Passion Parfums

Passion Parfums

De délicieuses "vieilleries" (finalement intemporelles) chez Cacharel

Cacharel (Perfumes) 1987 Loulou, Photo Sarah Moon | Sarah moon, Paris  illustration, Sarah moon photography

 

 

Il est des parfums qui ne sont devenus, dans mon esprit, plus qu’un nom et un flacon sur les rayons des boutiques du circuit sélectif. Récemment, j’ai eu envie de remettre mon nez dans trois créations que j’ai redécouverts et qui, si elles font partie du paysage, sont un peu oubliées. C’est dommage. Il s’agit des trois historiques de Cacharel et je dois dire que je les ai aimés tous les trois même si j’ai toujours une préférence pour « Loulou » qui flatte mon goût pour l’amande, l’héliotrope et le côté poudré mais chacun d’entre-eux est intéressant, peu onéreux et garde une identité forte. Je dois dire que je ne les connais pas assez pour savoir s’ils ont été reformulés mais vraiment ce que j’ai senti m’a plu et j’ai eu envie de passer pour vous mes impressions en revue. Je les avais déjà un peu évoqués dans d’autres articles mais j’ai trouvé intéressant de vraiment en parler précisément.

 

Avec son flacon bleu et rouge, « Loulou » est vraiment un emblématique des féminins des années 80. J’ai revu, il y a peu, grâce à Marion de la chaîne YouTube Des Paons Danse Cent Heures, la publicité télé inoubliable qui a bercé mon adolescence et, si je regrette que « Loulou » n’existe plus en extrait avec son flacon encore plus dingue, j’ai remis mon nez dedans avec un plaisir immense. Créé par Jean Guichard en 1987, c’est un floral poudré d’une belle richesse avec une ouverture de prune, un coeur d’iris, de violette et d’ylang-ylang qui enrobent une fleur d’héliotrope amandée et poudrée avec des accents de fleur de tiaré et de mimosa avant de se poser sur un fond baumé, légèrement vanillé et irisé. Dans son flacon turquoise et carmin reconnaissable entre mille, il garde une certaine modernité. Je dois dire que c’est un coup de coeur vraiment. Ce travail autour de la note amandée est vraiment d’une belle délicatesse et m’a rappelé les foulards de soie oubliés sur un fauteuil du salon tant je trouve qu’il y a un côté seconde peau. Bien évidemment, la tenue doit être très différente en eau de parfum qu’en extrait mais je la trouve correcte. En tout cas, j’ai vraiment aimé et, s’il est classé dans les féminins, je me suis dit que je pourrais le porter sans problème tant il fait partie de ma zone de confort.

 

Épinglé sur parfums

 

 

« Anaïs Anaïs » m’a rappelé des souvenirs de lycée et d’une amie hélas perdue de vue durant des années avec laquelle nous avons partagé de studieuses révisions mais aussi le goût de la littérature et de nombreux fou-rires quand j’étais en première au lycée. Créé par Roger Pellegrino, Paul Léger, Raymond Chaillan et Robert Gonnon, la version eau de toilette, qui est la seule encore existante il me semble sauf si l’on compte un flanker que j’ai aperçu, a été lancée en 1978 et a été le parfum avec un grand P de beaucoup de jeunes filles pendant les quinze années qui ont suivi. C’est un floral complexe et romantique extrêmement complexe avec une profusion de notes mais moi je sens beaucoup le lys tout au long de son évolution après un départ déjà floral avec le chèvrefeuille et la bergamote, un coeur très bouquet de fleurs blanches avec aussi des notes d’ylang-ylang, de rose et d’iris poudré et un fond mousse de chêne et patchouli qui lui donnent ce côté chypré qui n’en font pas un floral ordinaire. En redécouvrant ce parfum, je me suis dit qu’il appartenait à l’époque révolue des parfums extrêmement complexe, dont la formule doit avoir une écriture longue. Parfois je n’ai pas envie de sentir cela mais le jour où je l’ai redécouvert, je me suis vraiment fait plaisir à retrouver son odeur liée à une partie de ma vie.

 

Anais Anais L'Original Eau de Toilette Cacharel parfum - un parfum pour  femme 2014

 

 

Également créé par Jean Guichard et lancé en 1994, « Eden » n’était pas dans mon univers olfactif et, lorsque je l’ai senti il y a quelques mois, c’était la première fois et, de ce fait, c’était une découverte. C’est un chypré floral sans doute plus affirmé que les deux autres et plus clivant car il a une sacrée originalité ! Un départ de bergamote et de pêche, un coeur de mimosa et de nénuphar enrichi de notes de fleurs de lotus, de melon d’eau, d’ananas et de rose et un fond de patchouli de robinier (un faux acacias d’Europe dont je connais très bien l’odeur puisque nous en avons beaucoup dans la région), de bois de santal et de fève tonka. Ce chypre sans mousse de chêne a une fraîcheur et une originalité absolument bluffante. Il ne ressemble strictement à rien d’autre. Je l’ai senti par temps chaud et il a quelque chose de très rafraîchissant même s’il reste enveloppant et garde des accents ronds. Je l’ai beaucoup aimé également. Je suis persuadé que si une marque de niche sortait ce type de parfum aujourd’hui (je pense d’ailleurs qu’il a du influencer pas mal de parfumeurs tant il est original), il rencontrerait un beau succès. En tout cas, si j’ai un faible plus marqué pour « Loulou », je lui reconnais de très belles qualités et je pense qu’il est vraiment à découvrir.

 

Eden Cacharel parfum - un parfum pour femme 1994

 

Je me suis vraiment fait plaisir en redécouvrant ces trois « historiques » de Cacharel qui est une marque qui ne m’aurait pas forcément attiré comme ça d’emblée car je trouve les dernières sorties vraiment peu intéressantes et convenues. Là, je me suis replongé dans ce que j’appellerai trois grands féminins qui pourraient facilement être mixtes (surtout « Loulou » et « Eden » car « Anaïs Anaïs » me semble un peu plus difficile à porter pour un homme… quoi que) et je me suis dit que c’était de petits plaisirs à la fois peu onéreux, faciles à trouver et vraiment qualitatifs. En tout cas, j’ai adoré y mettre et y remettre mon nez.

 



28/07/2021
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