Passion Parfums

Il est rare qu’un parfum destiné aux parfumeries grand public m’interpelle autant alors je trouve que ça méritait bien un article. Le 2 septembre, la maison Hermès va lancer « Barénia », un nouveau féminin qui est, il faut le dire car c’est assez rare sur le marché, un grand chypré moderne. J’ai eu le privilège de le découvrir et même de l’essayer en avant-première. En guise de féminin, je le trouve quand même tout à fait androgyne et je pourrais le porter sans aucun problème. Christine Nagel, parfumeure attitrée de la maison Hermès a vraiment créé une composition complexe, intemporelle et complètement addictive. Dans Vogue, elle explique les codes du chypre et en vient à « Barénia » : « Le chypre est un archétype de la parfumerie, qui doit contenir certaines matières premières pour être considéré comme tel. En règle générale, il y a toujours : une tête hespéridée, un gros bouquet floral opulent (souvent rose/jasmin), de la mousse de chêne, du patchouli et on peut parfois ajouter du ciste. Pour imaginer Barénia, j’ai eu du temps : ce parfum est presque l’aboutissement de tout ce que j’ai appris chez Hermès. J’étais sûre de là où j’allais, je pense que c’est le parfum que j’ai créé avec le plus de liberté ». Je trouve que c’est un très bon résumé. Le parfum va être vraiment un bijou tout comme son flacon inspiré du bijou « collier de chien » de la maison et il sortira dans trois conditionnements : 30 ml, 50 ml et 100 ml. J’ai hâte qu’il soit sur le marché.

 

Christine Nagel

 

La construction est assez classique avec un départ de bergamote associée à un petit fruit rouge venu du Gana dont la molécule principale a été synthétisée. Ensuite vient un coeur de lys. Christine Nagel a ainsi évité l’écueil du sempiternel noyau de rose, de jasmin ou d’ylang-ylang voire de pivoine ou de géranium pour mettre en valeur cette fleur envoûtante et particulièrement addictive qui est travaillée de telle façon qu’elle n’est jamais entêtante. Le fond de « Barénia » est composé de bois précieux mais surtout de la traditionnelle association mousse de chêne et patchouli qui assurent un côté opulent sans être trop présent et sans un sillage de folie, et aussi une tenue relativement longue. Je dis « relativement » car « Barénia » ne tient pas complètement toute la journée. On le perd un peu parfois mais c’est pour mieux le retrouver. Je suis complètement sous le charme de ce parfum. Il figurera en bonne place dans mon top 20, c’est évident et il est bien possible que je l’essaye à nouveau et que je vienne vous en parler. En tout cas, dans les marques de luxe, c’est, pour moi, la sortie de l’année et, heureusement, il échappe aux collection privées et à leurs prix de plus en plus délirants. En tout cas, je remercie toute l’équipe d’Hermès Lyon pour m’avoir fait découvrir cette pépite en avant-première.