Passion Parfums

Avec le retour des beaux jours, j’ai envie de notes fruitées et florales. J’ai une sainte horreur, à quelques exceptions près, des fruits rouges en parfumerie mais, en revanche, c’est avec « Aventus » de Creed que j’ai découvert que le côté ananas me plaisait et que j’aimais que cette facette évolue sur ma peau. J’ai donc été recenser les parfums dans laquelle cette effluve est utilisée en quantité. Je trouve qu’au printemps, c’est une senteur qui rapproche des beaux jours. C’est une manière comme une autre de croire que l’on va sortir bientôt de cet hiver qui n’en finit pas. Je me suis rendu compte que, tant dans le sélectif que dans des marques plus confidentielles, cette note est utilisée au sein de très belles compositions. J’en ai retenu cinq alors je vous emmène sur les traces un peu gourmandes de ce fruit exotique et tout à fait agréable.

C’est en 2010 que, sous l’impulsion de son fils Erwin, Olivier Creed crée « Aventus » qui viendra moderniser une gamme de masculins certes très jolis mais un peu datés. Ce parfum va donner un coup de jeune à cette maison ancestrale et attirer un tout nouveau public. Son succès est très notable si bien que suivront une version féminine puis, plus près de nous, une construction cologne. Il faut dire que c’est un parfum qui, à l’époque, était parfaitement révolutionnaire car, à sa structure chyprée, avec un départ de bergamote, un coeur de patchouli et un fond de mousse de chêne, étaient associées à l’envolée, des accents de cassis et de pomme verte ainsi, évidemment, d’une note dominante d’ananas. Au patchouli du coeur est adjoint un bois de bouleau très sombre ainsi qu’une très belle variété de jasmin marocain et de rose bulgare. Le fond est construit autour de la mousse de chêne avec des notes de muscs blancs et d’ambre gris. Précieux, original, c’est un parfum identifiable immédiatement et je dois dire que je l’aime énormément. Je pourrais le porter très facilement mais deux faits m’ont arrêté jusque-là : tout d’abord, il est vraiment beaucoup utilisé et ensuite, sans raison apparente, son prix ne fait que monter. C’est dommage. Néanmoins, il a été ma première approche de la note d’ananas et je ne l’oublie pas.

 

 

Résolument solaire, « 1804 » de Histoires de Parfums, sorti en 2005 aurait été inspiré, sans trop que je comprenne pourquoi, par l’écrivaine française du XIXème siècle George Sand dont l’image est décidément très présente en parfumerie. En tout cas ce parfum floral et fruité a su me séduire dès que je l’ai essayé et il faut dire dire que c’est un vrai coup de coeur. Le départ d’ananas d’Hawaï est vraiment très attractif, il est associé à des accents de pêche jaune et de fleur de tiaré et nous conduit sur un coeur très épicé et floral avec des notes de noix de muscade, de clou de girofle et de jasmin pour se poser sur un fond de muscs blancs et de patchouli. Plus complexe qu’il n’y paraît, « 1804 » a, sur ma peau, un développement remarquable et je dois dire que je l’aime vraiment beaucoup. Il est opulent sans excès et m’entraîne dans une soirée d’été d’une île paradisiaque où l’on regarderait un spectacle typique en buvant des cocktails exotiques. C’est un parfum qui est, pour moi, complètement dépaysant et, si je l’ai découvert au plus froid de l’hiver, je crois qu’il pourrait me faire quitter le printemps pour entrer dans l’été. En outre, il est super facile à porter ce qui n’est pas pour me déplaire. Pour moi, c’est une belle réussite, un incontournable de la marque.

Toujours dans un esprit très « vacances », « Tropicana », issu de la collection Vintage de Lorenzo Villoresi a élé lancé en 2014 et, s’il est très complexe, il fait aussi la part belle à l’ananas. C’est une véritable symphonie de fruits tropicaux avec un départ où l’ananas est associé au côté abricoté de l’osmanthus, à la pêche et rafraichi par un magnolia très aquatique. Le coeur de fruit de la passion vient renforcer cette impression car il est associé à des petites touches de noix de coco, de melon et de jasmin. Enfin, c’est sur un fond d’ylang-ylang, de tubéreuse de chocolat que se pose cette fragrance très agréable et addictive. Je ne l’ai découvert qu’il y a un an ou deux et je dois dire que je l’ai trouvé particulièrement réussi. Je l’ai senti porté et je trouve qu’il a un certain chic. Je pourrais également me l’approprier très facilement. Il est aisé de se sentir bien lorsque l’on porte ce genre de jus. En plus, je le trouve très tenace ce qui n’est pas pour me déplaire. J’aime beaucoup le côté exotique et très réconfortant à la fois qu’il dégage. En tout cas, il m’a énormément séduit. Une petite mise en garde : il est très incomplet de le découvrir sur touche, il ne prend son relief que sur la peau. Je le re-sens en écrivant et je me fait vraiment plaisir. J’aime énormément ce parfum.

 

 

 

Floral et fruité, « Tamarindo » a été créé en 2018 par Sophie Labbé pour Memo et, encore une fois, la note d’ananas est mise à l’honneur dans ce parfum opulent et qui est une ode au voyage. Le départ de bergamote et d’orange est titillé par un côté cardamome. Le parfum s’enrichit avec un coeur d’ananas, de jasmin, de tubéreuse, d’ylang-ylang, de pêche et de noix de coco avant de se poser sur un imposant patchouli adouci par la vanille et le benjoin. D’une grande élégance, ce parfum est sans doute le plus « habillé » de ma sélection car je l’imagine encore bien porté par un homme comme par une femme au cours d’une soirée chic, avec des vêtements écrus en lin par exemple au plus chaud de l’été. Ceci dit, il est très enveloppant et je pourrais commencer à le porter maintenant que le soleil sort un peu pour nous réchauffer. Je l’ai beaucoup aimé à sa sortie et je dois dire que mon impression s’est renforcé par la suite. C’est un très joli parfum fruité et profond. On y retrouve bien la signature de Sophie Labbé que j’avais tant aimé chez Anima Vinci.

 

 

Je n’ai jamais vraiment trouvé que la série des « CK One » dont l’original a été créé par Alberto Morillas et Harry Frémont en 1994 étaient pour moi mais je dois bien admettre que parler de la note d’ananas sans les citer serait dommage. Je dois dire que, si je préfère certains « Summer » sortis il y a quelques étés, j’ai trouvé plus facile de parler de l’original qui, avec son départ de citron, de cardamome et d’ananas associé à des notes de papaye nous conduit sur un coeur de muguet, de jasmin et de violette poudré par l’iris et rehaussé de noix de muscade pour être complété par un fond de notes vertes et de muscs blancs. C’est un parfum très facile à porter, très mainstream certes mais complètement intemporel et d’ailleurs son succès ne s’est jamais démenti. Pour écrire cet article, j’ai re-senti cette création et je dois dire que, finalement, elle m’a assez plu ce qui n’était pas gagné. En tout cas, je le trouve accessible et très facile à porter. Il sort, chaque été, un « Summer » et je trouve qu’il y en a eu plusieurs plutôt plus jolis que l’original alors à vous de vous faire votre propre opinion.

L’ananas est une note méconnue mais je dois dire que j’aime beaucoup l’effet qu’elle procure. C’est une belle effluve, très agréable et synonyme d’une certaine évasion. J’espère que ma sélection vous aura plu ou aura, tout du moins, suscité votre curiosité. En tout cas, j’ai pris beaucoup de plaisir à plonger mon nez dans ces cinq parfums.