Passion Parfums

Passion Parfums

Des tubéreuses que je viens de redécouvrir

 

Fichier:Starr 070906-9086 Polianthes tuberosa.jpg — Wikipédia

 

 

 

Je m’en suis rendu-compte depuis que j’ai acquis une petite collection de parfums, j’ai un goût pour la tubéreuse. J’essaye toujours de découvrir des créations dans lesquelles elle est travaillée en majeur. Récemment, j’ai remis mon nez dans trois compositions dans lesquelles cette « fleur mystérieuse » ne dit pas son nom mais est très présente et une troisième qui est vraiment traitée de manière florale. Je les ai vraiment beaucoup aimées toutes les deux alors j’ai eu envie de vous en parler.

 

Le premier parfum que j’ai choisi est aussi mon préféré dans cette sélection. Il s’agit de « Enlèvement au Sérail » que Francis Kurkdjian a composé pour la collection classique de la maison MDCI en 2006. La marque le décrit ainsi : « Ce fleuri oriental délibérément « rétro », un des premiers succès de la marque, est à nouveau disponible. Un parfum sophistiqué et complexe qui évolue tout au long de la journée, révélant différentes facettes du parfum au fur et à mesure que les notes s’estompent et se mélangent. Il se transforme en un bouquet floral doux et sensuel, avant de laisser place à des notes de fond chaleureuses et réconfortantes. Le parfumeur a ajouté une petite touche qui le rend subtilement, légèrement plus frais et plus jeune, mais Il a gardé toute sa puissance, sa profondeur, et un « velouté » rares de nos jours ». Je dirai pour ma part qu’il s’agit d’un néo-chypré assez traditionnel qui s’ouvre sur une envolée de bergamote de de mandarine avec le côté solaire de l’ylang-ylang qui s’enrichit d’un coeur de tubéreuse, de rose et de jasmin pour se poser sur un fond de patchouli, de santal, de vétiver et de vanille. C’est un chypre sans mousse de chêne, très enveloppant, suave, floral et sophistiqué. Il plaira, c’est certain, plus certainement aux femmes mais je pourrais tout à fait le porter. Il est très onéreux et, si j’ai un peu tourné autour, je n’ai pas franchi le pas. Il n’en reste pas moins que je le trouve absolument parfait tant au niveau composition qu’à celui de la tenue et du sillage. C’est une composition équilibrée et efficaces comme je les aime.

Enlevement au Serail MDCI Parfums parfum - un parfum pour femme 2006

 

 

 

« Le romantisme, très peu pour elle. Une main de fer dans un gant de velours. Tubéreuse, mandarine, bois : le parfum de notre conquistador intrépide séduit tout sur son passage. Avec elle, le silence est d’or. Du moins, c’est ce que pense Sir Teddy… ». J’étais un peu passé à côte de « Heartless Helen » (littéralement « Helen Sans Coeur ») créé en 2019 par Dominique Ropion pour la collection des Portraits de Pehnaligon’s. En cherchant des parfums à dominantes de tubéreuse que je n’avais pas essayé, je l’ai redécouvert. « Helen ne se fie qu’à elle-même. Une femme aux fermes intentions, non dénuée d’invention, bonne joueuse... tant que c’est elle qui gagne ! Je suis née pour dominer votre sexe – et être l’héroïne du mien. Vous avez dit romance ? Laissons s’il vous plaît cela aux Romantiques. Elle vient de faire la connaissance de Teddy, en safari. Un homme à son goût. Mais qu’en laissera-t-elle ? Dieu merci, l’attraction n’est pas toujours fatale. Helen a bien l’intention d’en profiter ». Serait-ce le parfum de la femme fatale (ou de l’homme fatal) ? Je ne le sais pas. Ceci dit, il me plait ce parfum avec son envolée de poivre rose et de mandarine, son coeur de jasmin et de tubéreuse et son fond de cashmeran. J’avais une connaissance, qui vendait la marque à l’époque et s’était appropriée « Hearthless Helen » et je crois que je l’associais plutôt à elle. Je l’ai redécouvert avec une certaine jubilation et je dois dire que je me suis fait plaisir à essayer cette tubéreuse un rien animale mais très florale, joyeuse et impertinente. Un vrai plaisir pour un beau parfum. Dominique Ropion, une fois de plus, montre qu’il peut vraiment bien travailler cette fleur narcotique qui m’attire tellement.

 

Heartless Helen Penhaligon's parfum - un parfum pour femme 2019

 

 

« Extrait de glamour. Rose. Passion. Lèvres. Bouche. Douceur. Chaleur. Délicieux. Lumineux. Appétit. Interdit. Fun. Fatale. Fruit. Désir. Smile. Sucré. Peau. Brillant. Enivrant. Insatiable ». Quand j’ai vu le nom de « Jasmine Od », je me suis dit « encore un jasmin » et j’ai été tenté de le sentir un peu rapidement. Pourtant, cet extrait m’a tout de suite plu. L’association d’un jasmin sambac très opulent et d’une tubéreuse presque verte comme celle utilisée dans « Royal Mayfair » de Creed associé aux muscs blancs crée une fragrance à la fois opulente, fraîche et d’une élégance à l’anglaise qui m’est si chère. James Heeley le décrit ainsi : « Le parfum naturel du jasmin par une chaude nuit d'été est un parfum éphémère et fugace. Le but ici était d'essayer de capturer et d'améliorer son intensité et sa longévité sans altérer sa beauté naturelle. Le résultat est une surdose d'absolu de jasmin et de tubéreuse qui donnent à ce parfum sous-jacent des accents de fruits. Intense, enivrant et terriblement joli ». Je trouve que la dualité entre le jasmin et cette tubéreuse presque mentholée est vraiment du plus bel effet. J’ai tout de suite accroché. Il peut être porté de plein de manière et par pas mal de personnes différentes et s’adaptera à leur personnalité. Je l’imagine comme un parfum de barber shop pour un gentleman habillé de tweed ou d’un costume chic, comme une fragrance excentrique qui complètera le style d’un dandy ou d’un garçon en jean et en baskets mais il s’adaptera aussi à une femme élégante mais dynamique ou à une jeune fille qui veut, le temps d’une soirée ou même d’une journée, d’une semaine ou plus, se singulariser et affirmer une personnalité bien présente. Pour moi, « Jasmine Od » est une véritable réussite. Vraiment j’ai adoré.

Jasmine OD James Heeley parfum - un parfum pour femme 2011

 

 

 

Il y avait longtemps que je voulais essayer « Tuberosa », créé en 2021 par Jean-Claude Ellena pour la collection Parfums Signatures de la maison Le Couvent mais je n’arrivais pas à mettre la main sur un testeur. C’est chose faite et j’en suis bien heureux car je trouve cette création vraiment superbe. « Dans l’ombre des jours, il est une fleur qui conte son histoire durant la nuit. Extrêmement sensuelle, c’est dans l’ombre et l’obscurité qu’elle exhale ses plus beaux arômes. À mesure que la nuit s’avance, la tubéreuse nous narre une histoire. 20 h 09 : la reine des fleurs se réveille doucement et irradie dans la nuit noire. Elle nous saisit par ses notes fraîches de pêche qui deviennent musquées et sucrées; effluves hypnotiques et tentatrices qui font tourner la tête et égarent. 22 h 11: le temps est venu pour la tubéreuse de dévoiler toute sa gourmandise, nous enveloppant totalement dans un bouquet épicé, entre clou de girofle et noix de muscade, qui emplissent l’âme d’une sensualité certaine et attise le désir. 23 h 40 : voilà que les effluves épicées s’évanouissent au profit de la vanille et de l’héliotrope. Deux senteurs qui enserrent nos corps, les pénètrent de volupté et invitent au rapprochement dans la nuit déjà engagée. Un bouquet de fragrances qui nous exalte, un concert de senteurs que joue cette souveraine oubliée, une mélopée sensuelle qui révèle le parfum d’une nuit secrète et se termine à minuit. Passant de l’ombre à la lumière, le jour venu, elle rayonne de beauté et baigne notre peau de soleil ! ». Je comprends tout de suite la démarche du parfumeur. Dans une formule courte dominée par un absolu de la fleur associé au bois de santal, Jean-Claude Ellena décline en facettes la tubéreuse pétales et tiges à différents moments de la journée. J’ai beaucoup aimé le côté à la fois aquarelle et naturaliste de ce parfum qui est, pour moi, l’une des plus belles réussites de la marques. Je ne suis pas objectif car j’aime la signature toute en nuances et en légèreté de ce parfumeur dont le talent n’est plus à démontrer. Contrairement aux deux précédentes, je trouve « Tuberosa » très mixte et facile à porter. C’est un troisième coup de coeur dont j’avais envie de parler.

 

Tuberosa Le Couvent Maison de Parfum parfum - un parfum pour homme et femme  2021

 

 

 

La tubéreuse est vraiment l’une des fleurs que je préfère en parfumerie. De « Fracas » de Robert Piguet à « Nuit de Bakélite » créé par Isabelle Doyen pour Naomi Goodsir, il a de très nombreuses interprétations possibles. J’aurais pu en citer d’autres et, d’ailleurs, je l’ai fait au fil des pages de ce blog depuis que j’ai commencé mais j’en ai retenu quatre que j’ai re-senti ou réessayé récemment et qui m’ont vraiment séduit. J’espère que nous échangerons sur le sujet car il est passionnant.

 

 



10/08/2024
9 Poster un commentaire
Ces blogs de Santé & Bien-être pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 223 autres membres