Floral Street, un petit univers "so british"
J’avais toujours eu envie de découvrir Floral Street, une maison de parfum présentée dans de très jolis flacons que j’avais pu apercevoir sur internet mais elle n’était pas arrivée jusqu’à nous. C’est chose faite puisque j’ai pu sentir voire essayer une partie de la collection qui compte désormais 11 fragrances crées par le parfumeur français Jérôme Épinette et qui s’inspire des fleurs que l’on peut croiser aux fenêtres dans les rues de Londres. J’aime beaucoup le concept des fragrances mais je suis un peu plus réservé sur le packaging certes éco-responsable mais qui consiste en un étui finalement assez encombrant et inesthétique. Le flacon, en revanche, est simple mais agrémenté d’une photo différente par fragrance et c’est assez réussi. Le prix enfin est attractif puisqu’il faut compter une soixantaine d’euros pour 50 ml. La marque a été créée en 2017 par Michelle Feeney mais je n’ai pas pu trouver d’information sur son origine. Je la suppose anglaise et construite avec une politique de sourcing éco-responsable. La marque utilise des ingrédients uniquement vegan ce qui constitue un challenge pour le parfumeur. Côté concentration, chaque parfum est composé d’huiles essentielles concentrées à 20% et je dois dire que la tenue est incroyable. J’ai choisi cinq fragrance parmi les 11 existantes et je dois dire que, globalement, j’ai beaucoup aimé les créations et je ne suis pas du tout déçu.
Le premier parfum que j’ai senti et essayé est « Neon Rose » créé en 2017 et qui s’ouvre avec une note très contemporaine de fleur de pommier associée à la cardamome, au bourgeon de cassis un peu acidulé et au poivre du Sichuan avant d’évoluer vers un coeur construit autour d’une rose très florale renforcée par une note de jasmin d’Égypte et de cyclamen et restée verte grâce à l’angélique. Le fond est légèrement ambré et sophistiqué mais il y a comme une légèreté et une rondeur moderne qui vient casser le côté parfois trop classique de la rose. La marque le décrit ainsi : « Vous n'avez jamais senti de fleurs comme celles-ci. Des roses et du jasmin fraîchement hachés, drapés autour de votre cou. Et pourtant, aucun rosier n’a été endommagé lors de la fabrication de cette œuvre d’art. Ces bourgeons ont été créés dans le laboratoire Floral Street. Les feuilles d’angélique vertes et croquantes apportent un caractère botanique, tandis que la bergamote fraîche flotte au-dessus ». Très franchement, pour moi qui n’aime pas toujours la rose travaillée en majeur, c’est une très jolie découverte. Je n’irai peut-être pas jusqu’à dire que c’est un coup de coeur mais je ne boude pas mon plaisir. J’ai beaucoup aimé essayer ce parfum et sa tenue est excellente sur moi. Que demander de plus.
« Ce parfum représente une friandise brute de gousses de vanille crémeuses, de fleurs, de cassis et d’agrumes, le tout garni de jasmin fraîchement cueilli. Le goût sucré est contrebalancé avec du bambou et du bois de santal qui s'entremêlent : décontracté, mais exquis ». Je me suis plongé dans « Wild Vanilla Orchid » également lancé en 2017 et j’ai été frappé par le côté vraiment très contemporain de cette création. Jérôme Épinette a réinventé le style orchidée vanillée en adjoignant un départ croquant de bourgeon de cassis et un coeur de bambou et de jasmin qui nous conduit sur un fond de vanille Bourbon, de bois de santal un peu lacté et d’orchidée équilibré par la force du patchouli. Il m’a rappelé un peu l’esprit de « Velvet Orchid » de Tom Ford que j’aime beaucoup. Il ne lui ressemble pas vraiment mais il est très moderne et il m’a fait penser à cette construction complexe et élégante à la fois. Je ne peux pas dire que ce soit vraiment le parfum qui m’ait le plus attiré mais force m’est de constater que je me suis fait très plaisir en le sentant. Je ne l’ai pas posé sur ma peau car il m’a paru un peu trop opulent pour moi mais il n’en demeure pas moins une très belle création.
Et si l’on parlait de parfum chypré ? Il y avait longtemps ! Le troisième parfum que j’ai essayé (cette fois sur la peau) est « Chypre Sublime » lancé en 2017 et qui est peut-être celui que je trouve le plus riche et le plus facetté. Attention, je ne dis pas que c’est celui que je préfère mais je l’aime bien. « Comme Floral Street n’a jamais senti de fleur qu’ils n’aimaient pas, ils les ont presque toutes placées dans ce mélange addictif. La rose de Damas purifiée, la violette, le patchouli et le géranium servent d’appui. L’oliban (utilisé pour éveiller l’esprit en méditation) table le tout avec une note résineuse et boisée sur laquelle les fleurs peuvent se percher ». Jérôme Épinette nous emmène sur son chemin de fleurs, prends des tours et des détours et casse les codes de cette famille olfactive en adjoignant à la colonne vertébrale classique (départ bergamote, coeur floral et fond patchouli mousse de chêne, je simplifie mais vous avez compris) des notes d’encens et de géranium. Franchement déroutant, « Chypre Sublime » est un parfum faussement classique et, finalement ultra moderne. En tout cas, sur ma peau, il matche parfaitement et je pourrais tout à fait le porter.
Il fallait bien un poudré et celui-ci ce fut « Iris Godess » avec son départ violette, citron et piment, son coeur d’iris et de daim arrondi par des notes fruités et son fond de graines de carotte, de vanille et de patchouli. Là encore, avec ce parfum lancé en 2017, Jérôme Épinette rend moderne le poudré. Je l’ai trouvé vraiment original et je pourrais tout à fait le porter même s’il est très nettement estampillé féminin. La marque le décrit ainsi : « Une explosion de violettes poudreuses entre en contact avec des fruits rouges mûrs. La vanille noire, le musc chaleureux et les graines de carotte terreuse donnent de l’exotisme. Le zeste de citron pétillant et le piment rouge ajoutent une touche de vie. Inspiré par la forêt en passant par le désert, ce parfum est l’aventure mise en bouteille ». Je l’ai essayé par temps chaud et peut-être qu’il faudrait que j’y remette mon nez l’hiver car je l’ai trouvé un peu trop opulent pour moi. Ceci dit, je l’ai vraiment bien aimé et je le trouve vraiment joli sur moi. Me l’approprier me serait tout à fait facile. En tout cas, il me plait, il faut le dire. Il n’est pas loin d’être un coup de coeur.
J’ai beaucoup hésité sur le dernier parfum dont j’ai voulu parler mais je ne voulais pas que mon article soit interminable. J’ai choisi « Electric Rhubarbe » parce qu’il est vraiment de saison et qu’il a quelque chose de très frais et de salin. C’est drôle, il aurait presque pu intégrer la Brit Collection de Jo Malone de cette année. On s’imagine bien sur une terrasse à Brighton, à Bournemouth ou à Torquay, le soir au dîner. « Si vous pouviez mettre en bouteille la sensation de rire et de siroter du Prosecco parfaitement glacé l'après-midi d'un été doux, ce serait ce parfum. Les fleurs blanches et le bois de santal poudreux sont combinés au parfum de rhubarbe anglaise et à une brise inattendue d'air marin ». Pétillant et acidulé avec un côté salé et floral, le parfum s’ouvre sur la rhubarbe très nettement présente et qui s’enrichit d’un coeur d’algues, de gardénia, de jasmin sambac et de fleur de frangipanier pour se poser sur un fond boisé et poudré. J’ai adoré ce parfum atypique, rafraîchissant et réjouissant. Vraiment j’aime beaucoup la dualité entre les fleurs opulentes, la facette acidulée de la rhubarbe et la pointe de sel marin. « Electric Rhubarbe » est réjouissant, jubilatoire et c’est un petit air de vacances.
Je reparlerai sans doute de cette marque ponctuellement car elle m’a vraiment séduit. Je trouve que c’est une vraie réussite. Les fragrances sont toujours « un peu plus que la moyenne » tout en restant super faciles à porter. Le flacon est joli et le côté très floral et urbain à la fois ne pouvait que me plaire. En tout cas, pour moi, c’est une belle découverte.
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