Passion Parfums

 

 

 

Et puis il y a les parfums que l’on n’aime pas du tout au premier abord et que l’on apprivoise tellement qu’on pourrait les porter régulièrement. J’ai souvent parlé de « Nuit de Bakélite », créé par Isabelle Doyen pour Naomi Goodsir car j’avais beaucoup de mal, au début, à m’approcher de l’envolée très verte de galbanum, d’armoise et d’angélique. Il me fallait attendre un peu pour apprécier voir vraiment beaucoup l’aimer. Aujourd’hui, c’est l’un de mes parfums préférés. En sera-t’il de même pour « Musc Amarante » créé par Quentin Bisch pour la collection Le Potager de L’Artisan Parfumeur ? Je vous en ai déjà parler et je me rends compte que, plus je l’essaye, plus je l’aime alors qu’il me rebutait vraiment lorsque je l’ai découvert à sa sortie en 2022. J’ai déjà évoqué plusieurs fois ce parfum au fil des pages de mon blog mais je trouve que j’ai beaucoup évolué, sans doute grâce à celles et ceux qui conseillent la marque à Lyon aussi. Il n’est pas rare, que les ouvertures des créations de la marque me rebutent un peu alors que, finalement, je me mets à les aimer. C’était le cas de « Bana Banana » créé par Céline Ellena il y quelques années et qui, hélas, n’existe plus. L’envolée de « banane Haribo » me gênait beaucoup et pourtant le jasmin légèrement suave que révélait ce parfum m’a énormément plu et je l’ai beaucoup porté. Je regrette d’ailleurs qu’il n’existe plus. Il figurera sans doute dans l’une de mes séquences nostalgie. Pour en revenir à « Musc Amarante », à la vaporisation, il est vraiment déroutant avec ce côté betterave humide, comme cultivée dans la cave d’une maison en pierre mais, sur la peau, petit à petit, le parfum se révèle doux, légèrement gourmand, à peine sucré et particulièrement addictif. Je ne sais pas pourquoi je me suis intéressé à cette composition qui, au premier abord, me déplaisait souverainement mais je ne le regrette pas. J’ai pas mal d’échantillons et je le porte en écrivant. Il se trouve sur ma peau depuis une bonne demi-heure et tout le côté terreux et betterave est parti, laissant place à des muscs blancs que je peux sentir, dont je profite et qui m’enveloppent.

 

Quentin Bisch

« Un surprenant duo de muscs et de betterave, rafraîchi d’une touche de bergamote… Tout droit sorti de l’enfance de Quentin Bisch, Musc Amarante met la betterave à l’honneur. Ce légume qui fascine le parfumeur tout autant par sa couleur pourpre profonde que par son odeur mystérieuse de terre et d’ambre gris…Sous la fraîcheur des agrumes, se dévoile une betterave au parfum d’humus. Un accord twisté du souffle épicé des baies roses, ourlé de muscs soyeux et d’ambrette. Le vétiver et l’ambre gris ancrent la part sombre et troublante de Musc Amarante sur la peau ». Cette description est particulièrement fidèle à ce que je ressens lorsque le parfum se développe sur ma peau. Après un départ bergamote rafraichissant cet accord étrange betterave, le coeur de muscs blancs nous emmène jusqu’au fond d’ambrette et de notes épicées qui, d’habitude sont plutôt utilisée comme notes de tête. Entre les muscs et le côté rond, je sens le poivre rose qui se révèle sur ma peau comme un contrepoids du côté très doux et soyeux. Pour résumer, j’ai quand même quelque chose avec « Musc Amarante ». Je trouve que Quentin Bisch a su tirer un très bon parti du postulat de départ qui n’est vraiment pas du tout facile. Je ne sais pas si je pourrais porter « Musc Amarante », s’il pourrait devenir mon premier parfum complètement « muscs blancs ». Je l’essaye et je pense que je vous en reparlerai.