Deux nouveautés chez By Kilian
Je suis loin d’être un fan de la marque By Kilian car, mis à part « Liaisons Dangereuses », je n’ai encore accroché sur aucun jus mais je suis toujours prêt à faire de nouvelles découvertes aussi, lorsque, hier, je me baladais au Printemps entre midi et deux heures, je me suis joint à la « dégustation olfactive » qu’étaient en train de faire la responsable du rayon parfumerie et une vendeuse très compétente afin de découvrir les deux nouveautés de la maison. Déjà, le packaging, en forme de verre à whisky ouvragé m’a plu. On est assez loin de l’univers ultra bling bling de la marque avec des serpents dorés enroulés ou autres signes ostentatoires certes luxueux mais pas toujours de très bon goût. Je me suis donc laissé embarqué dans la découverte et je ne l’ai pas regretté. Sur les deux nouvelles fragrances, l’une m’a vraiment séduit et, si j’ai trouvé l’autre intéressante, je n’ai pas forcément été conquis mais c’est le jeu.
Kilian Hennessy
Avec « Rose on Ice », Kilian Hennessy a voulu un parfum différent, inspiré. La marque décrit la démarche de la manière suivante : « Avec sa toute nouvelle famille olfactive, Kilian Hennessy souhaite rendre hommage à son patrimoine en tant qu'héritier de la célèbre famille française de producteurs de cognac et à ses substances olfactivement enivrantes qui prolongent la nuit jusqu’à l’aube.Pour sa première collaboration avec le parfumeur Franck Voelkl, Kilian Hennessy a voulu recréer le goût d’un « gin on the rocks » avec un soupçon de citron vert, boisson favorite de son épouse ». C’est à Frank Voelkl, dont je connaissais le travail pour Le Labo qu’il a confié la réalisation de ce parfum pour le moins étonnant. Le départ est très frais, épicé, avec déjà une rose présente mais qui, au fur et à mesure de l’évolution va se cacher, revenir, s’aciduler ou se poudrer. La bergamote douce est contrebalancée par les baies de genévrier mais surtout une note concombre que je n’ai pas réussi à identifier immédiatement mais qui m’a rappelé certains accents de « Earl Grey and Cucumber » de Jo Malone London ou encore « En Passant », créé par Olivia Giacobetti pour les éditions de parfum Frédéric Malle. Son association avec la rose, la bergamote et un fond de muscs blancs et de santal donne quelque chose de tout à fait incroyable. « Rose on Ice », se développe, évolue, change tout le temps et on a l’impression tout à fait folle d’être en présence d’un parfum parfois hespéridé, parfois fleuri parfois même presque minéral. J’avoue que je ne suis pas souvent bluffé par les nouveautés mais que celle-ci est tout à fait, d’une part étonnante et elle entre complètement dans mes goûts. C’est un coup de coeur et, au printemps ou à l’été prochain, je l’essayerai d’une manière beaucoup plus complète, j’en suis certain.
Frank Voekl
Créé par Benoit Lapouza, « Angel’s Share » m’a beaucoup moins séduit même si je reconnais que c’est une belle création. L’envolée est constituée, curieusement, d’une note très ronde de cognac tout à fait identifiable. Parfois, j’aime ce genre de parti pris, parfois, je le trouve entêtant, il n’y a pas de règle et je ne saurais pas dire pourquoi j’aime ou je n’aime pas. Là, je suis un peu entre deux. Le coeur de bois de chêne et de cannelle est construit autour de la fève tonka et d’un accord noisette que je trouve à la fois presque trop boisé et trop rond. Le fond de vanille et de bois de santal est très lacté, opulent et rajoute au côté profond du bois de chêne. La marque décrit le travail du parfumeur ainsi : « Fruit de la première collaboration avec le parfumeur français Benoist Lapouza, Angels' Share est la création parfumée la plus personnelle de Kilian Hennessy, inspirée par son statut d’héritier de la huitième génération du savoir-faire de la famille Hennessy dans la fabrication du cognac. Ce parfum s’inscrit dans les profondeurs des caves ayant marqué l’esprit et la mémoire du fondateur et dans leur dimension la plus mystérieuse : « la part des anges ». » et il est vrai qu’il y a vraiment un côté « esprit maison » dans ce parfum. C’est peut-être pour cela que j’accroche moins. Je le trouve presque trop enveloppant mais je suis certain qu’il va avoir ses adeptes car le jus, même s’il ne cadre pas avec mes goûts, est très réussi et solidement ancré à la fois dans un esprit de parfum d’auteur mais aussi dans l’atmosphère des caves où vieillissent de précieux cognacs. C’est une réalisation impeccable, je dois le dire.
En résumé, je dirai que j’ai été très agréablement surpris par ces deux nouvelles créations et que j’ai bien aimé à la fois la démarche, la réalisation et, pour une fois, le packaging que je trouve particulièrement élégant et réussi. Si je l’ai autant remarqué, c’est qu’il est délicieusement travaillé car, en principe, je ne me concentre que sur le jus et je suis souvent insensible au contenant je l’admets bien volontiers. Ces deux parfums me réconcilient quand même un peu avec la marque. En revanche, je trouve que, si le luxe se perçoit bien, le prix est un peu en rapport. Les 50 ml reviennent tout de même à 190 euros. Je ne dis pas que ce n’est pas justifié car la concentration a l’air vraiment très importante et je pense que tenue et sillage doivent être au rendez-vous mais, il faut quand même vraiment craquer, car ils sont placés sur une fourchette haute des prix en parfumerie. Je pense qu’ils doivent correspondre à un désir en rapport avec le côté précieux qu’ils tendent à dégager mais ce n’est que mon point de vue.
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