Goldfield & Banks, un univers australien et signé
Je dois dire que je n’avais pas tellement accroché lorsque j’ai découvert la marque australienne Goldfield & Banks à Paris il y a quelques années. J’avais commencé un article que je n’ai jamais fini. Aujourd’hui, elle est présente à Lyon, chez Evok, et j’ai pu remettre mon nez sur les différentes créations. Je les trouve toujours un peu trop synthétiques et peut-être que les matières premières naturelles me semblent un peu lambda mais je me suis concentré sur l’aspect singulier et artistique des création pour commencer à les apprivoiser. Je remercie l’équipe de Evok de m’avoir donné la possibilité d’y avoir accès comme je voulais afin de pouvoir reprendre mes premières impressions et les affiner. Pour ce qui est des maisons australiennes, j’ai eu, il y a des années un coup de coeur pour Grandiflora alors, serai-je tout aussi séduit par Goldfield & Banks. Quelques infos déjà, c’est une maison dont la première création date de 2018 et créée en collaboration avec Givaudant. Elle compte, à ce jour, 15 parfums créés par Francois Merle-Baudoin, Hamid Merati-Kashani, Florian Gallo, Honorine Blanc, Wessel-Jan Kos, Amelie Jacquin, Ilias Ermenidis et Olivier Cresp. Comme d’habitude, j’ai sélectionné mes quatre préférés et, franchement, ma nouvelle impression est plus favorable que la première. Il m’a fallu vraiment y revenir et j’ai trouvé un certain plaisir à faire plusieurs découvertes.
« Mystic Bliss », créé par Florian Gallo en 2024 pour la Native Collection n’avait rien pour me plaire sur le papier pourtant, en me replongeant dans un échantillon qui m’avait été offert, j’ai été pris de l’envie de l’essayer sur peau et je ne l’ai pas regretté. Florian Gallo en décrit ainsi l’inspiration : « En créant Mystic Bliss, j'ai voulu traduire la richesse et le mystère des îles Australiennes, où la couleur chaude des pierres dorées rencontre le bleu turquoise et profond de la mer. Dans mon imagination, l'Australie est encore un territoire brut et mystérieux, je voulais que Mystic Bliss évoque l'envoutement provoqué par l'immensité de cette terre. Mystic Bliss est un parfum de plaisir et de mystère ». Le parfum s’ouvre avec des notes de kunzea, une plante à fleur que l’on trouve en Nouvelle Zélande et en Australie Occidentale dont je serai bien incapable de vous décrire l’odeur et qui sont associées à la menthe, la cardamome, la figue, l’encens et le bourgeon de cassis. L’envolée est très étonnante, assez inédite, entre fraicheur et rondeur. Le coeur est sophistiqué, gourmand avec un accord caramel, un peu mentholé avec le géranium, aromatique avec les baies de genièvre et la sauge et poudré avec l’iris, le tout enveloppé d’un versant immortelle très présent. Le fond de cèdre, de vétiver et de labdanum ne ressort pas tellement sur ma peau mais confère sans doute au parfum une étonnante tenue. J’ai finalement bien aimé cette création. « Mystic Bliss » est un gourmand sophistiqué et ultra-moderne. Je ne sais pas si je pourrais le porter mais, quand même, je l’avoue, à sa sortie en 2024, je suis un peu passé à côté.
« Nous avons été inspirés par la brise fraîche de la mer australienne alors que nous étions assis en Tasmanie au bord de la plage. Entouré de notes olfactives ozoniques, ambrées et boisées » tels sont les mots de François Merle-Baudoin et Carine Boin pour décrire « Pacific Rock Moss » qu’ils ont créé en 2016 pour la Native Collection. Dès l’envolée de citron et de fleurs blanches, je m’intéresse à ce parfum qui peut avoir un côté un peu synthétique mais retient l’attention. Au coeur, les notes à la fois marines et aromatiques de la sauge sclarée de la coastal moss confèrent un côté embruns très naturalistes qui contrastent avec les notes de tête. Le fond, solide, très cèdre, avec un accord ambré et des muscs blancs accentuent un peu le côté vacances. Je ne connais pas l’Australie mais il est vrai que c’est un pays que j’imagine un peu sauvage surtout sur les littoraux. En tout cas, j’ai bien aimé le sentir. Il n’est pas pour moi mais je pourrais le porter occasionnellement. En tout cas, c’est une réussite. « Pacific Rock Moss » est simple à s’approprier. En tout cas, je le trouve très réussi. Il a tout à fait sa place dans ma sélection.
J’ai surtout sélectionné « Southern Bloom » créé en 2018 par François Merle-Baudoin pour la Native Collection parce qu’il s’agit d’un travail autour de la boronia, un buisson à fleur présent en Australie et dont j’avais découvert l’odeur presque réglisse dans un très beau parfum créé par Bertrand Duchaufour pour Grandiflora. « Southern Bloom représente pour moi une femme australienne classique : forte, remarquable et jolie. J'ai donné à ce parfum une touche audacieuse en utilisant du boronia de Tasmanie, qui a un caractère floral et fruité très puissant. Il se termine par de douces notes musquées et de bois de santal ». Cette création-là est vraiment radicalement différente. Le départ de cassis et de mandarine est presque vert et pétillant tout en gardant une certaine douceur. Le coeur de boronia et de jasmin s’avère certes floral mais aussi, et vraiment, boisé et le parfum s’arrondit avec un fond noix de coco et de santal. C’est un parfum solaire, floral mais surtout original. J’ai bien aimé. Il est peut-être celui qui se place le plus dans mes goûts mais pourtant, je ne suis pas certain de pouvoir le porter. C’est à voir. En tout cas, il faudra que je le remette sur peau.
« Je me suis inspirée du lever de soleil sur la mythique terre australienne. Un lever de soleil en trois temps, un triptyque : D'abord, on est frappé par le pétillement des agrumes - l'atmosphère est encore fraîche de la nuit, mais elle annonce le début de la journée. Puis la lumière arrive, fraîche, lumineuse et exaltante, représentée par le roi de cette composition, le gingembre. Très vite, la chaleur s'installe pour la journée, avec un mélange opulent de tabac et de vanille florale » tel est décrit « Ingenious Ginger », lancé en 2023, par son créateur Hamid Merati-Kashani. Je ne pouvais qu’être séduit par le départ acidulé et épicé de gingembre, de bergamote et de citron. Le coeur, très original, de mandarine, de jasmin et de magnolia a presque un côté aquatique inattendu et le parfum s’arrondit avec, en fond, des notes d’ambre, de vanille et de muscs. J’aime beaucoup l’idée mais je dois dire que les notes de fond, très classiques, me laissent un peu sur ma faim. Il n’empêche que j’ai bien aimé « Ingenious Ginger ».
J’aurais pu également choisir « Sunset Hour », créé en 2021 par Honorine Blanc et qui est, je crois, l’un des bests de la marque, mais j’ai opté pour des parfums dont je n’avais pas ou très peu parlé auparavant. Globalement, je trouve la collection à la fois facile à porter et réussie mais peut-être que la part de naturel dans chaque formule est un peu légère pour moi. J’aime un peu plus de relief. Il n’empêche que j’avais un échantillon de « Mystic Bliss » et que, sur ma peau, il est quand même joli. Un grand merci à tous ceux qui m’ont permis de redécouvrir Goldfield & Banks, ils m’ont décidé à terminer un article en chantier depuis au moins deux ans.
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