Goutal Paris, 40 ans de poésie et quelques surprises
La maison Annick Goutal devenue il y a quelques années Goutal Paris a 40 ans ! Et bien elle ne les fait pas. À l’image de sa regrettée fondatrice, qui fut pianiste puis mannequin et enfin antiquaire. À la fin des années 70, elle lance une ligne de soins et, afin de masquer l’odeur des principes actifs, elle envisage de parfumer ses produits. Qu’à cela ne tienne, la géniale touche à tout arrive à Grasse bien décidée à apprendre le métier de parfumeur et elle y réussit avec brio. En 1981, alors qu’elle a ouvert une boutique rue de Bellechasse dans le septième arrondissement de Paris et lance « L’Eau d’Hadrien », qu’elle a composé et qui est complètement à contre-courant de ce qui se fait dans la parfumerie de l’époque. Elle séduit ainsi les clientes de la boutique Bonpoint toute proche puis se rend compte que la fragrance plait autant au hommes qu’aux femmes. L’idée lui vient alors de la présenter dans deux flacons différents, l’un féminin, l’autre masculin qui seront très vite la signature de ce qui est en train de devenir la maison de parfumerie Annick Goutal. Devant le succès, d’autres boutiques parisiennes verront le jour, place Saint Sulpice dans le 6ème arrondissement, rue des Rosiers au coeur du Marais dans le 4ème arrondissement et, bien évidemment la rue de Castiglione, sous les arcades près de la place Vendôme dans le première arrondissement. Il y en aura d’autres qui ouvriront leurs portes durant les années 80 et 90 à Paris bien sûr mais aussi dans les grandes villes de province et notamment chez nous, à Lyon, au début des années 2000. La petite bonbonnière qui fait l’angle du passage de l’Argue et de la rue du Président Édouard Herriot dans le 2ème arrondissement est toujours là. De nombreuses parfumeries indépendantes de France et de Navarre choisiront également de distribuer la marque. Pionnière de la parfumerie de niche, Annick Goutal, s’est taillée, parfum après parfum, et notamment après s’être adjoint les services de la maître parfumeuse Isabelle Doyen, une réputation de qualité et d’originalité. En 1998, elle rend hommage à sa fille Camille en créant le mythique « Petite Chérie » que je trouve toujours formidable aujourd’hui. C’est un peu un parfum de transmission puisqu’Annick Goutal s’en ira un an plus tard bien prématurément. Vendue et revendue, la maison perdure et Camille se voit confier la direction artistique pouvant ainsi poursuivre l’oeuvre de sa mère avec sa propre sensibilité et toujours la collaboration d’Isabelle Doyen à la création.
Annick Goutal
Une pâtisserie éphémère en forme du flacon papillon chez Angélina à Paris
"Mon Parfum Chéri" et "L'Eau du Ciel" en édition limité dans le flacon historique
Poétiques, construits comme des oeuvres d’arts olfactives, les fragrances de la maison n’ont jamais cessé de me séduire. Si je suis un adepte de « Sables » depuis bien des années, j’ai également porté plus de parfums de la marque que d’une autre maison au fil de ma vie sans aucune distinction de genre. Je pourrais citer dans le désordre, « Après l’Orage », « Mandragore », « Mandragore Pourpre », « L’Eau du Fier », « Heure Exquise » ou encore « Encens Flamboyants » mais il est une création discontinuée que j’ai toujours aimée passionnément et qui a été créée après la disparition de Madame Goutal, il s’agit de « Mon Parfum Chéri », une prune chyprée et poudrée comme je les aime et qui me manque énormément. Aussi j’ai été ravi de savoir, il y a environ un an, qu’une édition limitée de cette fragrance, ainsi que « L’Eau du Ciel » allaient être éditée à l’occasion du quarantième anniversaire de la maison. J’ai attendu, attendu et enfin, je l’ai retrouvé ! De belles surprises sont désormais en boutique et nous permettent de fêter ces quatre décennies de merveilles parfumées. Si je suis déçu du changement de nom survenu il y a quelques années car je trouve qu’en devenant Goutal Paris, la marque perd un peu de son identité. Je ne suis pas un fou des actuels flacons non plus, leur préférant le côté suranné des anciens, je suis suis également soulagé car les jus ont toujours la même qualité. Je suis moins fan également de la collection des Oiseaux de Nuit et de certaines créations récentes telles « Le Temps des Rêves » que je ne trouve « pas très Goutal », je pense que chacun peut retrouver le si bel esprit de la maison à travers de merveilleuses créations, qu’elles soient complexes ou solinotes car les belles références ne manquent pas. Pour moi, Goutal Paris tient encore, et avec quel brio, le haut du pavé de la parfumerie raffinée à la française et garde sa dimension poétique et élégante. C’est avec impatience que j’attendais de retrouver « Mon Parfum Chéri » et je dois dire que le fait qu’il soit présenté dans le too much ancien flacon est un vrai plus. Je ne boude pas mon plaisir et, par ces quelques lignes, je souhaite un très bon anniversaire à cette maison que je continue d’aimer énormément et j’ai une pensée émue pour Madame Goutal que j’ai eu le privilège de croiser à la fin de mon adolescence et dont je garde le souvenir d’une femme passionnée et d’une artiste à part entière.
Isabelle Doyen et Camille Goutal qui ont continué l'oeuvre de la fondatrice
"Sables", l'un de mes parfums incontournables.
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