Coreterno, une parfumerie à l'italienne
J’ai du faire un saut de puce à Paris et je n’ai pas vraiment eu le temps de courir les parfumeries mais j’ai pu quand même aller au Printemps Haussmann. J’ai pu remettre mon nez dans les créations d’une maison dont le packaging m’interpellait et dont j’avais déjà un peu parler. Il s’agit de Coreterno. La marque propose, depuis 2019, en plus des objets, T-shirts et autres bijoux fantaisies, une ligne de six parfums réalisés par Luca Maffei dont « No Sleep » qui était mon coup de coeur et que j’avais déjà évoqué. J’ai donc décidé de sentir voire même d’essayer les autres et j’en ai retenu trois que j’ai trouvé très intéressants. J’ai un peu fait l’impasse sur les parfums les plus sucrés pour me concentrer sur ceux qui, hormis « No Sleep » (je vous l’envoie sur l’article concernant mes dernières trouvailles à Paris) m’ont séduit. Allez, je vous emmène dans l’univers à la fois italien, sophistiqué et baroque de Coreterno.
Le tout premier parfum qui m’a interpellé est « Catharsis », lancé en 2019 et que la marque décrit ainsi : « Il s’agit d’un parfum puissant et audacieux, une combinaison d'ingrédients déclarés agressifs. Les notes épicées de clou de girofle et de muscade ne sont que légèrement adoucies par le néroli, qui n'a pas le temps de s'exprimer pleinement car on est entrainés vers le cœur où le safran et le whisky dominent l'accord floral d'ylang et de rose. La déclaration de guerre vient du fond du parfum. Oud, bois de gaïac, cèdre et un accord cuir puissant laissent leur marque sur la peau du porteur ». Sur le papier, il a l’air de « cogner » et il a tout pour ne pas me plaire pourtant, une fois posé sur la peau, je lui trouve quelque chose de très agréable. Il n’est pas d’une originalité folle mais c’est un cuiré un peu « à l’italienne », assez épicé et, si j’ose dire, très lumineux. Je n’ai pas tellement aimé les notes de tête mais, à la vaporisation, je me suis laissé convaincre de l’essayer sur la peau et, franchement, le développement m’a surpris. Il a un côté très contemporain, un peu fumé et épicé. Je l’ai finalement trouvé assez facile à porter. Il s’ouvre sur des notes de clou de girofle et de noix de muscade un peu sublimée par le néroli. Le coeur est à la fois floral et liquoreux avec des notes solaires d’ylang-ylang et de rose enveloppées de whisky et de safran. Le fond, très profond, est construit autour du oud mais je retrouve très bien l’accord de cuir qui l’adoucit tout de même. « Catarsis » est sans doute le plus original de la collection mais j’aime bien
« Lumineux, délicat mais en même temps de caractère, enveloppant. La lumière de la bergamote et des pétales de rose blanche est immergé de salicylates qui lui donnent un aspect légèrement salé sans senteurs marines, mais comme le vent qui vient de la mer et traverse le désert. Le fond est extrêmement enveloppant, les mousses et la vanille complètent le parfum lié par le caractère des graines d'ambrette pour créer un accord qui ne passe pas inaperçu ». J’ai bien accroché avec « Punk Motel » également sorti en 2019 et qui s’ouvre sur une étrange association de rose blanche et de bergamote qui nous mènent à un coeur de notes salées adoucies par le fond d’ambrette, de musc et de vanille. J’ai également bien aimé cette création que je trouve résolument originale. Je trouve la perpétuelle dualité entre notes enveloppantes et un peu douces avec le côté salé vraiment intéressant. Malgré cette originalité, le parfum n’est pas spécialement clivant, il demeure très facile à s’approprier et à porter. Je le trouve idéal pour aborder des senteurs un peu différentes et singulières sans prendre beaucoup de risque. Le côté muscs blancs est très rassurant. Il m’a bien plu mais ce n’est peut-être pas celui que je porterais si je devais choisir.
Avec un départ de bergamote et de noix de muscade associées à un accord de cannabis, « Hierba Nera » aurait du me déranger dès la vaporisation mais il n’en n’a rien été car on arrive tout de suite aux notes de coeur de labdanum ainsi que d’encens et d’élémi presque poudré et ambré. Le fond de cèdre de l’Atlas, et du cèdre du Texas, d’un accord oud et de mousse de chêne est, certes très boisé mais assez doux et facile à porter. La marque décrit ainsi cette création : « Un parfum à la structure extrêmement originale qui s'ouvre sur des épices, des agrumes et un accord « marijuana » original qui frappe immédiatement. Notamment le cœur où repose la tête du parfum. Un cœur résineux où l'élémi, l'encens, le labdanum créent une symphonie narcotique. La structure est fermée par un fond riche en bois où le cèdre domine. Les notes puissantes de oud et de mousse de chêne donnent du caractère. » C’est un parfum pas facile à aborder et sans doute le plus clivant de la marque mais je l’ai trouvé très intéressant dans son développement. La note de cannabis qui semble beaucoup plaire en parfumerie me dérange un peu. Je préfère quand elle est traitée en fond et associée à d’autres qui l’adoucissent. Là, elle est brute et semble opulente mais elle disparait assez vite sur ma peau.
Globalement, j’ai bien aimé les créations de Coreterno mais je n’ai pas vraiment de coup de coeur si ce n’est pour le look des bougies. Leur packaging est très spectaculaire et je dois dire que, si je ne suis pas un dingue de parfums « à brûler », celles-ci m’auraient peut être fait envie.
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