Passion Parfums

J’ai fait quatre essais récents et de belles découvertes ou redécouvertes. La moindre des choses est de les partager avec vous. Certains parfums existent depuis fort longtemps, d’autres sont plus récents mais les quatre que j’ai sélectionné sont de petits coups de coeur à suivre, à garder, à réessayer encore et encore et, pourquoi pas, à s’approprier. Je suis très désireux de vous faire partager mon expérience, parfois mon enthousiasme et souvent mon goût pour des parfums parfois atypiques, parfois plus classiques et rassurant donc je vous emmène dans une balade autour de quatre beaux parfums que j’ai pu découvrir (ou redécouvrir) récemment.

Je n’avais pas eu l’occasion de sentir « Bois Impérial » que Quentin Bitsch a créé pour Essential Parfums l’an dernier en 2020 et, étant donnée que j’avais beaucoup aimé la marque, je l’avais regretté. J’avais aussi écouté le parfumeur parlé de sa fragrance dans une vidéo. Construit autour du bois d’Akigala et du vétiver, avec des notes de poivre de Timur et de patchouli ainsi que d’ambroxan et de basilic, c’est un boisé frais, sophistiqué et remarquablement limpide qui complète avantageusement l’offre faite par cette très jolie marque au rapport qualité/prix imbattable. Enveloppant mais frais, « Bois Impérial » revêt une certaine complexité tout en gardant un côté frais. Vraiment, il m’a beaucoup plu et il peut parfaitement rivaliser avec des créations beaucoup plus onéreuse. La concentration eau de parfum lui confère une belle tenue. La marque le décrit comme ça : « Les feuilles d’un basilic thaï épicé fraîchement écrasées rencontrent les facettes poivrées, pétillantes du pamplemousse et de l’absolu de poivre de Timut népalais. Une combinaison brillante qui contraste parfaitement avec la signature boisée audacieuse du parfum. Une huile de vétiver haïtienne verte, riche et terreuse fait écho à Georgywood – une molécule exclusive aux puissantes tonalités de bois de cèdre. Cette association boisée vibrante est illuminée par l’aspect floral du Petalia. Le majestique Akigalawood signe vraiment le parfum. Cet ingrédient naturel exclusif est recyclé à partir du patchouli grâce à un processus biotechnologique. Son caractère boisé épicé unique est rehaussé par une riche essence de patchouli indonésienne et une note puissante et durable d’Ambrofix ».

 

 

Mon second essai est l’histoire d’une redécouverte. Il s’agit de « Cuir Blanc », créé en 2010 par Alexandra Monet que j’avais beaucoup aimé quand j’ai mis mon nez dans les créations de la marque il y a quelques mois. J’avais plein de doses d’essai et j’ai pu le porter sur une journée ce qui a relancé mon goût pour ce daim blanc, clair et limpide mais néanmoins vraiment « cocon ». C’est une interprétation lumineuse du cuir de Russie telle que je n’en n’avais jamais senti car il n’a rien ni de sombre ni de goudronné. « Dans le secret d’une matière à part, Cuir Blanc emprunte au mystère ses codes de luxe, de délicatesse et de passion. Il paraît tout en retenue, mais sa puissance se développe au contact de la peau où il vibre de sensualité. Un parfum entre ciel et terre où se mêlent le Musc blanc à la suavité fumée et fantasque du cuir de Russie ». C’est avec l’envolée poudrée de la feuille de violette adoucie par la bergamote que le parfum nous emmène sur un coeur poudré d’iris délicatement ambré puis un fond bois de bouleau et mousse de chêne redevenu poudré grâce aux muscs blancs. J’avais eu un vrai coup de coeur pour ce parfum lorsque j’ai découvert la marque et ça se confirme. « Cuir Blanc » est un cuir de Russie inversé, lumineux et enveloppant. Son élégance est incroyable et, malgré une structure héritée des parfums des années 20, il reste parfaitement contemporain et facile à s’approprier. Pour moi, c’est carton plein et je pourrais tout à fait me l’approprier.

Je n’avais jamais senti « L’Eau Guerrière 20 » créé par Pierre Guillaume à l’époque pour Parfumerie Générale (devenue Pierre Guillaume Paris) et j’ai eu envie récemment de mettre mon nez dessus. Je dois dire qu’il m’a beaucoup dérouté. À la fois un peu animal et très aromatique, c’est un parfum assez incroyable, addictif, original et pas forcément pour moi mais je suis quand même très attiré par la dualité entre le côté un peu résineux voire franchement boisé et les notes vertes et un peu translucides. Entre encens, essence de quinquina et bois d’aloes sur un fond de musc Tonkin, c’est un parfum absolument incroyable, déroutant, parfois attirant, parfois répulsif. « Une Eau brute, boisée et moderne, née de la dualité d’un éther d’agrumes mêlé de notes primitives: fumée d’encens, rameaux de laurier et de résines… Un encens frais, végétalisé, une eau infusée de bois secs ». « L’Eau Guerrière » porte bien son nom, c’est peut-être plutôt un masculin sophistiqué et déroutant mais je vois très bien une femme le porter également pour mettre en avant son côté amazone (même si le terme est un peu lyrique) voire même pirate. Le secret c’est l’apparente légèreté et transparence qui donne à ce parfum doté d’une puissante identité, une certaine facilité à être porté. J’ai beaucoup aimé le côté faussement simple de ce parfum. Il n’est vraisemblablement pas pour moi mais c’est une très belle découverte.

Les découvertes chez l’Artisan Parfumeur sont assez inépuisables et il est vrai que je suis loin de connaitre toute la collection. Il y a quelques mois, j’avais eu un coup de coeur pour « Dzongkha » et aujourd’hui, j’ai décidé de remettre mon nez dans l’un des atypiques de la marque, j’ai nommé « Fou d’Absinthe » créé par Olivia Giacobetti et lancé en 2006 et décrit ainsi par la marque : « Tout comme la "Fée Verte", Fou d'Absinthe est une empreinte audacieuse de la liberté absolue, source d'inspiration et de rêveries capricieuses. Construit comme une rencontre entre une fraîcheur épicée et une chaleur boisée, la fragrance s'ouvre sur un bouquet aromatique composé d'angélique et d’absinthe. L'anis étoilé, chaleureux, est ensuite mis en contraste avec un mélange d'épices sublimé par la profondeur terreuse et racée du patchouli. Les notes sèches d'aiguilles de pin s'opposent enfin à la résine liquoreuse du fir balsam, mettant un point final à ce tableau olfactif tout en contraste ». Cette interprétation de l’absinthe s’ouvre sur des notes d’aiguilles de pins et de badiane pour évoluer vers un coeur d’épices douces et chaudes qui contrebalance le côté absinthe glacée et le fond de patchouli lui donne vraiment une tenue et une élégance hors du commun. Je n’avais jamais vraiment testé « Fou d’Absinthe » sur la peau et il est vrai que je ne suis pas forcément fan des notes anisées en général en parfumerie comme dans la nourriture mais, comme toujours, il ya des exception et, comme la badiane dans certains gâteaux, le travail d’Olivia Giacobetti fait mouche une fois de plus et, sur ma peau, le parfum matche parfaitement aussi bizarre que cela puisse paraître. J’avais beaucoup entendu parlé de « Fou d’Absinthe » par une responsable de stand l’Artisan Parfumeur que nous avions au Printemps à Lyon, je l’avais senti mais je n’avais pas été plus emballé que ça tant il est hors de ma zone de confort. Il m’aura fallu l’essayer et vivre avec pour me rendre compte de la beauté de cette création. Je l’aime beaucoup et, étonnamment, je crois que je pourrais le porter.

Voilà, deux parfums que je ne connaissais pas versus deux autres que j’ai vraiment redécouverts. Je trouve qu’il y a des merveilles en parfumerie et que, parfois un premier essai puis un second et ainsi de suite sont à faire. Je suis ravi d’avoir mis et remis mon nez dans ces quatre créations originales et très réussies. Pour moi, pas pour moi ? Je ne sais pas. Je me suis peut-être fait des envie mais c’est encore flou. Il va falloir que j’essaye encore mais dans l’immédiat, je voulais partager mes impressions très positives !