Passion Parfums

Il est vrai que Le Galion est une maison dont les références sont nombreuses et souvent construites de manière un peu vintage. Dans ma quête des chyprés classiques, j’ai décidé de m’y intéresser. J’en ai sélectionné deux qui me semblent vraiment des réussites et qui ont étés recréés pour les 90 de la marque en 2020. J’ai beaucoup de mal à me décider entre les deux et à trouver celui qui me plait le plus. Je change d’avis sans arrêt alors j’ai décidé de poser sur le papier mes impressions. L’exercice de style était intéressant. La famille des chyprés est vaste et Quentin Bisch et Jean-Christophe Héraut ont du se faire plaisir en se plongeant dans ces créations pour les réinventer et les remettre au goût du jour tout en conservant l’idée d’un très beau parfum classique et « à l’ancienne » ancré dans l’histoire de la parfumerie. Vraiment, ce sont deux beaux parfums et je suis heureux de les avoir découverts. Je pourrais porter l’un comme l’autre et je me suis dit que ce serait bien agréable de venir en parler.

Le premier parfum que j’ai redécouvert est « Champ de Mai » composé par Quentin Bisch et vraiment j’ai adoré son côté opulent et facetté. Originellement créé par le prince Murat en 1930, ce parfum est vraiment basé sur l’accord chypre classique avec des twists vraiment très étonnants. Il s’ouvre sur un départ très pétillant de poivre rose puis la rose, le jasmin et le vétiver au coeur explosent dans de vraies accents fleuris et profonds voire légèrement racinaires. Au fond, la mousse de chêne est remplacée par la musc et, soutenu par le patchouli, le parfum est vraiment un chypre mi-moderne mi-classique. La marque le décrit ainsi : « Pour rendre hommage à la création du prince Murat de 1930, baptisée Champs de Mai, Quentin Bisch s’est naturellement inspirée de la fleur reine, la Rose, mais une rose dont la fraîcheur est toute en vibrations. C’est le parfum d’une Rose ressentie dans les Jardins de Bagatelle, un joli mois de mai, au petit matin quand la rosée s’évapore sous les premiers rayons du soleil. Une rose de Mai que l’on ressent de loin, toute en délicatesse et sensualité, voluptée et caresse de fraîcheur veloutée, dont la floraison accompagne le jour nouveau ». L’envolée est presque verte mais ensuite, l’opulence et l’élégance de ce parfum s’intensifie. J’aime beaucoup le résultat sur peau. C’est un parfum qui me rassure vraiment. Je le trouve complètement contemporain tout en étant vraiment classique. Il ne me surprend pas, il me ravit.

« Pour ce nouveau Chypre, succédant à celui crée par le Prince Murat en 1930, Jean-Christophe Hérault joue la partition ambigüe d’une fleur de lys oscillant élégamment entre floralité éclatante et animalité troublante. Porté par les notes raffinées d’un cœur de Patchouli, ce Chypre du XXIème siècle offre ainsi une facette florale fraiche et propre ultra-moderne soulignée par les notes de Rose Oxyde et de poivre rose, tout en révélant la sensualité envoutante des grands floraux d’antan à travers les notes sauvages du jasmin d’Egypte composant l’accord lys ». Pour « Chypre », Jean-Christophe Héraut a vraiment réinventé le style tout en reprenant vraiment les codes de la famille olfactive. Le départ est plus abricot que bergamote avec un côté vert, le coeur est une rose, ou plutôt des roses diverses et variées et le fond, basé sur l’accord classique est enveloppé d’ambroxan. Je trouve ce parfum absolument magnifique. Le prince Murat avait créé un classique et Jean-Christophe Héraut l’a merveilleusement réinterprété pour le rendre portable et attractif. Il se révèle tout aussi mixte que le premier mais je le trouve encore plus intéressant car il a un côté vert et un peu poudré qui n’est pas sans rappelé certains parfums que j’aime particulièrement. Je trouve que « Chypre » est vraiment à découvrir et à redécouvrir. Il est superbement construit.

 

Je pourrais porter ces deux parfums sans aucun problème. Je les trouve particulièrement réussis. Je me suis vraiment fait plaisir à les redécouvrir car j’étais un peu passé à côté lors de leur sortie. En tout cas, j’aime beaucoup ce travail. Oui, vraiment je suis emballé.