Et si je changeais de style ?
Parfois, lorsque je sens des parfums que j’ai porté il y a longtemps et que je trouvais originaux, je me rends compte que, par rapport à mes goûts, je les trouve maintenant très classiques. C’est le cas, par exemple, de « Man » de Rochas ou encore de « Hannae Mori » pour homme voire même de « Minotaure » de Paloma Picasso. Je ne suis pas capable de dire si ce sont mes goûts qui se sont affinés ou encore si les formules ont étés modifiées et peut-être même standardisées. En tout cas, je suis toujours, je pense, à la recherche de créations inédites qui me surprennent et me provoquent des émotions. Parfois, je me dis que je vais me blaser et que je me contenterai d’un ou deux parfums qui me suivent le plus souvent mais, bizarrement, la curiosité et la volonté de m’emballer ressort toujours. Je crois, d’ailleurs, que je pourrais porter aujourd’hui des compositions issues de toutes les familles olfactives même si je n’ai peut-être pas vraiment trouvé mon boisé, mon boisé résineux ou ma fougère qu’elle soit orientale ou aromatique, enfin si on excepte « Pour Un Homme de Caron » que j’ai pas mal porté sous plusieurs de ses concentrations. J’ai donc décidé de sélectionné quelques parfums qui, dans ces familles qui me font un peu reculer parfois, me séduisent.
Lorsque j’ai découvert Essential Parfums, il y a quelques années, « Bois Impérial », composé par Quentin Bisch en 2020, n’existait pas encore et, lorsque j’en ai entendu parler, je n’en n’attendait rien ou pas grand chose puis je l’ai découvert et essayé. Il est vrai qu’il a des qualités tout à fait étonnantes. Tout d’abord, je le crois portable en toute saison et complètement mixte. Ensuite, il a une originalité et une tenue que je trouve vraiment rare dans la famille des boisés. Il revêt des notes épicées qui s’harmonisent magnifiquement avec le bois d’akigala qui en est l’une des composantes principales. Enfin, il y a son prix. Actuellement, « Bois Impérial » est vendu 78 euros pour 100 ml et je me suis dit que je ne prenais pas vraiment de risque en le choisissant comme l’un de mes rares parfums boisés. Il est d’ailleurs fort probable que je franchisse le pas un jour ou l’autre. Dans cette famille, je vais chercher plutôt un boisé épicé et il m’a semblé, l’an dernier, lorsque j’ai essayé à sa sortie « Poivre Noir » créé par Christopher Sheldrake pour Serge Lutens, qu’il serait une bonne entrée en matière. En effet, il a un côté « pep’s », quelque chose de vraiment estival et de frais avec un fond boisé qui le maintient « en place » si j’ose dire et, lorsque je l’ai essayé, je l’ai vraiment beaucoup aimé. Je le trouve à la fois sec et épicé, tout comme j’aime. En outre, je pense qu’il vient occuper, sur le marché, une place qui était un peu vacante depuis le retrait de « Poivre Piquant » créé par Bertrand Duchaufour pour L’Artisan Parfumeur par exemple. Je me suis un peu retourné sur les boisés que j’avais porté dans le passé. Il n’y en a pas eu tant que ça mais j’aimais beaucoup « Black Cedarwood & Juniper » créé par Christine Nagel pour Jo Malone mais qui n’existe plus. Je dirais que j’aurais une préférence pour les parfums boisés soit très frais voire épicés soit plus fumés. J’aimais beaucoup par exemple, « Peau de Pierre » créé par Daphné Bugey pour Starck Parfums qui était un peu les deux mais que je peine à retrouver en boutique aujourd’hui même si je sais que la marque est encore commercialisée. Pour conclure, je me suis rendu compte que j’avais porté ou que je pourrais porter quand même quelques parfums boisés qui sont encore sur le marché mais qu’il fallait vraiment qu’il se singularisent.
Pour ce qui est des résineux, mon approche est beaucoup plus timide. En effet, j’approche cette sous-famille olfactive des boisés avec pas mal de réserve. Certes, il y en a que je peux aimer sentir mais, de là à les porter, il y a un pas que je n’ai pas encore franchi. L’an dernier, j’ai pas mal tourné autour d’ « Indochine 25 » créé par Pierre Guillaume pour sa Collection Numéraire mais, finalement, j’ai trouvé que l’évolution était plus musquée et cosmétique qu’à l’image de ce départ très résine. J’ai aussi essayé « Wazamba » qui est, il faut bien le dire, l’un des fleurons de Parfum d’Empire. Créé par Marc-Antoine Corticchiato en 2009, ce parfum est l’un des plus incroyables des deux collections. « Un boisé résineux où vibrent les mystères du sacré. De toute éternité, les hommes ont envoyé des messages parfumés aux dieux. Wazamba concentre, dans ses notes empreintes de spiritualité, les résines et les bois précieux brûlés dans les rituels de différentes cultures : l’encens de Somalie aux profondes vibrations, la myrrhe du Kenya, l’opopanax d’Ethiopie, le santal d’Inde et le cyprès du Maroc… Wazamba invite à un parcours initiatique hors du temps… pour se réconcilier avec soi-même ». Il est sans doute l’un des parfums préférés de beaucoup de fans de la marque et il est vrai qu’il est superbe mais, il faut bien le dire, je ne pourrais absolument pas le porter. Il est beaucoup trop dense et capiteux pour moi même si j’adore le sentir. J’aimerais bien découvrir un jour un parfum réellement résineux qui me convienne. Bien évidemment, il reste « Fille en Aiguilles » créé par Christopher Sheldrake pour Serge Lutens mais son prix, dans la collection Gratte-Ciel est devenu, pour moi, clairement prohibitif. De plus, de l’avis de deux spécialistes de ce parfum, il a été reformulé et je ne suis pas certain que la note fumée me convienne. Alors, si je devais, en désespoir de cause, me tourner vers un parfum résineux que je connais, je pense que j’opterai pour « Hermann À Mes côtés Me Paraissait Une Ombre » créé par Quentin Bisch pour État Libre d’Orange en 2015 et que j’aime toujours bien avec son côté facile à porter. En revanche, s’il ne me déplait pas, je ne suis pas entièrement convaincu. Je pense que je n’ai pas encore trouvé « mon » parfum résineux.
Je suis tout aussi dubitatif en ce qui concerne les fougères. Bien évidemment, je pourrais me reprendre un flacon de « Pour Un Homme De Caron » en eau de toilette qui est une valeur sûre même si la dernière reformulation ne me convainc pas forcément. J’avais aussi un peu regardé, il y a quelques années vers « K » en eau de toilette. Créé par Daphné Bugey et Nathalie Lorson, je trouvais qu’il se démarquait un peu avec cette note de piment qui me plait beaucoup mais je m’en suis détourné car la tenue est vraiment trop courte sur ma peau. J’avais également mis mon nez sur « Fougère Royale » d’Houbigant, un petit retour au sources qui aurait pu me plaire. La reformulation en 2010 de Rodrigo Flores-Roux est assez belle mais je dois dire que je la trouve vraiment trop classique. L’accord fougère est un peu difficile pour moi qu’il soit associé à des notes aromatiques ou plus orientales. Je n’ai pas, là encore, vraiment trouvé « ma » fougère, sauf peut-être "Etruscan Water" de Francesca Bianchi mais il faudrait que je le réessayer. Je crois que je pourrais en porter plusieurs mais elles ne me satisfont pas complètement. Je dois dire que c’est sans doute la famille olfactive qui me rebute le plus. J’en ai porté quelques unes, « Amber & Lavender » de Jo Malone qui existe toujours dans la collection Archives ou encore « Royal Scottish Lavender » de Creed qui a disparu corps et biens. Bien évidemment, il me reste « Original English Lavender » de Yardley mais sa tenue est très limitée et la fragrance est vraiment solinote. Je pense que, tout comme pour les résineux, je n’ai pas vraiment trouvé. J’ai adoré « English Fern » chez Penhaligon’s mais il a disparu aussi et, finalement, le parfum qui se rapproche le plus de cette famille et que je porte est « Blenheim Bouquet » mais il s’agit plus d’un esprit Cologne.
Je dois dire que je ne suis pas complètement convaincu. Je suis beaucoup plus à l’aise avec les chyprés et les cuirs. Ceci dit, quand on s’intéresse à la parfumerie, il est toujours agréable de s’éloigner de ses goûts pour explorer de nouveaux univers olfactifs. Changer de famille est toujours une nouvelle aventure.
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