"Fantômas", un ovni olfactif
Entre Orto Parisi et Nasomatto, je suis un peu habitué à l’originalité de l’univers d’Alessandro Gualtieri mais je dois dire que, cette fois, je suis non seulement surpris mais plutôt dérouté. En effet, j’ai découvert « Fantômas », le tout dernier opus de Nasomatto et je dois dire que je ne sais pas trop quoi en penser. À l’instar de « Sécrétions Magnifiques » créé il y a déjà un certain temps par Antoine Lie pour État Libre d’Orange, il est étrange et pas forcément facile à porter. Je vais essayer de vous en parler mais, franchement, ce n’est pas un exercice facile.
Sur le site de Sens Unique, la marque le décrit de la façon suivante : « Une recherche pour manipuler et amplifier la puissance du nez. « Fantômas » laisse une trace indéniable qui nécessite un complément d’enquête, un fragment persistant qui incarne l’esprit et le charme d’un plan parfaitement exécuté. Une fragrance mystérieuse qui convient à la défiance, qui évoque avec bienséance l’illusion olfactive et son développement continu sur la peau. L’idée d’un monde ou plus harmonieux, ou anéanti… L’odeur d’un crime sophistiqué ». Il me semble que ces quelques mots résument finalement assez bien ce que j’ai ressenti en découvrant ce jus atypique dont l’évolution sur mon poignet m’a complètement dérouté.
La marque ne communique absolument pas sur les notes mentionnant seulement « secret de la maison » et je pense qu’Alessandro Gualtieri a du s’en donner à coeur joie dans l’utilisation de molécules de synthèse et de matières premières naturelles peu utilisées en parfumerie. Pour moi, le départ a quelque chose qui me rappelle un vieux parchemin ou un papyrus un peu poussiéreux et, après quelques minutes sur ma peau, il m’évoque presque le sang séché. Je dois dire que je ne trouve pas forcément cela agréable. Le fond est particulièrement étrange aussi. Je ne saurai le définir. Je dirais qu’il est à mi-chemin entre une feuille de violette brute et un bois inédit. En tout cas, c’est comme ça que je l’ai ressenti mais je suis peut-être totalement dans l’erreur car, au fur et à mesure que je l’ai découvert et redécouvert, il m’a provoqué des sensations différentes.
En résumé, je dirai que je ne pourrais vraisemblablement pas porter « Fantômas ». Je le trouve par trop étrange et son évolution sur ma peau ne m’est pas vraiment agréable. Si je suis souvent attiré par l’originalité et la modernité en parfumerie, je dois dire qu’avec ce jus, j’ai atteint une limite. Je ne sais pas qui osera porter une telle création mais je suis curieux de le sentir sur une personne à qui elle pourrait convenir car, comme ça, après cet essai, je suis complètement désorienté par ce que j’ai senti. Ceci dit, c’est aussi ça la parfumerie de niche au premier sens du terme : des fragrances clivantes qui vont emballer les uns et déranger les autres. Je dirai que pour Alessandro Gualtieri, c’est mission Fantômas accomplie !
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