"Beauté du Diable", un fleuron des Liquides Imaginaires
* Article enrichi
« Vous me connaissez sans me connaitre. J’ai longtemps vécu dans des cieux traversés de lumière, avant d’y être condamnée. La nuit m’a consolée du soleil. Ainsi toujours victorieuse, je reste immortelle, jeune puisque éternelle. Je me meus à la vitesse de la pensée, mon esprit est volatile, comme l’argent que j’aime à dépenser dans des frivolités. Je transforme le matériel en immatériel. Je dissimule et bouscule le réel par mon imaginaire puissant. La nuit je mens, je charme et je dérange. Je me réjouis dans les atmosphères nocturnes, urbaines et enfumées sur les pavés humides des villes peuplées d’âmes et de cœurs à prendre. Je traverse l’obscurité avec fière allure, un Œillet rouge noué à la boutonnière. On m’invite dans les plus belles soirées, où les effluves de gin et les bouffées d’absinthe troublent les esprits humains. Ma plus belle ruse est mon parfum, empreinte odorante de mes aventures, de mes amours, de mes aveux, de mes excès. Je suis prête à vous céder mon sillage unique et sulfureux si vous m’accordez un certain baiser chargé de votre souffle chaud et de votre âme légère. Je suis un ange et pourtant on me dit démon. Seule à posséder la Beauté du Diable ».
C’est grâce à Sébastien, un vrai passionné de parfumerie, que j’ai remis mon nez dans « Beauté du Diable » créé en 2019 par Louise Turner pour la maison Liquide Imaginaires. Je reconnais qu’à sa sortie, j’étais un peu passé à côté mais je dois bien dire que j’avais eu tort car il s’agit vraiment d’un beau parfum, très original, un brin clivant, mais toujours d’une grande élégance qu’il faut sentir mais surtout essayer car il est très évolutif et il est nécessaire d’attendre vraiment les notes de fond pour avoir une impression globale de ce parfum étonnant qui oscille entre floral et liquoreux.
Louise Turner
« Beauté du Diable » s’ouvre sur des notes de gin vraiment très nettes rejointes par celles d’un citron plutôt doux et d’une orange amère qui se mêle à l’absinthe légèrement anisée et à la coriandre à la fois aromatique et épicée. Le coeur d’oeillet vient très vite, et malgré son association avec le cyprès, le géranium, l’ylang-ylang et même le clou de girofle, prend une place prépondérante dans son évolution. Je trouve que ces notes se mêlent, s’entremêlent, s’associent et se dissocient sans arrêt et mon impression, avant que le fond de vétiver et de gaïac ne fixe la fragrance, change tout le temps. « Beauté du Diable » se fait insaisissable, fascinant et parfaitement magique. J’ai adoré l’idée que je ne savais pas, avant la toute fin de son évolution, si j’allais l’aimer ou non. Je trouve que c’est un parfum à sentir qui peut soit rebuter, soit être un véritable coup de coeur mais qui, j’en suis certain, ne laissera pas indifférent.
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