Eau d'Italie et Altaia, enfin plus accessibles !
Deux maisons italiennes lancées par les mêmes fondateurs. Je me devais de les réunir dans un article. Eau d’Italie et Altaia me séduisent depuis fort longtemps et en avoir redécouvert une bonne partie des parfums m’a inspiré cet article car je voudrais vraiment les faire connaitre.
Eau d’Italie - « Les fondateurs Marina Sersale et Sebastián Alvarez Murena ont uni leurs forces en 2004 en créant Eau d'Italie, une ligne exclusive de parfums inspirés de Positano et de leurs lieux préférés dans toute l'Italie. Eau d'Italie offre parfums de luxe, produits de soins corporels et diffuseurs de senteurs d'exception, tous fabriqués en Italie ». La marque compte aujourd’hui 18 parfums réalisés par Alberto Morillas, Dora Baghriche, Bertrand Duchaufour, Olivier Cresp, Daphné Bugey, Annick Menardo, Fabrice Pellegrin et Jacques Cavallier et dont les premiers remontent à 2004. J’ai beaucoup aimé cette maison discrète, pionnière, qui propose es parfums très agréables, originaux et surtout faciles à aborder. Je suis vraiment ravi d’avoir remis mon nez dessus et je vais essayer de développer mes impressions sur mes trois préférés. Allez, partons en Italie…
Le premier parfum qui m’a séduit est « Graine de Joie », créé en 2014 par Daphné Bugey. C’est un floral fruité (une fois n’est pas coutume) réalisé avec une finesse et une délicatesse peu commune. « Une fragrance lumineuse qui évoque l'étourdissement de la chute amoureuse. Une symphonie de baies rouges dansant sur la douce musique des pralines, autour d'un cœur de grenade sur un nuage de musc. Une ode à l’Amour ». Tout d’abord, je trouve que ce parfum porte admirablement son nom. C’est un concentré de plaisir. L’envolée de fruits rouges dominés par la fraîcheur de la grenade évite le côté sucré qui pourrait me déranger et le coeur de freesia adouci par un accord praliné prend toute sa place pour lui donner un côté addictif. Comme souvent, le fond musqué, soutenu par le bois de cèdre, met en valeur les différents versants de la création. « Graine de Joie » est plutôt estival et je l’ai redécouvert un jour de canicule alors que j’avais peut-être du mal à sentir certains parfums. Jamais il ne m’a dérangé, j’y suis revenu pendant un long moment car, vraiment, il me plait beaucoup même s’il est un peu éloigné de mes goûts habituels.
« La caresse du jasmin ensoleillé qui fleurit pendant les douces nuits d'été à Positano. Fior Fiore est le jasmin Sirenuse à la floraison nocturne et veloutée, à emporter chez soi ». Le second parfum que j’ai senti, je l’ai découvert car je ne le connaissais pas du tout. Il s’appelle « Fior Fiore » et a été créé en 2018 par Olivier Cresp. Comme son nom l’indique, c’est un grand fleuri, un peu étonnant car il s’ouvre sur des notes de poire mais aussi de muguet et s’enrichit d’un coeur de jasmin et d’un fond d’ambrette. On m’a fait découvrir ce parfum. Je ne me serai sans doute pas dirigé sur le flacon. Je me suis rendu-compte que je n’aimais pas seulement la note de poire lorsqu’elle est associée à la rose ou au magnolia mais aussi lorsqu’elle rencontre le jasmin et l’accord muguet. Ce n’est pas vraiment un fruité floral car les notes de tête s’estompent au profit du duo jasmin et ambrette et ça fonctionne très bien. Je pourrais tout à fait porter ce parfum qui, finalement, entre assez facilement dans mes goûts habituels. J’apprécie de plus en plus l’ambrette depuis que j’ai porté « Le Cri » de Parfum d’Empire et « Fior Fiore » est, pour moi, dans la même veine.
« Une symphonie de notes florales et fruitées dans un bouquet enivrant de pivoine, de freesia, de pêche et de rose, qui vous transporte comme par magie à Capri et dans tout le glamour de la Dolce Vita ». Créé en 2012 par Jacques Cavallier-Belletrud, « Un Bateau pour Capri » est mon troisième choix. On est un peu dans le même esprit que les deux précédents mais c’est une variation différente autour du thème du floral fruité. Celui-ci a une construction différente puisqu’on retrouve, à l’envolée, toujours le freesia mais, cette fois, il est associée à la pivoine et surtout au côté duveteux de la pêche. Cette impression va s’intensifier avec un coeur d’héliotrope, de jasmin et de rose puis un fond de muscs et de cèdre qui semble être assez commun à beaucoup de parfums de la marque. « Un Bateau pour Capri » est peut-être le parfum de la collection (dans ceux que j’ai découvert), que ‘ai préféré mais, hélas, sur moi, sa tenue est vraiment très limitée. C’est sans doute ce qui me bloquera pour le réessayer.
Altaia - « acronyme de "A Long Time Ago In Argentina" - est une célébration de l'amour de Marina et Sebastián pour l'art de la parfumerie et le pouvoir de raconter des histoires à travers les senteurs, ainsi que les circonstances extraordinaires de leur passé commun. Chaque Eau de Parfum contient des éléments olfactifs associés de manière évocatrice à un brin de leur passé et de leur présent entrelacés, fabriqués avec amour pour produire des fragrances à la fois intemporelles et contemporaines ». J’ai un vrai coup de coeur pour cette marque qui est déjà ancienne, puisque les premiers parfums sont nés en 2015. Les fondateurs de la marque se sont quand même assuré la collaboration de parfumeurs très très talentueux tels Coralie Spicher, Daphné Bugey, Annick Menardo et Nathalie Lorson. J’avais découvert la marque à Genève chez Theodora et je ne l’ai jamais oubliée. J’avais eu un coup de coeur et, maintenant que la maison est disponible en France, j’ai eu l’occasion de remettre mon nez dans plusieurs des créations. J’en ai sélectionné trois (j’ai fait l’impasse sur « Yu Son » car je viens d’en parler dans un autre article, même si c’est un énorme coup de coeur) et je vais essayer de vous donner envie de découvrir cette marque, très confidentielle, inspirée de l’Argentine et dont les propositions sont toute en finesse et en élégance.
Le premier parfum que j’ai sélectionné s’appelle de manière mystérieuse « By Any Other Name » et il a été créé en 2015 par Daphné Bugey et il est peut-être le plus féminin de mes choix. La marque en décrit ainsi l’inspiration : « Une déclaration d'amour dans le jardin d'un château anglais. Une ode aux jeunes amours, pleine de mystère et de tendresse. La lumière douce du soleil sur une rose anglaise rosée prononce des mots de désir. Seras-tu à moi ? ». On le sait, Daphné Bugey travaille la rose d’une manière qui me plait toujours beaucoup et j’ai eu un engouement pour cette composition dès la vaporisation. J’étais un peu passé à côté en Suisse et je l’ai redécouvert avec un plaisir que je ne peux dissimuler. Après une envolée toute douce de litchi et de bergamote, le somptueux coeur de rose et de pivoine est rendu un peu fruité et légèrement cuiré par l’osmanthus puis le parfum se termine sur des muscs blancs à la fois propres et un peu réconfortants soutenus par des notes de cèdre légèrement poudrées. Le parfum est d’une douceur qui incite à la rêverie. Je le trouve très « romantique » même si c’est un peu un terme étrange pour le qualifier. J’ai adoré « By Any Other Name » mais pour ce qui est de le porter, je ne suis pas certain que je pourrais car il m’évoque quand même vraiment une peau féminine. Reste que c’est une rose splendide, un peu fruitée, qu’il faut impérativement découvrir.
« Une escale dans la douceur de Rio de Janeiro lors d'une traversée de l'Atlantique entre l'Argentine et l'Europe. Sur le mont Corcovado, une vieille voiture monte doucement une route étroite à travers un tourbillon de papillons bleu cobalt, le doux parfum de la tubéreuse entrant par les fenêtres ouvertes ». J’ai un goût pour la tubéreuse et j’ai eu envie de revenir sur « Tuberose in Blue » que j’avais déjà bien aimé quand je l’ai découvert, il y a quelques années à Genève. Ce parfum a été créé en 2017 par Nathalie Lorson et il nous fait entrer dans le classicisme de la belle parfumerie fine à la française. C’est un classique avec un départ de néroli et de mandarine très floral et hespéridé à la fois puis un coeur dans lequel la tubéreuse est la reine mais où elle est associée à la rose et au freesia ainsi qu’aux facettes très amandées de l’héliotrope. Le fond de santal et de cèdre est à peine perceptible tant le côté floral du parfum prend toute la place. J’ai beaucoup aimé « Tubérose in Blue » car je le trouve « so chic ». Nathalie Lorson excelle dans ce genre de création et elle le prouve une fois encore. Je pourrais très facilement porter cette tubéreuse à la fois foisonnante et d’une grande finesse. Elle est facile à aborder tout en gardant sa singularité.
« Ayant quitté sa maison en Argentine à un très jeune âge, Sebastián vit maintenant à Rome, mais les doux souvenirs de sa bien-aimée Buenos Aires ne cessent de chuchoter de doux mots de nostalgie, comme les mélodies nostalgiques d'un tango ». Depuis très longtemps, j’ai envie de « Don’t Cry or Me » créé par Daphné Bugey pour Altaia en 2015. Je l’ai découvert il y a quelques années chez Théodora et j’ai eu. Un énorme coup de coeur. J’ai adoré ce parfum vraiment. La parfumeure le décrit ainsi : « Je me suis inspirée de l'atmosphère d'une nuit d'été, mêlant les nuances fraîches et joyeuses du thé au jasmin au bois de cachemire enveloppant et intense ». Il s’ouvre avec une envolée de fleur de cerisier et de thé au jasmin puis nous arrivons sur un coeur d’héliotrope et d’ambre reconstituée d’une manière végétale puis se pose sur un fond de bois de Cachemire et de graine d’ambrette. Original, singulier et très élégant, ce parfum à la fois complexe, et extrêmement lisible. J’aime son côté tout en finesse et en transparence malgré une tenue et une force un peu cachée. Je dois dire que je n’ai jamais oublié ce parfum même si je l’ai senti il y a déjà longtemps. Il me plairait vraiment beaucoup. Je finirai par y venir, c’est certain car il fait partie de mes deux engouements pour la marque. J’ai souvent évoqué ce parfum et il est là, dans un petit coin de ma tête, je m’en rapproche le plus en plus. En tout cas, avec « Yu Son », dont je parlais dans l’introduction, il m’a vraiment séduit et cela s’est confirmé aujourd’hui.
Voilà donc deux marques, deux univers indissociables car fondées par les mêmes personnes. Je voulais les réunir dans une revue mais il fallait que je remette mon nez dessus pour vraiment en parler au mieux. En tout cas, l’emballement que j’avais eu chez Theodora à Genève s’est confirmé et j’espère qu’un jour ces deux maisons seront encore plus accessibles à un large public.
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