Beaucoup les aiment mais pas moi !
Il y a, dans la parfumerie dite « de niche », des créations qui sont devenus des bests presque à l’égal d’autres distribués dans le circuit sélectif et qui pourtant, ne me parlent pas ou pire me dérangent. Ce ne sont que mes goûts attention, cela n’a pas valeur de critique. Vous m’avez demandé d’en faire une revue et j’avoue que j’ai beaucoup hésité à l’écrire car qui suis-je pour donner un avis subjectif sur le travail de quelqu’un d’autre ? J’ai quand même décidé de m’y mettre mais attention, je le redis, ce n’est que mon ressenti personnel rien d’autre. Il y a beaucoup d’amateurs qui aiment ces parfums et ils en ont parfaitement le droit, sans doute qu’ils correspondent à leur peau ou à leur personnalité.
Le premier qui me vient à l’idée fait un carton depuis sa sortie en 2004. Il s’agit bien évidemment de « Bois d’Argent » créé par Annick Menardo en 2004 et reformulé en 2018 par François Demachy pour la collection privée Christian Dior. Je dois dire que, lorsque je l’ai découvert, avant qu’il soit légèrement modifié, il m’avait assez plu sur touche. Je l’ai re-senti récemment et je sais reconnaitre que c’est une très belle construction seulement voilà, il me laisse complètement indifférent. J’aimerais l’aimer mais il ne me donne pas envie de l’essayer ni de le porter. Je pense que le côté myrrhe et encens me dérange un peu simplement parce que ce ne sont pas des notes faciles à porter pour moi. Il est pourtant poudré par l’iris et illuminé par un côté complètement floral. Je l’ai essayé sur ma peau et il tombe complètement à plat. Pire, l’encens ressort très vite et donne le côté « pierre froide » que je n’aime pas trop dans un parfum. Il ne me dérange pas mais il n’est clairement pas pour moi.
Je serai beaucoup plus tranché en ce qui concerne « Baccarat Rouge 540 » créé par Francis Kurkdjian pour sa marque éponyme en 2015 et lancé après une collaboration avec la célèbre cristallerie. C’est un ambré fleuri épicé avec des notes de jasmin, de safran, de cèdre et d’ambre gris. Comme ça, sur le papier, il pourrait, à défaut me plaire, m’être agréable à sentir mais il n’en n’est rien. Il me dérange vraiment. Je ne sais pas si cela vient de la note safran et agrume de l’envolée qui me rebute dès qu’il est vaporisé. Il faut le dire, lorsque je traine au Printemps à Lyon, si la vendeuse du stand le fait sentir, je m’éloigne car il me dérange fondamentalement. Je pense que je n’ai pas d’affinité avec la signature du parfumeur. J’avais déjà été rebuté, pendant des années par « Le Mâle » de Jean-Paul Gaultier. Il y a toujours quelque chose qui me gène lorsque je sens les parfums qu’il a composé. Il y a quelques années, j’ai découvert une partie de la collection Maison Francis Kurkdjian et je n’ai pas accroché. C’est ainsi, je ne peux pas être sensible à tout.
Je n’aime pas tellement le oud quand il est travaillé en majeur aussi aurai-je pu choisir n’importe quelle composition qui en contient dans des proportions importantes mais j’ai opté pour « La Couche du Diable » créé par Christopher Sheldrake pour Serge Lutens en 2019. Pour une fois, la marque communique sur les notes ce qui est rare. Il s’ouvre sur un accord oud (peut-être au pire aurai-je préféré une matière naturelle) puis conduit sur un coeur de ciste très cuiré mais travaillée de manière à la fois sucrée et fruitée puis un fond de rose. Comme toujours chez Lutens, la construction est linéaire et on reçoit toutes les notes pratiquement en même temps. Sans vraiment me déranger, « La Couche du Diable » est un parfum vers lequel je ne me tournerai pas forcément même simplement pour le sentir. Pour écrire cette revue, je suis allez remettre mon nez dessus mais je dois dire que ça m’a un peu coûté. C’est un parfum clivant et je comprends son succès même s’il est distribué un peu partout, il garde l’esprit niche. Ceci dit, il n’est absolument pas pour moi.
Je crois que, outre le fait que je sois dérangé par les horribles notes fruitées synthétiques de « Delina » créé par Quentin Bisch pour Parfums de Marly en 2017, je suis agacé que l’on puisse vendre un prix indécent une supposée création originale qui ressemble à toutes les « sucrailles » que l’on peut trouver sur les rayons féminins du circuit sélectif. À 218 euros les 75 ml, je pense qu’on peut espérer un peu mieux que cette envolée de soi-disant bergamote, de rhubarbe et de lychee synthétiques, de rose, de pivoine et de vanille et d’un fond de cashmeran, de muscs et de vétiver. Je ne vois pas ce qui peut justifier un prix pareil ! C’est vraiment ce que j’appelle un parfum de chaîne déguisé en niche. Je ne vais pas m’étendre sur « Delina » car vraiment, j’ai du mal à trouver du positif dans cette sortie. Vous me demandez souvent pourquoi je ne parle quasiment de Parfums de Marly, vous avez une partie de la réponse. Je ne peux pas considérer cette marque comme une maison de niche car, à l’instar de « Delina », les parfums auraient pour la plupart, leur place sur les rayons de Nocibé, Séphora ou Marionnaud à un prix un peu plus décent. On peu bien évidemment ne pas être d’accord mais c’est mon ressenti.
Pour finir, il est un parfum qui plait beaucoup dans les marques alternatives et avec lequel je n’ai pas la moindre affinité, il s’agit de « Mojave Ghost » lancé par Byredo en 2014 et créé par Jérôme Épinette. Là encore, j’ai un peu de mal à comprendre le succès de ce parfum très crémeux et qui va tout de suite m’écoeurer. Il s’ouvre sur des notes d’ambrette nous conduit sur un coeur de magnolia, de santal et de violette pour se poser sur un fond de bois de cèdre, de musc, de chantilly et d’un accord ambre. Je trouve que l’ensemble est très synthétique et sans le moindre relief comme c’est souvent le cas chez Byredo (exception faite de « Bal d’Afrique » dont je comprends parfaitement le succès tant il est à la fois singulier et facile à porter) et je n’arrive pas à comprendre l’engouement pour cette création que je trouve complètement sur-cotée. Là encore, ce n’est que mon point de vue, nombre d’entre-vous ont décidé de le porter et sans doute qu’il vous correspond mais, pour ma part, je suis vraiment passé à côté.
Voilà, vous savez tout, je me suis livré sur mon non-attachement à des fragrances qui font aujourd’hui, c’est vrai, le succès de la parfumerie d’auteurs. Je pense que j’aurais aussi pu en citer d’autres mais je ne veux pas être exhaustif. J’aurais pu citer plein d’autres parfums. Je ne les ai pas en tête et je ne vais pas chercher. Je préfère partager mes coups de coeur.
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