François Coty, le précurseur oublié
« Joseph Marie François Spoturno dit François Coty, né le 3 mai 1874 à Ajaccio (Corse) et mort le 25 juillet 1934 à Louveciennes, est un industriel parfumeur français, à l’origine de la multinationale Coty Inc. II est considéré comme le père fondateur de l'industrie moderne de la parfumerie.
À la veille de la Première Guerre mondiale, sa réussite financière fait de lui l'un des hommes les plus riches de France, ce qui lui permet d'agir en mécène et de collectionner les demeures historiques et les œuvres d'art, ainsi que d’ambitionner une carrière politique.
Il est élu sénateur de la Corse en 1923, mais son élection est invalidée en 1924. Patron de presse, il exprime ses ambitions politiques personnelles à travers les différents organes de presse qu'il contrôle durant l'entre-deux-guerres. Parmi ceux ci figurent Le Figaro, Le Gaulois et L'Ami du peuple, organe xénophobe, antisémite et anticommuniste.
Il subventionne divers mouvements d'extrême droite et fonde en 1933 la ligue Solidarité française.
Il meurt quasiment ruiné à l’âge de soixante ans en 1934. » - Source internet.
François Coty
Précurseur en parfumerie, François Coty a créé nombre de parfums mythiques. Je crois que certains sont encore conservés à l’Osmothèque à Versailles. Élisabeth de Feydeau, que ceux qui suivent « Le Parfum du Jour » connaissent bien, a écrit sur lui et a mis le doigt sur son inventivité. Il fut, avec Louis Toussaint Piver, l’un des premiers à associer des molécules de synthèse aux matières premières naturelles, élargissant ainsi sa palette olfactive de manière très importante. Il se fournissait dans des sociétés comme Firmenich qui existe encore aujourd’hui ou encore De Laire dans laquelle a débuté le célèbre parfumeur Edmond Roudnitska.
"La rose Jaqueminot", le premier succès de François Coty
C’est en 1904 qu’il a créé, à Suresne, sa propre usine, la « Cité des Parfums ». Suivront d’autres structures notamment pour le flaconnage et les emballages. Il s’adjoindra d’ailleurs très tôt le concours du célèbre verrier René Lalique pour inventer des flacons aussi précieux que les jus. Il sera l’un des premiers dont les parfums rencontreront un véritable succès commercial. L’inventivité dont il fait preuve pour la conception de chaque jus y est certainement pour quelques chose. François Coty fut sans doute, à l’instar de Jacques Guerlain puis, ensuite, d’Ernest Beaux, à casser les codes de la parfumerie telle qu’elle existait à l’époque concevant des accords plus sophistiqués que ceux, floraux ou hespéridés qui étaient sur le marché.
La collaboration entre René Lalique et François Coty
Il est évident qu’il est impossible de parler de François Coty sans évoqué l’accord chypré dont il fut un précurseur avec Jacques Guerlain. On lui doit d’ailleurs « Chypre» lancé en 1917 et qui est l’une des créations les plus mythiques de toute l’histoire de la parfumerie. Je rappelle que l’accord chypre se compose, en tête, de bergamote et en fond de patchouli et de mousse de chêne. Le coeur sera adapté aux exigences du parfumeurs ainsi nous trouverons des chypres fleuris, cuirés ou encore verts. L’accent sera mis soit sur le coeur qui change systématiquement soit sur le fond en faisant ressortir la note de patchouli. Grand amateur de parfums chyprés, je dois dire que j’aurais adoré découvrir « Chypre » de Coty. Il me faudra sans doute voir si je peux, au cours d’une visite à l’Osmothèque, le sentir et décrire mes impressions.
Les parfums créés par François Coty :
1904 : « La Rose Jacqueminot »
1905 : « L’Origan », « Ambre Antique », « La Jacée »
1906 : « Jasmin de Corse », « l’Ambréine », « La Violette Pourpre »
1907 : « l’Effleurt »
1909 : « Cologne Cordon Vert », « Cologne Cordon Rouge »
1910 : « Muguet », « Lilas Blanc »
1911 : « Styx »
1912 : « Au Cœur des Calices », « L’Or »
1913 : « Iris », « Cyclamen », « Héliotrope », « l’Entraînement »
1914 : « Lilas Pourpre », « L’œillet France », « Jacinthe », « La Violette Ambrée »
1917 : « Chypre de Coty »
1920 : « La Feuillaison », « Eau de Coty »
1921 : « Emeraude »
1922 : « Idylle », « Moia », « Paris », « Le Nouveau Cyclamen »
1924 : « Knize Ten » avec Vincent Roubert
Hélas, François Coty mourra ruiné en 1934 et ses parfums n’ont pas traversé les siècles. Sous son nom, les différents acheteurs tenteront d’en faire une marque moderne entre les années 60 et 2000 mais, finalement, il ne reste rien des créations du parfumeur si ce n’est ceux conservés à l’Osmothèque. Je trouve dommage qu’un pan aussi important de l’histoire de la parfumerie française ait été englouti totalement. En tout cas, je suis très curieux d’en découvrir un ou deux… à suivre.
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