Je me suis promené dans dans mes doses d’essai, je suis allé en parfumerie et j’ai fait de belles trouvailles notamment chez BDK. J’en ai sélectionné quatre que je vous engage à aller sentir, essayer, vous plonger dans les univers des parfumeurs. Je n’ai pas vraiment choisi de parfums spécialement pour l’été. Je me suis seulement laissé porter par ce que j’avais envie de tester dans différentes maisons. J’ai un peu opté pour l’une ou l’autre de ces créations par hasard, parce que le nom m’a inspiré ou encore parce que j’ai discuté avec les différents responsables de boutiques ou de stand. Je voue emmène donc avec moi dans l’exploration de ces quatre parfums qui m’ont plu ou moins plu mais que j’ai trouvé intéressants.
Le tout premier parfum qui m’a interpellé, "Wood Jasmin", a été créé par Camille Leguay en 2016 pour la collection Matières de BDK parfums et, sur le papier il avait tout pour le plaire car elle le décrit ainsi : « L’idée de départ était de créer un parfum sur des nuances orientales très vanillées avec un coté addictif donné par des notes fruitées gourmandes comme le davana. Le voyage en orient est représenté par l’effet de l’encens de Somalie et la myrrhe qui évoquent des matières mystiques. Les absolus de jasmin d’Egypte et de rose de Turquie rendent un hommage aux fleurs orientales caractéristiques de cette région du monde. Les notes de tabac et de liqueur proviennent essentiellement du davana et du cypriol nargamuta qui donnent au parfum ce côté rétro ». Avec une envolée vraiment fruitée de prune et de poire, le parfum interpelle par une certaine rondeur et c’est délicatement que le jasmin, la rose plus poudrée et la fleur de davana viennent s’enrouler et le rendre plus floral puis, le fond construit autour du cypriol avec des notes d’encens un peu résineux, de patchouli, de vanille de de labdanum pour un versant un peu cuiré, vient « asseoir » le parfum. Pour ma part, si je ne l’ai pas trouvé d’une grande originalité, il m’a plu. Je l’ai découvert beau, complexe, un peu vintage peut-être mais vraiment intéressant et doté d’une identité propre. J’ai aimé ce travail. C’est, à mon sens, un très beau parfum, extrêmement bien réalisé et doté d’une tenue extraordinaire. Je ne suis pas très amateur des parfums de la marque mais j’aime bien celui-ci que je trouve vraiment très intéressant et agréable à porter.
J’avais senti « Sel d’Argent » issu de la collection Azur toujours de BDK à sa sortie en 2020 mais il me semble que je ne l’avais pas essayé sur ma peau. C’est chose faite. Anne Sophie Behaghel qui l’a créé en décrit ainsi l’inspiration : « Parsemé de cristaux de sels et baigné d’embruns, Sel d’Argent est un parfum frais et blanc qui semble tout droit venu de la mer. Une brise fraîche et salée qui dépose sur la peau réchauffée par le soleil quelques cristaux de sels. Une cologne salée où bergamote et pamplemousse, rehaussés de notes iodées et ozoniques, cachent la candeur lactée d’un duo ylang- ylang et fleur d’oranger. Un jeu sensuel sur la peau que seuls les nouveaux muscs soyeux respectueux de la nature pouvaient retranscrire. Une ode à la fraîcheur des hespéridés des îles de Méditerranée » et sur le papier il devait impérativement me plaire et entrer dans mes possibilités de parfums salins pour cet été et c’est vrai que je l’ai trouvé très joli dans son évolution. Le départ de sel marin revêt une certaine amertume avec des notes de pamplemousse rassérénées par la douceur d’une belle bergamote et le parfum s’enrichit d’un coeur de galbanum très vert et qui figure sans doute la végétation d’un littoral méditerranéen et qui est adouci par une fleur d’oranger assez présente et surtout des fleurs d’ylang-ylang très rondes et solaires puis le parfum est soutenu par les muscs et l’ambroxan en fond. Je dois dire que j’ai bien aimé ce parfum sur ma peau. Je pourrais le porter. Un seul bémol toutefois, je trouve sa tenue sur ma peau un peu limitée ce qui ne veut pas dire qu’il ne tient pas mais seulement qu’il matche un peu moyennement avec ma peau. Il n’en reste pas moins un très joli salin que je suis content d’avoir découvert.

J’aime beaucoup le travail de Julien Rasquinet et j’avais beaucoup aimé « Tabac Rose » sorti en 2020 dans la collection exclusive quand je l’ai découvert. Je trouve que ce parfum épicé, fruité et ambré est une des belles réussites de la maison BDK et, à chaque fois que j’ai l’occasion de l’essayer, je le fais. Le parfumeur décrit ainsi son inspiration : « L’addiction opulente du tabac, renforcée par la gourmandise de la prune et du chocolat, rencontre la sensualité de la majestueuse rose turque. Contrastée par les notes épicées de poivre rose et de cannelle, cette douce volupté est prolongée par les notes profondes et mystiques de patchouli et de labdanum ». Avec son départ de prune un peu confite, de citron et de poivre noir, le parfum m’appelle dès les premières notes et il me conduit tout en douceur et en force vers un coeur paradoxal de rose, de cannelle et de chocolat puis vers un fond de tabac, de labdanum et de patchouli. Inclassable, « Tabac Rose » est un parfum que je qualifierai vraiment d’épicé car la note de poivre vient enrichir la fragrance durant toutes les étapes de son développement. Pour moi, il est l’une des grandes réussites de la marque et je dois dire que j’ai adoré le redécouvrir. Il est peut-être un peu trop dense pour moi mais j’adore le sentir et le re-sentir. J’ai eu beaucoup de plaisir à le réessayer. C’est un parfum riche, puissant, contrasté et original. Je ne peux que vous engager à aller le sentir. En tout cas, je le trouve vraiment divinement réussi même s’il ne sera sans doute pas « mon » BDK.

« Une touche de fraîcheur, alliant la mandarine, la baie de rose et l’ananas, amène un brin d’impertinence et d’espièglerie. En cœur, le cuir s’intensifie, tout en contraste. Muscs voluptueux et vanille absolue habillée d’une facette solaire créent un sillage addictif, et apportent la sensualité à ce cuir assumé, dense et texturé ». Dans ma perpétuelle quête du cuir idéal, il était normal que je remette mon nez dans « Crème de Cuir » créé en 2018 par Violaine Collas dans la collection Matières de BDK. D’une grande originalité et d’une fraîcheur assez inédite, ce parfum m’a beaucoup plu. Il s’ouvre sur une envolée d’ananas, de mandarine et de bergamote qui nous conduit sur un coeur construit autour d’un accord cuir associé aux baies roses et au bois de santal avant de se poser sur une base de vanille, d’essence de bouleau et de musc. Avec ce parfum, Violaine Collas dépoussière considérablement l’accord cuir de Russie qui m’est si cher pour en proposer une version très fraîche tout en restant un peu dark et très originale. J’étais un peu passé à côté de « Crème de Cuir » à sa sortie et je dois dire que je suis content de l’avoir redécouvert. Je pourrais assez facilement le porter. Je trouve que c’est un joli premier pas pour celles et ceux qui veulent aborder cette famille olfactive car il est frais, doux et, finalement, assez peu animal. Pour ma part, c’est sa singularité qui me le fait aimer. J’ai hâte de le redécouvrir encore et encore.
