Passion Parfums

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"Chanel N°5", retour sur un mythe

 

 

 

 

 

Chanel No 5 Parfum Chanel parfum - un parfum pour femme 1921

 

 

Lorsque Gabrielle Chanel a commandé, en 1921, ce parfum à Ernest Beaux, elle a voulu une odeur différente de ce qui existait. Comment le moderne devient il le (trop) classique ? Il lui propose plusieurs variations autour des fleurs et des aldéhydes. Naitront le "5" et le "22". Si le second est ressorti dans la collection des exclusifs, j’admets que je le trouve agréable à sentir mais la version qui existe aujourd'hui ne me plait pas vraiment une fois portée de mon point de vue), le premier est un succès indéniable qui a été accentué encore par les quelques mots célèbres de Marilyn dans les années 50. Que reste-t'il du "Numéro 5" aujourd'hui si ce n'est une réputation et un raz-de-marée commercial ? Je ne sais pas. Je le trouve agréable et son succès est, une fois de plus, démontré par de multiples déclinaisons mais il n’est pas celui que je préfère. J'ai beaucoup plus de goût, dans le même esprit, pour "Fleur de Rocailles" de Caron par exemple mais ceci est une autre histoire. Reste que je salue un succès et un beau travail de création. Je ne sais pas s'il ressemble aujourd'hui à ce qu'il était dans les années 20 mais j'ai entendu des utilisatrices déplorer une tenue qui a baissé. Dommage, c'est un classique... "le" classique.

 

 

ernest beaux and coco chanel - ÇaFleureBon Perfume Blog

 

Gabrielle Chanel et Ernest Beaux dans les années 20.

 

 

C’est sur la côte d’Azur, près de Grasse que Gabrielle Chanel qui règne alors sur la mode en France à laquelle elle a apporté une incroyable modernité, rencontre Ernest Beaux à qui elle va commander, pour ses clientes « un parfum à odeur de femme ». Le parfumeur, dont j’ai évoqué le parcours dans un article il y a quelques semaines, lui proposé deux séries d’essais numérotés de 1 à 5 et de 20 à 24. Elle choisira (du moins c’est la légende) immédiatement le 5. Elle va le lancer sous le nom de « N°5 » car elle va présenter sa nouvelle collection le cinq mai 1921. Je crois, mais c’est à vérifier, que le 5 était son chiffre porte-bonheur.

 

Le flacon de ce parfum est emblématique de la maison Chanel et serait inspiré, soit de la trousse de toilette pour homme de la maison Charvet ou de la flasque de whisky de Boy Capel dont elle a été amoureuse. D’autres sources affirment qu’il est copié sur la forme de la place Vendôme que Mademoiselle Chanel peut voir de sa boutique de la rue Cambon, d'autres encore prétendent que c'est son cabochon qui revêt cette forme. Je ne sais pas quelle est la bonne source mais je trouve, finalement, toutes ces explications à la fois plausibles et romanesques. Toujours est-il que le flacon, même s’il a été modifié légèrement en 1930, 1950, 1970, et 1986 est devenu, pour la maison Chanel, presque aussi emblématique que le jus.

 

Entre 1929 et 2011 où il est détrôné par « J’adore » de Dior, le « N°5 » demeure le parfum le plus vendu dans le monde. D’ailleurs, dès 1924, Ernest Beaux en imagine une version eau de toilette, en 1986, Jacques Polge crée l’eau de parfum puis, en 2008 « L’Eau Première » et enfin, en 2016, Oliver Polge lance « L’Eau » et la maison emploie comme égérie, la très jeune actrice Lily Rose Depp afin de toucher une nouvelle génération d’utilisatrices.

 

Puisqu’on parle d’égéries, elles ont été nombreuses et célèbres à travers le monde à succéder à la première, le mannequin Marie-Hélène Arnaud. La plus célèbre et durable en France est, nous nous en souvenons tous, Carole Bouquet mais, suivant les pays le « N°5 » a été associé au visage d’Ali McGraw, Lauren Hutton, Estella Warren, Catherine Deneuve et Audrey Tautou dans un magnifique spot publicitaire réalisé dans l’Orient-Express par Jean-Pierre Jeunet. Même l’acteur Brad Pitt a participé à une publicité pour la fragrance.

 

 

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Carole Bouquet

 

 

 

Le « N°5 » est tellement célèbre que Marilyn Monroe, lorsqu’on lui demandait ce qu’elle portait au lit, répondait « Quelques gouttes de Chanel N°5  bien sûr ». On le voit également apparaître dans « les Visiteurs », le film de Jean-Marie Poiret, entre-autres. Je pense qu’on doit également le citer dans nombre de romans mais je ne les ai pas en tête. Une exposition lui a été aussi consacré durant plus d’un mois au Palais de Tokyo à Paris en 2013.

 

 

Chanel fait revivre le mythe Marilyn - Madame Figaro

Marilyn Monroe

 

 

Si l’on parlait un peu du jus… Le « N°5 » est l’archétype du fleuri aldéhydé. Cette note apparaît dès l’envolée et est associée au néroli, au citron et à la bergamote. Les notes de coeur principales sont l’ylang ylang, le jasmin et la rose de Grasse, l’iris et le muguet mais je pense que les fleurs utilisées sont beaucoup plus nombreuses. Au fond, on retrouve surtout le vétiver d’Indonésie, le santal, différents muscs, la vanille, la civette (qui est devenue une note de synthèse) et le cèdre. Précurseur dans ce style olfactif, il va influencer nombre de parfums qui auront aussi pas mal de succès, j’évoquais « Fleur de Rocailles » de Caron mais je peux également citer « Arpège de Lanvin » en 1927 ou encore « Calèche » d’Hermès en 1961. Je pense que beaucoup parfumeurs de toutes les générations ont pris du plaisir à s’en servir comme base de travail.

 

Pour ma part, si j’apprécie comme tout un chacun ce parfum, si je sais qu’il a donné ses lettres de noblesse aux fleuris aldéhydés, j’admets volontiers que je m’en suis un peu lassé et que je le trouve moins facile à porter qu’au temps de nos grand-mères pourtant, je l’ai senti autour de moi, sur de très jeune femmes et j’ai trouvé qu’il leur allait vraiment divinement. Il doit donc être, sans que je m’en rende compte, intemporel et incontournable. C’est cela aussi qui fait le succès d’un parfum. En fait, il m’est évident que porter le « N°5 » écarte toute faute de goût. Peut-être pourtant que ses déclinaisons, particulièrement « L’Eau Première » sont plus modernes et plus faciles à s’approprier. Je connais quelques hommes qui portent l’eau de toilette ou l’eau de parfum mais je le trouve tellement connoté que je ne pourrais pas le faire moi-même. Comme quoi, j’ai encore des barrières…

 

Pour résumer, je dirai que le « N°5 » est le plus mythique de tous les parfums et que c’est peut-être parce que, justement, il ne plait pas à tout le monde, qu’il n’est pas le parfum le plus facile à porter et qu’il a gardé, décennie après décennie, à la fois son identité, ses adeptes, en glanant, dans toutes les générations, un très grand nombre. Je pense qu’il est connu à travers le monde (voire même célèbre) et qu’il mérite son succès.

 

 

 



31/05/2020
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