Passion Parfums

 

 

 

Créée en 1822, la maison E. (Edmond) Coudray est arrivée jusqu’à nous avec ses beaux classiques vendus dans des parfumeries indépendantes. Dans chaque fragrance, une ou deux matières premières sont mises en avant. J’avais un stock de doses d’essai et je ne m’y étais jamais pensé et j’ai beaucoup aimé l’univers ultra classique de la maison. Je ne sais pas si toutes les créations existent toujours mais je vais essayer de vous donner mes préférences et de développer un peu mes impressions. Je suis séduit à la fois par le côté vintage du packaging et aussi les facettes intemporelles des créations. Pour moi, c’est une belle maison qui mérite d’être redécouverte.

La maison Coudray :

« Louis XVIII “Le Désiré” règne sur le trône de France dans un climat politique en pleine ébullition. Dans les salons parisiens, les convives discutent, échangent, insufflent des idées novatrices à contre courant de la monarchie. Tandis que les femmes s’affranchissent des codes en toute intimité dans leur “boudoir”. Dans son laboratoire, Edmond Coudray est un nostalgique précoce. Il ne peut imaginer la fin d’une telle époque, empreinte d’élégance, de luxe et de raffinement. Ce médecin chimiste décide de fabriquer de précieux savons, onguents et pommades dédiés aux Cours Royales d’Angleterre, d’Italie, d’Afrique, d’Autriche, du Portugal, du Brésil et de Russie. Persuadé de détenir la clef de ce qui deviendra un précieux héritage pour les générations futures… » Pour moi, la maison Coudray est l’une des dernières maisons de parfum à avoir sauvegardé son identité. Je ne sais pas qui est la clientèle privilégiée de la marque mais je pense qu’elle pourrait ravir la jeune génération car, tout en respectant l’esprit de la maison, tous les jus ont été reformulés avec goûts depuis les années 2000.

Quatre parfums de la maison :

Créé en 1935, « Ambre et Vanille » est LE best de la maison E. Coudray. La marque le décrit ainsi : « “Ambre et Vanille” est un ambré gourmand, saturé d’orange, de cannelle, d’ambre, et de vanille. Un péché de gourmandise, imaginé par Henri Bergia (Expressions Parfumées), qui met les sens en appétit, par sa fraicheur enjouée, puis régale enfin par sa sensualité. Un menu délicieux à déguster à fleur de peau, riche en surprises olfactives. L’oriental gourmand s’envole sur une orange amère acidulée et infusée de bergamote, puis féminisée par l’ylang-ylang, s’épanouit sur l’héliotrope, sucré de fèves tonka, poudré d’iris, corsé de cannelle de Ceylan, avant de se fondre en un sillage intense et savoureux, enrobé d’ambre, de vanille, et de patchouli. » Le départ très ylang ylang et orange avec une touche de bergamote est déjà très puissant et évolue sur un coeur de fève tonka, d’héliotrope et d’iris pour aller sur un fond très vanillé et ambré soutenu par le patchouli. J’avoue que je le trouve un peu trop capiteux pour moi mais dans le style ambré fleuri oriental, c’est une véritable merveille dans la lignée de « Shalimar » de Guerlain ou « Vanisia » de Creed par exemple. La qualité des matières premières est indéniable et la création, intemporelle et incontournable est s’adresse vraiment aux amateurs de ce genre d’orientaux.

Lancé il y a très très longtemps, dans les années cinquante je crois en huile parfumé, « Nohiba » a été lancé en version parfum en 1978 et a été l’objet d’une polémique sur laquelle je ne reviendrai pas. Il avait disparu durant des années et est réapparu dans les parfumeries en 2016. C’est un oriental floral aussi mais travaillé d’une manière très moderne. Je vois qu’il n’est pas vendu sur le site donc peut-être a-t’il été stoppé à nouveau, je ne sais pas. C’est un oriental fleur, avec une envolée de bergamote et de citron de la côte d’amalfi conjuguée avec des notes de coriandre et de poivre rose, un coeur d’ylang ylang, de rose et de jasmin épicé par une overdose de clou de girofle sur un fond de patchouli, de cèdre et de muscs blancs arrondis par le santal. En le re-sentant, je remarque l’extrême modernité de ce parfum. Je pense que j’aime vraiment beaucoup ce parfum. Il est complètement incroyable sur ma peau et il se développe remarquablement. Je suis séduit.

 

 

 

J’ai vraiment un coup de coeur pour « Musc et Freesia » sorti en 2002 que je sens en écrivant : « Son sillage laisse un floral musqué, imaginé autour de la Fleur de coton.A la candeur des fleurs radieuses succède le feu des muscs troublants sur la peau nue. Loin des élixirs renversants d’autrefois, il invente une nouvelle sensualité, plus subtile et élégante que jamais… Infiniment troublante. Il évolue différemment sur chacune en s’épanouissant à température du corps. À la brassée rayonnante de fleur de coton et de feuilles de framboisier, transportées par le souffle des aldéhydes, succède un bouquet de fleurs blanches - freesia, pivoine, lys et cyclamen- encore humides, réchauffées de cuir blanc, de bois de teck aux accents cèdrés et de muscs blancs. ». Je suis complètement fan. Le départ est très aldéhydé et le coeur de freesia et de pivoine « assoupli » par des notes de lys et de cyclamen ainsi qu’un fond de muscs blancs et de bois de teck. J’adore vraiment. Il est, pour moi, l’une des plus belles créations de la maison. Je pourrais le porter sans problème.

 

 

Sorti en 2012 et créé par Randa Hammami, à qui l’on doit nombre de belles roses sur le marché, « Iris Rose » est LE poudré de la maison E. Coudray. Très classique, avec une envolée d’iris et de violette associée à la rose, un coeur de racine d’iris et d’héliotrope qui lui donne vraiment un côté amandé (je pense que la qualité d’héliotrope utilisée est vraiment très belle car la note ce cisèle et enveloppe l’iris avec beaucoup de délicatesse). Le fond est musqué, vanillé. J’aime beaucoup aussi une note de ciste et de fève tonka qui l’arrondit. La marque le décrit ainsi : « “Iris Rose” est un tendre mariage, un floral poudré aussi doux qu’un nuage, aussi caressant qu’une crème voluptueuse. Comme un clin d’oeil aux parfums ambrés d’antan, pour une petite touche vintage, et surtout, pour un parfum plus sensuel encore sur la peau. Douceur et féminité caractérisent le style de Randa Hammami (Damascena), sa créatrice, jouant avec de précieux ingrédients pour accomplir un équilibre subtil et addictif. Un souffle de feuilles de violette, un iris élégant sur un velouté de rose amandée, et le murmure sensuel des muscs blancs... un voile poudré suave et tendre, enrichi par des bois blonds, et un soupçon de vanille. »

 

 

 

En bref, je dirai que la maison E. Coudray est vraiment à redécouvrir. L’univers peut sembler un peu « girly » lorsque l’on voit le packaging mais il ne faut pas s’y fier. Plusieurs des créations sont vraiment très mixtes. Je suis vraiment séduit. J’étais vraiment passé à côté et je suis content de les avoir redécouverts pour écrire cet article car j’aime vraiment beaucoup.