Exquise Trouvaille : "La Dame aux Camélias"
Quand j’ai écrit ma revue sur Les Cocottes de Paris, la très belle collection imaginée par la parfumeure Anaïs Biguine, j’avais un peu fait l’impasse sur « La Dame aux Camélias » car je ne l’avais pas redécouvert depuis longtemps. J’ai eu l’occasion de le faire il y a peu et je trouve que c’est la quintessence d’une féminité romanesque voire même romantique (on est dans l’époque) à la fois flamboyante et intimiste. Femme de boudoirs, de séduction imaginée par Alexandre Dumas et Alexandre Dumas fils, Marguerite Gautier a toujours fasciné les artistes. Elle est devenue Violetta Valery dans « La Traviata » de Verdi puis, au cinéma, elle a été incarnée, entre-autres, par Greta Garbo dans « Le Roman de Marguerite Gautier » (« Camille ») en 1936 et, au Théâtre Marigny en 2000, c’est Isabelle Adjani qui l’a incarnée avec un brio et un succès assez inégalée. Mais qui est cette Marguerite Gautier si inspirante ? Frivole, séductrice, rattrapée par un destin tragique, elle est un peu la synthèse de ces « cocottes » qui ont enflammé la haute société parisienne du XIXème siècle et il était bien normal de lui consacrer un parfum. « J'ai une tendresse particulière pour le destin tragique de cette normande » avoue Anaïs Biguine. Alors, entre mythe et réalité, Marguerite et Violetta seule et même demi-mondaine lui ont inspiré un parfum entre légèreté et profondeur, odeur d’un boudoir séduisant et fascinant. Alors aurait-elle existé ? La marque décrit ainsi le parfum qui lui est dédié : « Immortalisée par la littérature, son destin fulgurant laisse le souvenir d’une des plus belles femmes de Paris. L’eau de parfum La Dame aux Camélias augure des notes florales et hespéridées puis caresse la peau des amoureuses d’un musc miellé ».
Greta Garbo dans "Camille" de George Cukor en 1936
Le flacon original de la Cologne de Nuit
Avec un départ déjà poudré de violette et enveloppé de douce bergamote et d’un bois de rose inattendu, un coeur de rose encore plus poudré, rendu légèrement amer par le pamplemousse et arrondi par une note de miel et son fond d’ambre gris et de muscs tonkin autant que muscs blancs, « La Dame au Camélia » est un parfum envoutant dans la lignée de « True Lust » d’État Libre d’Orange ou encore de « Musk » de Kiehl’s. Créé par Anaïs Biguine tout d’abord dans une version Cologne de nuit en 2013, la fragrance a été récemment reformulée en eau de parfum et a intégré tout naturellement la collection Les Cocottes de Paris. Ne nous mentons pas, c’est un pur poudré et je crois que ce parfum est un peu difficile à aborder pour un homme. Il faut soit l’audace du dandy soit l’inconscience du jeune homme provocateur pour l’assumer complètement et prendre le parti d’une certaine élégance. Quand je l’ai redécouvert, il y a quelques temps, je me suis dit que j’étais encore bloqué par quelques idées préconçue car, même si, la plupart du temps, je considère qu’il n’y a ni masculin ni féminin en parfumerie, je me trouverai quand même un peu décalé si je décidais de le porter. Il fait partie de ces parfums comme « Elisabethan Rose » de Penhaligon’s ou encore « La Belle Saison » d’Houbigant, que je rêve de m’approprier mais pour lesquels je n’ai peut-être pas, à ce stade, encore l’audace. En tout cas, j’aime énormément la version eau de parfum et je trouve que, même si j’étais totalement fan du packaging d’origine, le flacon de 50 ml en opaline lui convient parfaitement.
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