Passion Parfums

Je n’avais pas senti « Le Chèvrefeuille » créé par Isabelle Doyen et Camille Goutal pour Goutal Paris en 2002 depuis des années. J’avais oublié combien j’aimais ce parfum et je dois dire que je le porterais bien facilement. C’est un vrai floral avec une note verte et une autre légèrement cuirée qui me fait penser à une promenade dans un jardin, un matin de printemps. Je ne sais pas si vous connaissez l’odeur du chèvrefeuille dans la nature mais elle est à la fois envahissante et très complexe. Je dirais qu’il y a un côté jasminé et un autre presque suède. Je la connais bien car, chaque printemps, j’ai l’occasion de la sentir et je trouve que les parfumeurs ont su très bien le retranscrire dans un parfum très élégant, parfaitement portable et doté d’une dualité entre complexité et formule courte et épurée avec des notes de narcisse sauvage, de jasmin en traces et de petitgrain de citronnier. J’aime énormément l’évolution de cette création particulière, singulière, toute en transparence et en légèreté. J’aime bien la note recrée de chèvrefeuille en parfumerie car, si je crois qu’on ne peut pas la capturer, elle se réinvente parfaitement. Dans cette fragrance, il y a à la fois une impression de réalisme qui se déploie et une autre, plus onirique, de l’odeur d’un jardin rêvé et d’une élégance au contact de la peau. Tout semble se mêler et constituer facilement la signature de celle ou celui qui le porte.

Isabelle Doyen et Camille Goutal

« Dans le jardin familial de Provence, le chèvrefeuille innonde l’atmosphère. En hommage à la fleur dont, enfant, elle se tressait des couronnes, Camille Goutal, avec Isabelle Doyen, entrelaçe le narcisse sauvage, lumineux et vert, à la rondeur du jasmin et au petit grain citronnier, frais et vert ». L’inspiration est clairement énoncée par la marque. Ce parfum, déjà ancien puisqu’il fête ses vingt ans cette année, fait toujours partie des incontournable de Goutal Paris et je pense qu’il est totalement dans l’esprit à la fois poétique et naturaliste de la maison. Lancé deux ans après la disparition d’Annick Goutal, je trouve que ce parfum est largement influencé par son univers créatif. En effet, j’ai toujours trouvé qu’elle était à contre-courant de ce qui se faisait à l’époque et Isabelle Doyen a su très bien, en travaillant avec Camille Goutal, faire perdurer cette signature tout en prenant, parfois, des virages qui leur sont propre. « Le Chèvrefeuille » en est une parfaite illustration. En effet, on y retrouve l’esprit de la maison et pourtant, il porte vraiment le goût de Camille Goutal pour les fleurs blanches. Je l’ai redécouvert et c’est vraiment une exquise trouvaille. Je suis particulièrement content d’avoir remis mon nez dedans.