Passion Parfums

Je suis Parfumeurs du Monde, cette marque 100% naturelle depuis son lancement en 2016 surtout grâce à une rencontre avec Michel Roudnitska qui avait créé « Agua Nativa », l’un des premier opus et j’ai été très content de découvrir les deux dernières nouveautés dont je n’avais pas croisé la route jusque-là, surtout que j’ai beaucoup aimé les créations et la qualité des ingrédients utilisés. Je vais essayer de vous restituer mes impressions de mon mieux. J’ai vraiment pris le temps de découvrir leur évolution et leur manière de se poser. Je trouve qu’il y a là matière à un article à part entière.

Le premier parfum que j’ai pu sentir est « Les Fleurs de la Pluie » composé par Thierry Bernard. « À Sharaan, au creux d’un pays que l’eau n’a jamais semblé connaître, un orage furtif déverse une pluie diluvienne. Les gouttes battent le sable et lorsque la rage du tonnerre a passé, le matin surprend un tissu de fleurs fragiles et éphémères, diffusant leur parfum à l’ombre des ruines nabatéennes, témoins silencieux du miracle de la vie ». Ce parfum est un travail autour de la rose mais il est très différent de « Thundza » que j’avais porté il y a quelques années. L’envolée et très fraîche avec le cédrat et le pamplemousse mais aussi un peu portée par le côté herbacé du petit-grain, puis vient une rose émergeant d’une brassée de fleurs blanches avec, également la présence d’une touche de lavande que je trouve très original. En fond, les notes de myrrhe, de labdanum et d’oliban qui pourrait me déplaire mais il n’en n’est rien. J’ai beaucoup aimé le côté « bouquet de roses blanches » qu’il m’a évoqué. Les pétales veloutées et tendres sont parfaitement reconstituées et interprétées. Le résultat est saisissant. Pour moi, « Les Fleurs de la Pluie » porte bien son nom et j’ai beaucoup aimé le découvrir.

 

 

Ceci dit, mon coup de coeur irait plutôt à « Terre de Soleil » que je trouve très original. Stéphanie Bakouche a « emprunté » à Marc-Antoine Corticchiato « son » maquis corse pour un faire un parfum avec ce qu’elle y voit. L’idée est amusante. « Terre de Soleil, un instant d’évasion, avec comme principal horizon, la liberté de ne penser qu’à soi… Oliviers, figuiers, agrumes, herbes aromatiques, foin, immortelles... un paysage typique au pied des calanques et des montagnes ». À la fois floral, sec, herbacé, un peu cuiré et un peu vert, cette création est d’une complexité réjouissante. L’envolée très fraiche et un peu aromatique de yuzu, d’armoise et de lavande est extraordinaire. Elle me capte immédiatement. Puis, je suis surpris, au cours de l’évolution par le mélange immortelle, figue et iris. C’est une explosion de senteurs qui peuvent sembler antinomiques mais ne le sont pas du tout. Le fond de foin, de ciste et de vétiver. Je pourrais tout à fait porter ce parfum qui me réconcilie avec les notes aromatiques dont je me méfie un peu. Je le trouve vraiment très réussi.

 

 

 

Parfumeurs du Monde est vraiment une marque à part. On adhère ou pas à cet univers naturaliste, parfois un peu brut et qui peut sembler moins abouti au premier abord. Il ne faut pas s’y fier, chaque parfum est pensé, réfléchi, imaginé par le talent des parfumeurs. En tout cas, une fois encore, je trouve les deux nouveaux opus très beaux et hors des sentiers battus. Vous les aimerez peut-être mais sinon, je pense qu’il faut quand même les découvrir pour enrichir nos bibliothèques olfactives.