Passion Parfums

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Caron : départ de Jean Jacques

Nose Jean Jacques

 

Lors du rachat, en 2019, par Ariane de Rothschild au groupe Alès de la maison Caron, fondée, rappelons-le en 1904, le choix d’un nouveau parfumeur « maison » (même si je n’aime pas vraiment cette expression) s’était porté sur Jean Jacques, émoulu par l’Isipca et qui avait travaillé plusieurs années pour la société de composition japonaise Takasago. On lui devait également la réinterprétation des parfums de la très belle maison Isabey et je dois dire que c’était une réussite totale. Dans un communiqué, Caron nous apprend qu’après la création de 25 nouveau parfums ( ce qui est quand même énorme en si peu de temps), le parfumeur quittera ses fonctions le 1er septembre. La collaboration de Jean Jacques avec le groupe Rothschild marque l’histoire de cette maison mythique même si, je le dis et le répète, je suis très réservé sur l’orientation ou plutôt la transformation de la marque et des parfums qui ont fait son histoire. Je n’ai jamais bien compris le double discours qu’elle exprime, d’un côté la préservation patrimoniale et une politique totalement inverse qui consiste, de l’autre, à faire totalement table rase de ce qui avait été instauré non seulement par Ernest Daltroff qui créait des parfums durant les 20 premières années de la marque mais aussi Michel Morsetti, Françoise Caron, Richard et William Fraysse ou encore Akiko Kamei par exemple. Quoi qu’il en soit, Jean Jacques quittera donc ses fonctions après le lancement de la nouveauté, un parfum qui, il me semble, mettra le oud à l’honneur.

 

Le communiqué émanant de la direction de Caron est le suivant : « Jean Jacques laisse son empreinte dans l'histoire de Caron, contribuant à préserver l'ADN de la Maison à travers des créations significatives telles que Tabac Exquis, Musc Oli et Belle de Niassa. En septembre, le lancement de l'ultime création de Jean Jacques pour Caron, une eau de parfum à l’aura mystique et envoûtante, marquera la fin d'une collaboration singulière et sensorielle ». Pour ma part, je reste très réservé sur la collaboration du parfumeur avec la marque mais peut-être que cela tient beaucoup à la direction artistique. Je ne comprends pas très bien où va Caron. Tout d’abord, il y a les jus en tant que tel. La reformulation acharnée de classiques tels « Narcisse Noir » ou « Tabac Blond », la réutilisation de noms existants pour lancer des fragrances qui n’ont plus rien à voir (« Narcisse Blanc », « Muguet du Bonheur »), le flaconnage certes eco-responsable mais également « empilable » (je ne connais pas beaucoup d’utilisateurs qui empilent leurs flacons de parfums), ainsi que les nouvelles créations très éloignées de l’esprit d’une marque qui était l’une des dernières à représenter le patrimoine de la parfumerie à la française. Je doute. L’orientation qu’a voulu Ariane de Rothschild dans cette collaboration avec Jean Jacques est assez nébuleuse, voire décevante, pour moi alors que j’en attendais beaucoup, vu les merveilles que le parfumeur avait créé pour Isabey précédemment. Jean Jacques s’en va, une nouvelle porte s’ouvre. Je ne sais pas qui lui succèdera mais, attaché malgré tout à Caron, je vais suivre son travail attentivement.

 



26/07/2024
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