Floraïku, un luxueux univers inspiré du Japon
Lancée en 2017 à l’initiative de Clara et John Molloy à qui nous devons déjà la marque Memo, Floraïku est une maison de parfum dont l’inspiration est résolument japonaise. Il y a un an, au printemps Haussmann, nous avons découvert plusieurs des créations autour d’une cérémonie du thé. C’était un moment très agréable. Les jus sont beaux, de très belle qualités, bien réalisés et le packaging est absolument extraordinaire. Si j’avais évoqué ponctuellement l’un ou l’autre des parfums que j’avais découvert, je n’ai pas écrit de revue de la marque avec mes coups de coeur comme je le fais habituellement car je trouvais que les prix étaient vraiment prohibitifs mais, en retombant sur les nombreuses doses d’essai qui nous ont été offerte lors de la découverte, je me suis rendu compte que j’avais eu tort. Ce n’est pas à moi de décider ce qui est trop onéreux et ce qui ne l’est pas mais à vous, passionnés de parfums d’avoir votre libre arbitre pour savoir si vous voulez ou non franchir le pas. Floraïku est une belle collaboration entre Clara et John Molloy et des parfumeurs de talents tels Aliénor Massenet, Sarah Burri et Sophie Labbé. J’ai choisi quatre parfums que je trouve particulièrement originaux sur les 19 que compte la marque au jour où j’écris. Allez, prenons un aller pour le japon et l’imaginaire des parfumeurs de la marque.
John et Clara Molloy
Le premier parfum que j’ai re-senti pour cette revue est « Between Two Trees » créé par Aliénor Massenet en 2017 et qui est une variation autour d’un coeur de maté et un fond de vétiver qui s’ouvre sur l’amertume d’un pamplemousse un peu vert. Il me semble que c’est l’un des premiers que le responsable du stand m’avait fait découvrir et qu’il m’avait bien plu déjà à l’époque. Il n’est ni parfum-agrumes, ni parfum-vétiver ni vraiment parfum-thé. Son originalité et son côté inédit est absolument total. J’ai beaucoup de mal à le décrire mais je dirai qu’il m’évoque un sous-bois un matin de novembre avec un temps de mars. Ca ne veut rien dire pour vous je m’en rends compte. Il faut que j’explicite mon impression. Pas facile. Il y a un côté frais et profond à la fois puis une facette presque de graines torréfiées et le fond de vétiver est la seule note que je connais vraiment. « Between Two Trees » me déroute, me séduit et me repousse à la fois. Je pense que j’aime l’idée de le porter mais j’ignore si je le supporterais toute une journée. Il me fait l’effet que m’a souvent fait le travail d’Aliénor Massenet pour Memo, une inventivité et une créativité indéniable, une beauté étrange qui est ou n’est pas pour moi. En tout cas, il est incroyable, il faut le dire.
Toujours créé par Aliénor Massenet en 2017, « One Umbrella for Two » fait partie de la collection des thés et épices. C’est un aromatique fruité et boisé très étonnant avec une ouverture de cassis, un coeur de thé fumé et un fond de cèdre presque acidulé. Je me souviens avoir trouvé ce parfum très agréable lorsque je l’ai découvert et mon impression d’aujourd’hui est beaucoup plus précise car je l’ai vraiment essayé. Je dois dire qu’il m’entraine dans un salon de thé japonais avec le bois des meubles un peu ciré, l’odeur du thé vert, comme un genmaïcha, qui flotte dans l’air et qui est rejointe par une note de cassis presque incongrue. Je retrouve, dans ce parfum, tout l’anticonformisme du travail d’Aliénor Massenet qui a créé un jus tout à fait étonnant, peut-être plus facile à aborder et, en tout cas, très agréable à porter. Il y a vraiment quelque chose de pétillant dans cette composition qui se conjugue avec le côté feutré que l’on imagine dans les maisons de thé de l’Empire du Soleil Levant. Je le trouve vraiment très intéressant, profond et léger à la fois même si c’est paradoxal. Il est sans doute le plus facile à porter de ceux que j’ai sélectionné. Je pense qu’il est aussi mon favoris.
Dans la même collection, j’ai pu réessayer « I Am Coming Home » créé en 2017 par Sophie Labbé et là, je me suis retrouvé en terrain connu avec cet épicé avec un coeur de thé blanc super doux. Il s’ouvre avec une note de gingembre si cher à la parfumeuse (rappelons-nous « Sésame Chân » pour Anima Vinci que j’aime beaucoup) et le coeur de thé blanc et léger s’enrichit d’un fond épicé dans lequel je reconnais la cardamome et la cannelle. Il y a dans ce parfum « cocon » quelque chose d’un thé aux épices mais pas du tout composé comme celui que l’on peut boire en Inde. Il est à la fois un peu inédit et complètement réconfortant. Je trouve qu’on retrouve dans ce parfum tout le doigté et le savoir-faire de Sophie Labbé du moins à ce que j’ai pu observer dans les créations que je connais. C’est une formule courte, épurée et résolument originale et le jus est vraiment beau. Je le porterai très facilement. J’aime beaucoup l’alternance entre une facette douce et enveloppante et les accents piquants du gingembre. Pour moi, c’est une très belle réussite qui va ravir les amateurs de parfums épicés.
Créé par Aliénor Massenet en 2028, « Flower Turn Purple » est le dernier parfum de ma sélection et c’est une alliance complètement improbable entre un départ de basilic, un coeur de lavande et un fond de bois d’ambre. Il s’agit là d’une lavande cachée, qui fait surface, disparait et revient au fur et à mesure que le parfum évolue et danse sur la peau. C’est un très beau parfum entre boisé et aromatique. Il a même parfois des accents cuirés. Je le trouve très différent de ce que j’ai pu sentir jusqu’à présent. Je ne peux pas dire que je le porterai car il n’entre pas forcément dans mes goûts mais je lui reconnais les qualités les plus éminentes. J’aime beaucoup le découvrir et le redécouvrir même si, sur moi, il tombe un peu à plat. Je pense qu’il s’harmoniserait parfaitement avec un tailleur chic pour une femme ou un costume élégant pour un homme. C’est une création qui s’adresse à des amateurs éclairés avec une personnalité assez marquée et à qui il apportera le petit plus élégant qu’il veulent pour compléter leur tenue et l’impression qu’ils vont faire sur les autres. La tenue et le sillage sont assez imposants donc il faut vraiment l’assumer. En tout cas, comme tous les parfums de la marque, il sort des sentiers battus.
J’avais d’autres doses d’essai mais les jus qu’elles contenaient ne m’ont pas tellement attiré. J’ai trouvé qu’il y avait un côté un peu Memo à la sauce japonaise. Ce n’est pas une critique car je pense que ça peut plaire tout à fait mais ce que je veux dire par là, c’est qu’ils mont un peu moins surpris étant donné que je connais un peu l’autre marque de Clara et John Molloy. Je veux revenir, en conclusion, sur le prix car on dépasse les deux cent euros pour cinquante ml ce qui est tout de même onéreux. Certes les jus sont beaux et les packagings magnifiques mais ce sont des parfums qu’il faut vraiment essayer et réessayer avant de se lancer. Ils peuvent faire l’objet d’un beau cadeau que l’on se fait à soi-même où à ceux qu’on aime… Pourquoi pas finalement.
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