Passion Parfums

 

 

 

C’est avec un grand plaisir que nous avons découvert, dans la boutique de la rue Richelieu, une grande partie de la collection de parfums pour soi créés par Patricia de Nicolaï. Nous avions fait quelques tentatives dans d’autres boutiques parisiennes mais nous n’avions pas pris autant de temps. Là, l’accueil a aiguisé notre curiosité et nous avons été au-delà de l’incontournable « New York », devenu un classique de la parfumerie d’auteurs et que j’ai déjà évoqué sur ce blog. C’est avec beaucoup d’intérêt que nous avons senti les fragrances issues de différentes collections qui vont des eaux de Cologne à une gamme d’eaux de parfums intenses. Il m’a fallu faire un choix pour cette revue et j’ai donc décidé de développer mes impressions sur cinq créations qui m’ont particulièrement plu. Je garderai celle que j’ai vraiment préféré pour un prochain article sur mes « craquages » parisiens car je la porte au moment où j’écris et je peux en profiter tout à loisirs.

Photo : Clotilde

Qui est Patricia de Nicolaï ?

Née à Paris le 5 décembre 1957 au sein de la famille Guerlain, elle est l'arrière-petite-fille de Pierre Guerlain et nièce de Jean-Paul Guerlain. Après avoir étudié la chimie à l'université, Patricia de Nicolaï intègre l'Institut supérieur international du parfum, de la cosmétique et de l'aromatique alimentaire, école de parfumerie située à Versailles. Elle fait ses premiers pas de parfumeur au sein de deux sociétés de composition aux côtés d'équipes de parfumeurs talentueux tels que : Maurice Roucel, Jean-Claude Delville et Christian Bastard Lafitte. De 1982 à 1984, Patricia de Nicolaï est parfumeur junior chez Florasynth et de 1984 à 1989, elle est parfumeur chez Quest International (aujourd'hui Givaudan). En 1988, elle reçoit le prix international du meilleur parfumeur-créateur. (Source Internet).

Quelques créations :

Mon premier coup de coeur est une eau de Cologne autour de laquelle je tourne depuis quelques années et que je m’offrirai sans doute au printemps. Il s’agit de « Petit Ange ». Avec cette fragrance, Patricia de Nicolaï offre un jus duel entre le lilas que j’aime particulièrement et son côté « mois de mai » et les notes douces amères du pamplemousse dont j’aime particulièrement l’utilisation en parfumerie. Léger, éphémère, comme une brise en promenade dans un jardin avec un côté presque cocon et musqué, « Petit Ange » est vraiment une jolie réussite. Je l’avais déjà aimé et cette re-découverte n’a fait que confirmer mon attirance pour cette petite brume de printemps qui nous ferait tant plaisir. Je trouve que cette eau de Cologne est un petit plaisir dont il ne faut pas se priver et je compte bien en profiter dans les mois à venir.

 

 

 

Créé en 1989, « Number One » m’a énormément plu ne serait-ce que par son coeur de rose et de fleurs blanches. L’envolée est, elle aussi, résolument fleurie et déjà profonde. Patricia de Nicolaï revisite le style floral avec déjà beaucoup de modernité. J’aime particulièrement l’envolée de bergamote poudrée par la fleur de cassie. Le coeur de jasmin, de rose et d’ylang ylang est très finement travaillé avec une note d’iris et de fleur d’oranger et conduit à un fond musqué rehaussé par le côté très naturel de la mousse de chêne. On sent, dans ce premier opus, déjà la dualité entre l’héritage Guerlain et une vraie volonté de la parfumeuse de s’affranchir des codes peut-être un peu pesants de la parfumerie classique à la française. Je trouve que « Number One » est, aujourd’hui encore, un parfum très moderne et à essayer et réessayer. Il pourrait bien vous plaire.

 

 

 

Issu de la collection des eaux de parfum intenses, « Cuir Cuba » a été lancé en 2014. Je dois dire qu’il m’a à la fois séduit et vraiment surpris. C’est un travail autour d’un géranium très présent et très épicé. La marque le classe dans la catégorie Cuir Tabac Boisé. L’envolée est étonnante avec des notes de citron de Sicile, de menthe crépue, d’anis et de réglisse. Le coeur de sauge, de lavande, d’ylang ylang et de magnolia est construit autour de du géranium et épicé par une note de coriandre. Le fond est résolument tabac et patchouli avec des notes de foin, de civette, de cèdre et de musc. J’ai tout de suite accroché. Je trouve que « Cuir Cuba » ne ressemble à rien d’autre et je trouve qu’il a ce petit « quelque chose en plus » qui fait qu’on s’y arrête, qu’on y revient et qu’on a envie de l’essayer. Je ne prendrai pas le risque de l’acheter comme ça, à l’aveugle ou juste en l’ayant senti mais j’aimerais bien voir ce qu’il donne au cours de la journée en se développant sur ma peau. C’est un très beau parfum, sans doute l’un des plus atypiques que j’ai découvert lors de ma visite.

 

 

 

Lancé en 2020, « Angelys Pear » est également l’une des belles créations que j’ai aimé découvrir lors de cette visite dans la boutique de la rue Richelieu. Le départ est très frais avec des notes d’agrumes, d’herbe coupée et de cassis et elles nous conduisent sur un coeur à la fois fruité et floral de poire, jasmin et rose puis un fond de patchouli, mousse de chêne et musc. Il reprend les codes du parfum chypré qui m’est si cher tout en apportant une vraie modernité avec le côté vert et frais qu’il a gardé tout le temps du développement sur la touche. Je l’imagine très aisément encore plus riche sur la peau et je serai heureux de l’essayer. J’ai beaucoup aimé cette création. Je trouve que Patricia de Nicolaï a réussi un parfum complètement « dans mes goûts » et je ne saurais être objectif. Il est comme une caresse fraiche et suave. Il m’a énormément plu. Je trouve que c’est un jus plein de charme et d’espièglerie.

Parmi les nouveautés que nous avons découvert, il y a également « Bois Bélize » lancé en 2020 et qui est un boisé hespéridé comme je n’en n’ai encore pas porté mais j’y viens, petit à petit. Ce travail autour du bois de Gaïac est d’une finesse qui m’a ravi. L’ouverture de bergamote revêt le côté abricot cuiré de l’osmanthus et l’intensité de l’ambrette. Le coeur est une rose épicée de cardamome et de clou de girofle (qui a donc tout pour me plaire) et le fond de maté profond et presque torréfié s’harmonise avec le vétiver, le patchouli et la mousse de chêne pour venir renforcer un bois de Gaïac identifiable tout de suite. Je trouve que l’ensemble est une petite musique qui va, immanquablement donner envie de la fredonner. Il y a quelque chose de très aérien dans cette création et pourtant, c’est une eau de parfum intense, et je suis certain que sa tenue sur la peau est tout à fait suffisante. C’est également un joli coup de coeur pour moi.

 

 

 

J’ai fait d’autres belles découvertes lors de notre visite dont « Baïkal Leather » qui est mon coup de foudre et que je porte désormais. Je vous en parlerai dans un prochain article de manière très détaillée. Je suis content de m’être arrêté sur cette maison de parfum que j’avais un peu négligé jusque-là car elle recèle vraiment des merveilles à la fois pour les amateurs de parfums modernes que pour ceux qui aiment le confort de beaux classiques, bien réalisés, avec un petit twist qui leur donne une personnalité unique. Patricia de Nicolaï a inventé un univers parfumé qui me ravit. Je suis impatient de retourner à Paris pour faire d’autres belles découvertes.