Brume Orpin, une marque à la fois classique et eco-responsable
Depuis que le parfum « Theor » a reçu le FIFI Award 2025 de l’Innovation Responsable, j’entendais beaucoup parler de Brume Orpin, une marque éco-responsable fondée en 2024 par Tiphaine Cogez Cousseau qui a fait ses armes dans les maisons Rochas et Balmain avant de prendre en charge, en 2008 le marketing de Maison Francis Kurkdjian. Elle s’est adjoint le talent de la parfumeuse Leslie Gautier et a lancé, à ce jour, six parfums contenus dans de très jolis flacons-goutte verts et enfermées dans des boites dont j’ai beaucoup aimé le visuel. Le hasard a voulu que le Printemps de Lyon distribue la marque et que j’ai accès à toutes les créations vraiment facilement. Je vais essayer de vous donner un avis tout à fait subjectif comme d’habitude. Je précise que nous étions quatre passionnés à découvrir la marque et nos avis sont très divergents ce qui m’a stimulé à me dépêcher à écrire cet article. Comme d’habitude, j’ai chois les quatre créations que je trouve les plus significatives de la marque. Je veux dire aussi que je n’ai pas retenu « Theor » qui n’est pas celui que j’ai trouvé le plus emblématique de l’esprit ni du style de la marque. J’ai été plus touché par d’autres créations mais tout cela n’est qu’avis personnel et une sensibilité qui m’est propre.
Je vais commencer par « Eau » qui est la nouveauté 2025, une fois n’est pas coutume mais j’ai beaucoup aimé cette composition et je me suis dit qu’il fallait que je démarre cette revue sous de bons auspices. « Leau, une nouvelle fraîcheur : pure, éclatante, vibrante. Un souffle lumineux, qui laisse derrière lui un sillage aérien, inoubliable. Plus qu'un parfum, une lueur invisible qui caresse la peau comme un murmure de lumière. Ici, l’eau ne se contente pas de couler : elle pulse. Dès la première note, Leau se déploie tel un rayon de soleil traversant l'eau cristalline. Le fenouil frais, sauvage et éclatant, apporte une clarté qui éveille les sens. La graine de carotte française lui confère un sillage aérien et poudré. Ses accents de poire juteuse lui offre un twist moderne. Tandis que le galbanum méditerranéen, vert et subtilement épicé, insuffle profondeur, mystère et mouvement. Avec Leau, la fraîcheur n'est plus une simple sensation mais une révélation ». Avec ce parfum, qui doit, il me semble, être une concentration eau de toilette, le parfum aromatique est revisité avec un départ presque terreux de graines de carotte rendu fusant grâce à une très belle variété de galbanum, très élégante et, en même temps, gardant un côté pep’s. Au coeur, la marque évoque le pearadise(r) qui, je pense, doit être une note naturelle ou synthétique se rapprochant de la poire que je ne sens pas vraiment mais aussi du fenouil qui donne un coeur un peu anisé mais tout en transparence et en « verdeur » plutôt que de se rapprocher d’un côté boisé style réglisse. Le fond de musc blanc (ecomusk) se pare d’un accord ambre glacé. L’ensemble est un aromatique, certes, mais aussi très original et il est assez difficile de se « raccrocher aux branches. J’ai beaucoup aimé ce parfum. Il est très joli et je pense fort agréable à porter. Il faut dire que je l’ai découvert un jour où il faisait chaud et il m’a bien plu aussi dans ces circonstances.
J’ai assez aimé « Oratoa » : « Oratoa renferme l’essence même du voyage, cette quête intérieure qui devient notre chemin. Cette création parle d’une route parcourue à deux, d’un chemin que l’on offre au monde, tel un fragment de notre âme. Chaleureux et vibrant, il infuse en nous la confiance nécessaire pour révéler notre beauté intérieure, celle qui brille au-delà des apparences. Ses notes enveloppantes, telles des murmures sous un ciel étoilé, caressent l’être aimé, tissant un lien invisible qui transcende le temps. Dans cette étreinte olfactive, chaque instant devient éternité, gravé pour toujours dans la mémoire du coeur ». Créé par Leslie Gautier, ce parfum est à mi-chemin entre aromatique et floral. L’envolée de romarin de Tunisie se charge d’autres notes aromatiques et il nous emmène sur un coeur de duo de roses, marocaines et bulgares poudré et cuiré par un iris travaillé sur ce versant-là. Le fond légèrement cuiré et boisée reste discret sur ma peau mais le côté floral se développe vraiment très bien. J’ai bien aimé « Oratora ». Il m’a semblé plutôt agréable et facile à porter même si je n’ai pas tellement développé les notes chaudes et cuirées que je pensais trouver. Ce sont les mystères de la peau. Il fait partie tout de même de mes deux préférés mais je pense qu’il faut le poser sur la peau plutôt que sur touche. En tout cas, je pense qu’il pourra facilement trouver son public.
Également créé par Leslie Gautier en 2024, « Odenui » est vraiment celui qui est le plus proche de mes goûts à défaut d’être mon préféré. « Dans le crépuscule où la nuit dévoile son opulence, une symphonie émerge, à l’ouverture d’un bal. C'est de cette élégance palpable que s'inspire Odenui, une invitation subtile à l’expression de sa nature profonde. Les silhouettes drapées de cachemire et de velours de soie s’entrelacent dans une danse. Cette fragrance résonne, laissant derrière elle un sillage envoutant. Ce parfum aux accords boisés et ambrés, laisse une empreinte qui percute l'âme, soulignant avec force son caractère ». Le départ est vraiment très beau avec des notes de bois d’amandier et de pêche puis vient un coeur assez incongru de cistre espagnol et de freesia travaillé de manière un peu floral quand même puis le parfum se pose sur un fond de bois ambré qui, je dois le dire, ne me plait plus. L’ambroxan prend beaucoup de place et les notes boisées dévorent la délicatesse du coeur. C’est une déception car j’ai aimé le côté très velouté et amandé de l’envolée mais, par la suite, plus le parfum évolue, et même si j’en comprends le côté artistique, je deviens de moins en moins sensible. Je le trouve trop tarabiscoté et trop « bois ambrés ». Il est intéressant si l’on ne craint pas ce genre de notes de fond. Il faut quand même l’avoir senti car je le trouve assez emblématique de la collection.
Avec son envolée de thym blanc espagnol et de graine de carotte, son coeur de jasmin, de fleurs blanches et d’aldéhydes puis son fond de cyprès et de bois de cade, il est mon préféré sans aucun doute. Il s’appelle tout simplement « Cade » et est dominé par la note fumée de ce bois qui, décidément, depuis « Cuir » de Mona di Orio, n’a de cesse que de me séduire, ce qui est très étonnant car, vous le savez, je ne suis pas un fou des parfums boisés. « « Dans le jardin de Cade, le temps se suspend » - Tiphaine Cogez Cousseau. Ce parfum parle de transmission. Celle dont les couleurs, les odeurs et les saveurs sont gravées à jamais. Hommage à l’esprit de famille, au partage des cérémonials anodins qui nous façonnent à vie. Ses essences précieuses esquissent l’édifice d’un moment suspendu dans le jardin de Cade où le cuir assoupli du fauteuil cognac se teinte d’aromates. Tel un cliché glissé précieusement dans le livre de chevet, il nous ramène soudain d’éternels étés ». Sophistiqué sans être vraiment compliqué, ce parfum est, pour mon goût, très élégant et je dois dire que j’ai pris beaucoup de plaisir à l’essayer. Je l’ai même porté un peu autour de moi ce qui m’a beaucoup plu un jour où les températures étaient un peu redescendues. Il est aussi un peu « ethnique » mais, surtout, il revêt, pour moi, vraiment quelque chose d’élégant. Il est peut-être celui que je pourrais porter. En tout cas, je l’ai bien aimé. Il est tout en facettes et en contrastes. Pour moi, il est un peu clair-obscur et, finalement, il se rapproche de mes goûts.
Pour conclure, je dirai que je serai peut-être un peu moins sévère que ce que j’ai entendu sur la marque. Pour moi, même si je suis un peu mitigé dans mon avis. J’aime la démarche, le visuel, la plupart des parfums qui sont parfaitement réalisés mais, c’est vrai, que je m’ennuie un peu parfois. Ce qui m’a le plus fait tiquer je dois le dire, c’est le prix. Entre 175 et 195 euros pour des 80 ml d’une concentration assez légère est, à mon sens, un peu surévalué. Je le dis comme je le pense. En revanche, l’univers est joli, assez original mais je suis parfois un peu resté sur ma faim même si j'ai beaucoup aimé "Cade". J'ai rencontré la fondatrice et j'ai envie de suivre sa masterclass. Je pense que je voudrais mieux comprendre cette maison.
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