolument ode au voyage, « O Unknown » est un périple vers un inconnu olfactif élégant et envoûtant à découvrir absolument !

 

O, Unknown! Imaginary Authors parfum - un parfum pour homme et femme 2017

 

 

 

C’est au 69 de la rue des Archives que nous avons continué notre découverte avec l’exploration de « Malaise of the 1970’s » lancé en 2012 et ainsi décrit par la marque : « Balayés, les derniers relents de patchouli qui trainent dans le sillage de l’été de l’amour ». Une phrase énigmatique pour un parfum métallique qui préfigure l’Angleterre Tatcherienne des années 80 et les héroïnes telles la princesse Leïa ou Helen Ripley. Un départ d’agrumes et de pruneau, un coeur d’aldéhydes très prononcé mais adouci et amandé par l’héliotrope et un fond de patchouli et de cuir. C’est un parfum singulier qui ne surprend pas forcément à la vaporisation mais qui, à mon sens, peut devenir très déroutant au cours de son évolution. En tout cas, il est tout à fait dans « l’esprit maison » et il casse un peu les codes de la parfumerie. Je ne le trouve pas forcément daté et le story telling, ne lui correspond pas trop dans mon esprit. Je ne le connais pas porté et j’ai hâte de voir ce que ça donne car, avec État Libre d’Orange, la surprise est dans l’évolution. En tout cas, j’étais passé à côté et je suis content de l’avoir découvert.

 

Malaise of the 1970's Etat Libre d'Orange parfum - un parfum pour homme et  femme 2012

 

 

 

Le lendemain, après une soirée très agréable, nous sommes allés sur les Champs-Elysées car j’aime bien les Galeries Lafayette très urbaines ouvertes depuis peu et j’ai continué à découvrir la collection privée Armani. J’ai bien aimé la collection des Terres Précieuses et je lui consacrerai un article mais vraiment, mon coup de coeur va à « Jasmin Kusamoto » décrit ainsi par la marque : « Le jasmin Kusamono reflète l’amour de Giorgio Armani pour l’art floral et le Kusamono, cette technique de composition florale japonaise inspirée de l’art ancien du bonsaï. Comme un Kusamono, qui demande beaucoup d’attention pour conserver toute sa beauté, ce parfum est tel un soliflore : minimaliste et multiple. Un nectar aqueux et cristallin reproduit l’odeur du jasmin à l’aube lorsqu'il ouvre ses pétales, contrastant avec des notes de fond boisées qui lui confèrent une aura éternelle. Un nectar aqueux et cristallin reproduisant l’odeur du jasmin à l’aube lorsqu'il ouvre ses pétales contraste avec des notes de fond boisées qui lui confèrent une aura éternelle ». Créé en 2020 par Dominique Ropion, j’étais tellement attiré par « Rose Milano » que j’étais passé à côté de ce jus poétique, transparent et japonisant. Oubliée l’opulence du jasmin sambac mélangé aux fleurs blanches ou à l’ylang-ylang. Le travail est aquatique, presque un peu salé comme un thé japonais mais il n’est jamais vert. C’est un vrai floral, tout en délicatesse et je dois dire que je l’ai vraiment beaucoup aimé. Le fond, délicatement boisé, le fait tenir sur ma peau assez longtemps. C’est un bijou de sobriété mais aussi d’originalité car je ne connaissais pas du tout cette interprétation du jasmin sambac. Dominique Ropion a laissé de côté les formules complexes et foisonnantes pour nous offrir cette eau délicate et florale. Bref, j’ai adoré !

 

Jasmin Kusamono Giorgio Armani parfum - un nouveau parfum pour femme 2020

 

 

Nous avons ensuite traversé les Champs-Elysées pour la rue Pierre Charron car la prochaine découverte est plutôt une retrouvaille. En effet, j’ai eu envie de remettre mon nez dans « Red Tobacco » créé par Pierre Montale pour Mancera. Il me semblait que je l’avais bien aimé lorsque je l’avais découvert et j’ai confirmé mon impression. Je ne suis pas attiré par l’univers très oriental de Montale et Mancera même si je reconnais qu’il y a des jus de qualité et de belles créations mais j’avais eu un petit intérêt pour « Red Tobacco ». Je dois dire que je l’aime bien. La marque le décrit ainsi : « Le rouge est chaud et hypnotisant. Red Tobacco est un parfum incroyablement puissant et sexy qui mélange le tabac cubain et les épices. Une vraie vague de chaleur ». C’est un parfum indéniablement complexe avec une envolée de safran, cannelle et noix de muscade mêlées à la pomme verte, la pêche blanche et une pointe de oud du Népal. Le coeur est un duo de feuilles de patchouli et de jasmin et le fond, très tabac et ambre, avec la verdeur du vétiver et la douceur aromatique de la gousse de vanille et des muscs blancs. C’est un parfum qui n’est peut-être pas tout à fait pour moi mais je reconnais qu’il est, dans le style, à la fois singulier et extrêmement bien pensé. Je le trouve un peu opulent pour moi mais qui sait, au plus froid de l’hiver, il ne serait pas mal dans les plis d’une écharpe en cachemire… C’est un parfum auprès duquel je suis revenu plusieurs fois et peut-être l’un des rares des deux marques que je pourrais porter.

 

Red Tobacco Mancera parfum - un parfum pour homme et femme 2017

 

 

La belle découverte de la rue Pierre Charron a été sans contestation aucune Vilhelm Parfumerie qui vient d’ouvrir une bien jolie boutique qui servira d’écrin à ses jus délicats mais je lui consacrerai un article (ou deux) car je peux découvrir petit à petit toute la collection. Après cela, nous avons repris le métro direction le Pont Neuf pour enfin entrer dans la Samaritaine nouvelle formule. La ligne 7 du métro nous a laissé à la porte du magnifique bâtiment. Si je trouve que les travaux effectués en font un endroit vraiment beau et luxueux et si j’ai été content de retrouver ce magasin que j’ai connu il y a longtemps, je suis un peu déçu par le choix des marques. Il est un peu convenu et bien évidemment, on y retrouve surtout celles du groupe LVMH qui ne laissent pas beaucoup de place aux autres. Outre la collection Louboutin sur laquelle je reviendrai, j’ai pu sentir la réédition en extrait de « Kadine », une création de Jacques Guerlain qui date de 1911 et dont l’extrait a été reformulé et ressorti il y a quelques mois mais vendu en exclusivité sur ce stand et dans les boutiques. Présenté dans le flacon de « Jicky », c’est un oriental très épicé et très cire d’abeille un peu dans l’esprit de « L’Heure Bleue ». Je sens beaucoup la cannelle et le piment dans cette composition très dans l’esprit de la maison et je dois dire que je l’ai beaucoup aimé. Je pense qu’il est épuisé dans beaucoup de points de vente mais sur le stand, ils avaient testeur et produit de vente. Dans la série des grands féminins de la marque, il s’inscrit dans la continuité de « Fol Arôme » que nous avions senti il y a quelques mois. Le prix des 30 ml dépasse les 300 euros et, s’il est vrai que c’est un bel extrait, il ne m’a pas plus fait rêver que ça.

 

Kadine Guerlain parfum - un parfum pour femme 1911

Flacon original

 

 

Le troisième jour, nous avions moins de temps et nous sommes retournées boulevard Haussmann. J’ai pu remettre mon nez dans les créations de Bodicea the Victorious mais cela fera l’objet d’un article à part. Je pense déjà avoir décrit largement mes impressions et ma promenade. J’espère vous avoir donné envie de vous servir de votre nez et d’avoir suscité votre envie de découvertes. Je voudrais aussi remercier les vendeurs, conseillers, gérants de boutiques pour leur accueil. On sent que l'échange entre passionnés nous a manqué et que nous nous retrouvons avec un plaisir immense. En tout cas, à chaque fois, beaucoup de chaleur humaine a accompagné les découvertes.

 

 



09/08/2021
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