« Beaufort London » quand la parfumerie britannique rejoint la modernité
Leo Crabtree
Alors là, le choc olfactif a été total ! J’ai découvert cette marque il y a quelques mois, complètement par hasard, dans la parfumerie parisienne « Sens Unique » et j’avoue qu’il y avait très longtemps que je n’avais pas été séduit par toutes les fragrances d’une marque. La singularité de cet univers sombre est le maître mot.
C’est sous l’impulsion de Leo Crabtree que la marque voit le jour en 2015. Beaufort est inspirée par l’échelle du même nom créée au début du XXème siècle par Sir Francis Beaufort et qui mesure la vitesse du vent. L’inspiration est en effet celle des bateaux, de la mer mais la navigation est aussi sombre que les flacons. Attention, je ne dis pas que les créations de Julie Marlowe et Julie Dunkley sont facile à vendre ni même facile à porter.
Chaque parfum est une véritable pépite et, s’ils sortent complètement des sentiers battus de la parfumerie classique voire même de celle, plus exclusive, qui me plait depuis une dizaine d’années, je dois avouer qu’au-delà de la surprise olfactive qu’ils ont provoqué chez moi, mon impression est plus proche de l’addiction que d’autre chose.
Mon interlocutrice a tenu à me les faire découvrir dans un certain ordre en commençant par « Tonnerre » qui est supposé nous évoquer la bataille de Trafalgar de 1805 avec son côté goudron et brandy. Il est rafraichi par différentes notes d’épices et d’agrumes puis le fond évolue vers un cuir de Russie à la fois moderne et atypique. Très franchement il m’a plu tout de suite et je l’ai trouvé à la fois envoutant et singulier.
Nous avons continué la balade avec « Fathom V ». Alors là, j’avoue qu’entre notes sombres et marine, j’ai vu émerger des fleurs insolites que je n’ai pas pu identifier mais qui me rappelaient le lilas à peine éclos, encore vert, froid comme le matin. Son côté salé, profond, sombre et lumineux à la fois m’a plu tout de suite par sa dualité. J’ai rarement des coups de coeur mais ce parfum-ci en est un ! J’ai d’emblée eu envie de l’essayer et je ne le regrette pas. Il me plait toujours autant !
Je ne vais pas parler de toutes les créations car ce serait un peu longuet mais je veux revenir sur celle qui m’a le plus surpris. Il s’agit de « Vi et Armis » qui est, à n’en pas douter, la préférée de mon interlocutrice ainsi que le parfum de l’un des clients qui se trouvait alors à la boutique ! Le monde est petit. Entre les agrumes, les épices, le poivre, on sent poindre des notes florales intenses puis boisées, puis une autre qui m’évoque le tabac. « Vi et Armis » est subversif et c’est vrai que, sans en connaitre l’odeur exacte, il m’évoque les fumeries d’opium fréquentées par le Sherlock Holmes de Conan Doyle. Je ne sais pas si je pourrais porter ce parfum mais il m’a vraiment surpris. J’ai hâte de pouvoir me replonger dans cet univers envoutant et surprenant et, nul doute que j’en parlerai encore !
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