Découverte d'une partie de la collection Ex-Nihilo
Ex-Nihilo a été fondée en 2014 et les parfums, pour la plupart ont été avec la collaboration des parfumeurs de Givaudan ainsi que Jórdi Fernandez, Jacques Huclier, Quentin Bisch, Jordi Fernández, Yann Vasnier, Olivier Pescheux, Shyamala Maisondieu, Nadege Le Garlantezec, Nathalie Gracia-Cetto et Louise Turner. Aujourd’hui, il existe 34 créations et j’en ai senti plusieurs pour faire cette revue qui ne sera pas exhaustive. Je vais essayer de vous donner mon ressenti et mes impressions mais j’avoue que c’est un univers qui me touche assez peu dans l’ensemble à une exception près par laquelle je vais commencer.
« L’incarnation d’une féminité assumée ambivalente, à la fois délicate et lascive. Son envolée florale se mêle sur la peau à un fond boisé vanillé sombre et addictif. Un bouquet subtil, tendrement perverti par une légèreté charnelle très envoûtante » tels sont les mots de Ex-Nihilo pour décrire « Sweet Morphine » lancé en 2015 par Nathalie Gracia Cetto. C’est un bouquet floral avec le lilas utilisé en majeur et franchement je l’aime beaucoup. J’ai été un peu déstabilisé au début par son opulence et son côté un peu cosmétique mais franchement, sur ma peau il matche bien. L’envolée de lilas et d’essence de bergamote est de toute beauté et le coeur poudré d’iris et de mimosa pourrait être too much et bien pas du tout. Il est délicat et très bien travaillé. Le fond de vétiver et de patchouli est enveloppé d’une délicate vanille bourbon. Sur le papier, j’avais peur qu’il ne me plaise pas et finalement, je l’ai porté et je l’ai bien apprivoisé car, si c’est un lilas, il est un peu éloigné de ce que je recherche car il n’est pas du tout travaillé avec naturalisme mais au contraire, de manière super stylisée. Je n’arriverai pas à me l’approprier pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il est quand même très cosmétique et je le trouve féminin en diable. Ensuite, le jus tache mes vêtements et c’est un peu le problème avec les parfums capiteux et un peu huileux. Enfin, il est en dehors de la limite de prix que je me suis fixé et je n’ai pas un coup de coeur suffisant pour transgresser les règles que je m’impose. Il n’en reste pas moins que c’est un très beau parfum et que je suis content de l’avoir découvert.
Créé par Quentin Bisch pour Ex Nihilo, « Venenum Kiss » en 2015, est un parfum dont j’avais énormément entendu parler. La marque le décrit ainsi : « Une liqueur sensuelle et sophistiquée aux accents d’abricot confit et de vanille. L’impression forte, saisie d’une nuit électrique en Orient… Les femmes portent leur parfum de soirée, les sillages sont tonitruants. Partout, à la nuit tombée, on succombe à ce même accord hypnotique. La caresse obsédante de l’ambre et du daim, le souffle velouté d’un accord de rose et safran ». Cuiré, vanillé parfois floral, j’ai beaucoup de mal à le définir. La pyramide olfactive livrée par la marque est la suivante : notes de tête néroli, safran et noix de muscade, notes de coeur absolu de rose, davana et ambre enfin notes de fond vanille, styrax et bois de santal. Pour moi, il a quelque chose de fleuri et de cuiré dans ce parfum et je pense que je sens beaucoup à la fois la rose et le styrax ainsi qu’une certaine fraîcheur apportée, je pense, par la note de davana que j’avais déjà pu sentir dans d’autres parfums. J’avoue que je n’accroche pas du tout. Je suis un peu trop dérouté par l’évolution fumée du jus et je ne sens ni le côté abricot confit ni la vanille vraiment. C’est un parfum abstrait et assez étonnant. Je sais qu’il est l’un des bests de la marque mais j’avoue qu’il me laisse froid.
Lancé en 2014 et également créé par Quentin Bisch, « Fleur Narcotique » est aussi l’une des eaux de parfums phare de Ex-Nihilo décrite ainsi : « Notre interprétation de la Parisienne Rive Droite, sophistiquée et séductrice. Une overdose d’ingrédients substantifs pour une explosion de senteurs affirmées et subtiles. Le sillage d’une pivoine charnelle enveloppée de bois. Une fleur faussement ingénue, aérienne, fatale ». Après une ouverture de litchi et de pêche associée à la bergamote qui m’évoque les parfums des années 70 ou 80 que je trouve assez tenace, le parfum s’exprime sur un coeur complètement floral de jasmin, de pivoine et de fleur d’oranger pour se poser sur un fond boisé et musqué avec une note de mousse de chêne. Il garde, tout au long de son évolution, une certaine fraîcheur et une grande douceur. Je ne peux pas dire qu’il m’a tellement surpris car je le trouve finalement assez vintage alors que je m’attendais à quelque chose d’ultra moderne. C’est une jolie création, très féminine dans l’âme comme, finalement, les autres parfums que j’ai déjà senti pour cette revue. Je ne me vois pas la porter mais il ne faut jamais dire jamais.
« Love Shot » a été créé par Nathalie Gracia-Cetto en 2014 et c’est un Chypré qui, m’a un peu déstabilisé également. La marque le décrit avec ces mots : « Le souvenir de l’opulence charnelle des grandes créations des années soixante-dix, un sillage de Palace, un coup de foudre au coeur de la nuit. L’élégance d’un grand Chypre aux allures contemporaines, détourné par la fantaisie d’une framboise fraîche et un accord envoûtant de cuir et de musc ». Avec un départ de bergamote, de pivoine et de baies roses, le parfum s’envole vers quelque chose d’assez frais et épicé mais on retrouve, au coeur, un du jasmin, du patchouli et un accord framboise qui m’a beaucoup dérangé. J’ai eu du mal à aller au fond et à sentir le vétiver, la vanille, les muscs et un accord de cuir fauve. Pour moi, c’est un curieux chypré qui ne correspond pas du tout à ma bibliothèque olfactive. Je ne suis pas capable de l’apprécier car j’ai complètement bloqué sur cette note de framboise très chimique qui, finalement, sur ma peau, prend énormément de place. Le fond cuiré est assez bien réalisé et imaginé mais il m’a fallu bien une demi-heure pour arriver à l’apprécier. Le côté fruité m’a énormément dérangé. Ce trouve qu’il manque de subtilité. Ce n’est que mon ressenti et ça n’a pas valeur de critique évidemment.
Pour conclure, je dirai que ce que j’ai découvert de Ex-Nihilo est un univers très féminin qui me laisse un peu indifférent même si je reconnais l’originalité de certains jus. Exception faite de « Sweet Morphine » qui m’a beaucoup plu, je suis passé à côté des créations de cette marque. Ce n’est pas mon truc, c’est tout. L’univers ne me rebute pas mais il ne me provoque pas d’émotion particulière. J’ai beaucoup aimé l’idée mais, finalement, de ce que j’ai découvert car il y en a beaucoup d’autre, aucun parfum ne m’a fait envie. J’ai quand même apprécié l’expérience et je ne serai pas réfractaire si je croise la route d’autres parfums.
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