De belles découvertes et redécouvertes
C’est encore grâce à Jessica et aux copains parfum que j’ai découvert quelques pépites que je ne connaissais pas. Je ne résiste absolument pas à vous en faire profiter. J’ai donc fait une redécouverte et trois découvertes qui m’ont titillé les narines et je dois dire que j’avais envie d’en parler tant que je les ai bien en tête. Ce sont des petits coups de coeur qui font plaisir et qui donnent envie de faire d’autres essais. En tout cas, merci à tous pour votre collaboration car mon blog ne serait pas aussi riche et aussi fourni sans mes lecteurs et mes copains qui me stimulent tout le temps. Je vous emmène donc dans des univers parfumés divers et variés qui me réjouissent et me font dire que la parfumerie de niche existe toujours bel et bien même s’il faut chercher activement de belles et originales fragrances.
Le premier parfum, et j’en remercie mon ami Jérôme de me l’avoir remis récemment sous le nez, est « Sésame Chân » créé par l’excellente Sophie Labbé pour la très belle marque franco-britannique Anima Vinci à laquelle j’ai consacré un article complet il y a quelques mois. Je me souviens de sa sortie et de la manière dont il m’avait bluffé. La marque le décrit ainsi : « Emportez avec vous une bouffée de zen - de doux rappels de bonheur animés par les graines de sésame, dont l'arôme s'intensifie à mesure qu'elles rôtissent. Un parfum de noisette qui calme l'haleine et une base boisée pour ancrer l'esprit. Sesame Chān est une expérience méditative que vous pouvez porter tous les jours ». Il s’inscrit dans la démarche spirituelle de la marque mais, au-delà de ça, porté, il est absolument merveilleux d’inventivité et d’une élégance moderne qui sort complètement des sentiers battus. J’avais déjà senti la graine de sésame dans d’autres parfums mais, associée avec un départ de gingembre, de noix de cajou et de noisette, le coeur de sésame grillé et de graine de carotte, se pose avec un chic fou sur un fond de vétiver d’une très belle qualité que l’on sent indéniablement au cours de son évolution. C’est carton plein pour « Sésame Chân ». Il n’est pas facile à trouver car je crois que l’Atelier Parfumé à Lyon en possède toujours l’exclusivité pour la France (à vérifier) mais la marque, et particulièrement ce parfum-là est à découvrir.
Décidément, je la trouve fascinante la maison canadienne Zoologist ! Plus je découvre ses créations plus je me dis que la parfumerie de niche a encore de beaux jours devant elle. J’ai découvert « Panda » créé par Christian Carbonnel et lancé en 2019. Quel plaisir jubilatoire de sentir de tels parfums. Un départ de pomme, de magnolia, de lys, d’osmanthus et de thé, un coeur d’ambre sèche, de bambou et de notes terreuses associées à un iris poudré et renforcée par le patchouli, le tout adouci par un jasmin un peu vert. Enfin, le parfum se pose sur un fond de civette (évidemment recréé artificiellement et non pas prélevée sur l’animal), de musc tonkin (idem), de santal et de vanille. J’ai re-senti la touche des heures après et l’évolution même sur le carton est absolument démente. Je suis fan, il n’y a pas à dire. Ce parfum mystérieux est supposé recréer l’habitat du panda et en extraire l’atmosphère avant de la transcender pour que l’humain puisse la porter. C’est une réussite indéniable. J’ai trouvé une description qui me semble très adaptée à mon ressenti : « Son créateur, Christian Carbonnel, créé "Panda" car cet animal aussi léger qu'enjoué vous donne une énergie et une émotion de tendresse. Son parfum de douceur s'ouvre sur le magnolia, le thé, la mandarine et se confirme sur des notes de cœur d'ambre, de bambou, de patchouli. Dans une grande cohérence, le fond est composé de musc, de bois de santal, et de vanille. Un parfum oriental qui vous invite à une étreinte joyeuse ». À ce jour et à ma connaissance, cette maison canadienne est vendue en exclusivité en France à la Parfumerie de Megève.
C’est dans un Londres trépidant que j’avais découvert, il y a quelques années, il me semble chez Harrod’s ou chez Fortnum & Mason je ne sais plus, la marque Ormonde Jayne qui était un peu en dehors de mes moyens mais qui m’avait quand même bien plu. Créée au début des années 2000, cette maison est très intéressante et je n’en n’avais jamais parlé car je n’avais pas pu remettre mon nez dans une des créations. C’est donc avec plaisir que j’ai découvert « Privé » lancé en 2018 et décrit ainsi par la marque : « Privé est un parfum complexe qui intègre des huiles de la collection privée d'Ormonde Jayne. Les touches de riz basmati et de baies roses se marient avec un coeur de gardénia, magnolia et jasmin. Portez-le, aimez-le, soyez Ormonde Jayne ». Un départ de riz basmati, de bergamote, de coriandre, de freesia, de mandarine, d’osmanthus, de petit grain et de poivre rose, un coeur floral construit autour du magnolia avec des notes de gardénia et de jasmin rehaussé par la sauge et le cassis et un fond d’ambroxan, de muscs blancs, de santal de tonka et de vanille, c’est un parfum résolument complexe, construite d’une manière très étonnante et qu’il faut attendre un peu avant d’apprécier. Imaginé par Geza Schoen et Linda Pilkington, il n’a tout d’abord pas forcément retenu mon attention et, en le redécouvrant à la toute fin de son évolution, je l’ai trouvé riche, facetté, comme si le parfum fleuri avait été réinventé. Il n’est pas vraiment lourd pourtant je le crois assez puissant, il n’a pas l’air aussi original que l’on penserait et il le devient. Oui c’est un beau parfum qui me donne envie de découvrir d’autres références de la marque. J’espère le faire prochainement. Il n’est peut-être pas « mon » Ormonde Jayne mais il est une belle entrée en matière pour susciter l’envie d’en sentir plus de la marque.
« White Peacock Lily » a été créé par David Seth Moltz pour sa marque D.S. & Durga dont je vous ai parlé il y a quelques semaines et il a été lancé en 2016. Il m’avait échappé et je l’ai découvert très récemment. Il est vraiment dans ma zone de confort et je ne pouvais qu’accrocher. La marque en parle ainsi : « La pièce qui a inspiré ce parfum est intitulée "The White Peacock" de Fiona Macleod. Dans la musique l'auditeur peut entendre les coquelicots blanc crème, les mers de fleurs et surtout le glissement noble et silencieux du grand oiseau qui flotte au-dessus des champs de fleurs. Le parfum est composé autour du lys qui devait flotter au-dessus des champs de violettes, évoquer le brouillard lointain et le laurier-rose du poème. Le lys est rendu plus onctueux avec le jasmin élégant de l'Égypte, de l'Inde et de la France. Plus blanc avec des muscs d'ambrette et plus crémeux avec de l'extrait d'ambrette liquide. La violette et la rose Otto aident à prolonger la fraîcheur de l'accord de bergamote et de melon ». Après un départ d’écorce de pamplemousse, le coeur, construit autour du lys, du jasmin et de la violette blanche est résolument floral. Il me rappelle beaucoup la tubéreuse. Le fond est composé de graine d’ambrette et de vanille. Le résultat est un parfum très solaire, très facetté et d’une élégante modernité qui sied à merveille à cette maison new-yorkaise extrêmement urbaine et contemporaine. Je dois dire que j’ai adoré ce parfum qui a dépoussiéré la tendance aux parfums d’été. Il est très étonnant et son évolution oscille entre ma zone de confort et quelque chose que je ne connais pas du tout. C’est également un petit coup de coeur.
Parfois, ça me fait du bien d’être surpris, dérouté et même séduit d’une manière irrépressible par des parfums que je ne connaissais pas du tout ou que j’avais un peu oublié. C’est le cas. De « Sésame Chân » que j’ai retrouvé avec plaisir à « White Peacock Lily » que je ne connaissais pas, en passant par « Privé » et « Panda », j’ai alimenté ma passion avec de très belles découvertes. Je me suis fait plaisir et j’avais envie de vous le transmettre.
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