Honoré des Prés, retour à une marque verte
Il y avait bien longtemps que je n’avais pas vu les petits flacons de Honorés des Prés, une marque crée en 2008 et pionnière dans le domaine des matières premières naturelles. Il est vrai que la marque ne propose pas de nouveauté depuis 2010 mais, si elle n’est pas facile à trouver, elle existe toujours et j’ai pu la redécouvrir dans le concept store Ecocentric à Lyon. J’avoue que c’est un plaisir dont je ne me suis pas privé. C’est Olivia Giacobetti qui a créé la totalité des deux collections et je reconnais bien là son audacieuse signature. La marque est peut-être un peu oubliée mais je dois dire que je suis content, à mon modeste niveau de remettre un petit coup de projecteur sur ces créations. J’en avais entendu parler il n’y a pas longtemps car l’actrice américaine Jessica Alba la citait dans l’interview qu’elle donnait à un journal de mode : « Lorsque je suis de sortie pour des occasions spéciales, je ne peux me passer des créations d’Olivia Giacobetti pour Honoré des Prés, assure-t-elle. Elles sont sans les ingrédients chimiques utilisés habituellement dans les parfums classiques et sentent incroyablement bon. Vamp à NY est mon parfum préféré ». Ça m’avait donné envie de remettre mon nez dessus. Voilà qui est chose faîte. J’ai sélectionné quatre parfums sur les sept existants et je vais essayer de vous donner envie de les dénicher.
Le premier parfum que j’ai essayé, je l’avais senti il y a fort longtemps puisqu’il avait été créé par Olivia Giacobetti en 2010 pour la maison 100% naturelle un peu oubliée qu’est Honoré des Prés. Il porte le nom incongru de «Love Les Carottes». Il fallait le faire ! Il s’ouvre sur des notes de graines et de fleurs de carotte ainsi que d’orange douce qui nous emmène sur un étonnant coeur de vanille des Caraïbes et d’iris puis se pose sur un lit de benjoin et de patchouli. Attention, il s’agit-là d’un parfum vraiment déroutant qui ne plaira pas à tout le monde. Il s’agit d’un extrait de parfum à un prix très intéressant et le moins que l’on puisse dire est qu’il est atypique. « Cette merveille rassurante, Olivia l’a initiée avec beaucoup d’amour en cuisant, congelant, recuisant les carottes venues d’agriculteurs bio de Harlem et en croisant la crudité du jus. Elle s’émeut de cette diététique olfactive ». Ce parfum, je ne l’avais pas senti depuis des années et je ne l’avais jamais essayé. Sur la peau, franchement, je l’ai trouvé bluffant. La concentration extrait lui confère une très longue évolution et il faut l’attendre. Je le trouve chaud, tout doux mais quand même terreux, avec quelque chose de très addictif. Il faut le dire, j’aime bien la marque même si je l’avais un peu oubliée et « I Love Les Carottes » est une petite pépite au rapport qualité-prix plutôt intéressant. En tout cas, il est, comme plusieurs parfums de la collection, une petite pépite.
J’ai ensuite exploré l’univers très original de « Vamp à N.Y. » dont Olivia Giacobetti décrivait l’inspiration par une simple question : « Peut-on pleurer devant un champs de tubéreuses ? ». Pour moi, même si je n’aime pas genrer les parfums, il s’agit-là d’un grand féminin, à la fois moderne, légèrement vénéneux et provocateur et surtout d’une originalité que je n’aurais pas cru possible avec cette variation sur la tubéreuse lancée en 2010. « Performance d‘artiste, cousue à même le corps et la peau des fleurs pour s’enivrer d’une femme. Ne plus pouvoir gaspiller, ne plus pouvoir s’ennuyer, pour l’art des nuits nues. « Vamp à NY » cueille un champ entier de nature, tous les baumes de la création, tous les narcotiques, la fragilité et l’ampleur de la volupté en marche dans New York… pas un factice de vamp ». Dès l’envolée, le parfum me surprend avec un départ très rond de tubéreuse et de rhum puis vient un coeur très inhabituel de vanille et un fond presque résineux de benjoin, baume du Pérou et Baume tolu. L’ensemble est rond, chaud, presque gourmand. Je l’ai mis sur ma peau pour pouvoir en parler un peu plus facilement et je dois dire que je l’ai trouvé particulièrement étonnant. L’originalité de la signature d’Olivia Giacobetti et le côté « pas senti » de ce parfum fait qu’on s’y arrête. Je le trouve quand même un peu féminin pour moi mais je m’interroge sur le fait que je pourrais ou non le porter.
« Née d’une baignade fraîche, dans une vasque naturelle de roches chaudes au coeur de la nature, un matin de printemps. Sensation de dépouillement, de purification, de naissance dans l’eau bienfaisante. Flash de nu : comme à l’origine, l’air de rien, un clapotis, la litanie d’un gong, l’éclat brillant d’un sabre de samourai. Pour se détoxifier, âme destressée, simplement être soi, en pleine forme. Parfum egocentrique pour toutes celles et ceux qui défendent leur jardin secret et se ressourcent avant de partir à la conquête de la ville ». Dans ma quête d’un parfum vert, je me suis intéressé ensuite à « Nu Green » créé par Olivia Giacobetti en 2008 et je dois dire que j’ai trouvé vraiment ce parfum très bien réalisé même s’il ma un peu moins surpris que les deux précédents. Il s’ouvre sur des notes de menthe verte et un accord d’herbe coupée puis vient un coeur de musc végétal indien et d’estragon avant que le parfum ne se pose sur un fond solide de bois de cèdre. J’avoue que « Nu Green » n’est pas le parfum que j’ai préféré dans ma sélection. Je l’ai trouvé un peu trop boisé par rapport à ma recherche. Ceci dit sa construction est absolument équilibrée et qu’elle m’a un peu séduite. La seule chose que j’aime moins est le fond vraiment cèdre qui ne me correspond pars vraiment. Il n’est pas mon préféré mais il m’a plu quand même.
Décidément, j’apprivoise de plus en plus la note d’angélique et celle travaillée par Olivia Giacobetti en 2008 est particulièrement addictive. « Sexy Angelic » m’évoque vraiment les fruits confits de mon enfance et cette odeur particulièrement régressive en ce qui me concerne. La marque décrit ainsi ce parfum : « Pour toutes les bêtises et les initiations de l’amour, pour inciter un instant piquant gourmand qui frôle l’ambigu, le non-dit. Pour toutes les filles charnelles qui courent avec des pashminas, sous la pluie des jardins des bagatelles et qui cherchent les escapades sexy, Vanessa, Lu, Albertine, Suzanne, Marianne, Madeleine etc. Le jeu se joue à trois : je dévore, tu dégustes, elle savoure … ils s’adorent ». Là encore, le côté gourmand qui se développe sur ma peau m’évoque plutôt un féminin moderne même si les hommes sont de plus attirés par ce genre de senteurs. Je dois avoir encore quelques barrières à faire tomber. « Sexy Angelic » est vraiment à la fois vert et confit. Il se pare de notes d’amandes, de calisson et de miel. J’aime beaucoup l’effet seconde peau. Il se développe vraiment très joliment et tient magistralement plusieurs heures. C’est une très jolie trouvaille. Je ne le connaissais pas et il ne faisait pas partie des parfums sur lesquels je m’étais arrêté à l’époque où j’ai découvert la marque.
Voilà, vous savez tout. Alors coup de coeur ou pas coup de coeur ? S’il y en a eu un, ce serait plutôt « Love Les Carottes ». Il est vraiment super réussi et matche parfaitement avec ma peau même si je le trouve parfaitement extravagant. J’aime bien les trois autres mais, pour des raisons diverses, je ne les porterais pas alors que celui-ci… il faut voir. En tout cas, j’ai aimé les essayer ou réessayer. C’était une super expérience. Merci à l'équipe d'Ecocentric pour m'avoir permis de redécouvrir cette marque un peu oubliée... à tort.
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