Il est revenu le temps du lilas
Je ne vais pas vous le faire tous les ans mais Barbara chantait « le temps du lilas » et, à l’approche du mois de mai, il revient. Les grappes blanches, mauves clair et violettes ont commencé à éclore et il embaume les jardins. En parfumerie, c’est une fleur muette et elle est recréée soit par la chimie soit par la combinaison d’huiles essentielles d’autres fleurs. Plus ou moins réalistes, les parfums qui proposent cette note en majeur sont assez peu nombreux. J’ai eu envie de faire un petit récapitulatif un peu plus exhaustif de d’habitude car j’aime vraiment beaucoup la sensation de printemps qu’elle apporte. Je vais essayer de recenser les créations que je connais le mieux et de vous livrer mes impressions.
« Les fleurs de printemps ont quelque chose de très particulier : elles disparaissent aussi vite qu'elles ont fleuri. Lilac Path saisit l'esprit du printemps et le fait durer. » – Aerin Lauder. Le tout premier que j’ai porté est « Lilac Path » lancé en 2013 par la marque éponyme de la petite fille d’Estée Lauder, Aerin. Je dois dire que je l’ai beaucoup aimé et qu’il m’a accompagné durant de longs moins durant lesquels je le portais beaucoup. Je m’en suis peut-être un peu lassé mais je commence à me dire que je le retrouverais avec plaisir. La marque le décrit ainsi : « Surgissant des couches multiples d'un long hiver douillet, les fleurs commencent à s'épanouir, annonçant le printemps. Lilac Path saisit cette impression et s'est inspiré d'un arbuste de lilas qui fleurit chaque printemps dans la maison de campagne d'Aerin. Les lilas, tout comme le printemps, fleurissent aussi vite qu'ils disparaissent. Lilac Path saisit ce parfum enivrant pour faire durer le printemps un peu plus longtemps. Lilac Path évoque une délicieuse histoire faite de fraîches notes vertes, de fleurs opulentes et de pétales délicates. Le lilas apporte au parfum une profondeur attirante, rehaussée par le riche parfum du galbanum. Les onctueuses lactones de jasmin se mêlent à la douce huile de graine d'angéliques et à la fleur d’oranger » et pour ma part tout est un peu dit par ces quelques mots. La fragrance est vraiment linéaire et composé autour de la note de lilas avec le côté enveloppant du jasmin et du chèvrefeuille. J’avoue que je ne sens pas du tout la fleur d’oranger mais le côté légèrement vert peut-être conféré par l’angélique. Certes, ce n’est pas la fragrance qui fait la plus naturelle que je connaisse mais il est agréable à porter et sa tenue est exceptionnelle.
Il est quand même difficile de parler lilas sans évoquer « En Passant », créé par Olivia Giacobetti en 2000 pour les Éditions de Parfums Frédéric Malle tant il est réussi ! « Pour composer cette fragrance, Olivia Giacobetti s'est projetée dans le Paris de Robert Doisneau, lorsqu'une brise joyeuse fait virevolter les jupes des filles. Quelques feuilles d’orangers, de l’absolue concombre et de l'absolue blé, viennent enchanter ce sillage impressionniste. Un alliage de cachet, ôde à la nature . Une fragrance libre et gaie ». Pour moi, « En Passant » est un parfum aquatique, floral et un peu vert. Les notes qui se détachent sont le galbanum soutenu par la concombre, le lilas et le jasmin et sans doute un fond un peu boisé. Je crois que la pyramide olfactive est beaucoup plus complexe. Pour moi, c’est un parfum faussement léger qui évoque un printemps qui tendrait vers l’été. C’est un lilas blanc assez pur, un peu dans l’esprit de « Vacances » de Jean Patou que je regrette beaucoup et qui me fait penser à une promenade dans un jardin proche de la mer, peut-être sur la côte anglaise ou en Normandie. En tout cas, je l’ai porté énormément et je l’aime toujours autant. J’ai un doute sur le fait qu’il existe toujours car je ne le trouve pas sur le site de la marque. Au mieux, il doit être en rupture de stock mais je vais creuser un peu car c’est un parfum que j’aime énormément. En tout cas, c’est l’une des belles réussites d’Olivia Giacobetti dont j’aime énormément le travail.
Le troisième parfum à dominante de lilas que j’ai porté est particulièrement atypique et, quand on y pense, ce n’est pas étonnant car il a été créé en 2013 par Marc-Antoine Corticchiato pour La Parfumerie Moderne et porte le délicieux nom de « Désarmant ». La marque le décrit ainsi : « Désarmant ressuscite le parfum du mystérieux flacon trouvé dans un palace au faste néo-baroque… Un lilas, aujourd’hui ? Autant dire une provocation. Fleur adorée parce qu’elle évoque le printemps, certes. Mais depuis longtemps disparue des rayons parfumerie. Sous-bois moussu, grappes mauves exubérantes, nectar vanillé, et puis ce soupir animal capiteux, presque cuiré, qu’exhalent les fleurs au comble de l’épanouissement… Désarmant rend au lilas son rang et son raffinement ». Après une envolée de notes florales, le coeur du parfum est construit autour du lilas, de la vanille et des muscs blancs puis un fond de cuir, de notes animales, de notes boisées et de mousse. Un cuiré lilas, il fallait y penser. Faussement vintage, c’est un parfum vraiment très singulier, il m’a beaucoup séduit dès le début et je le porte toujours beaucoup. Je trouve que c’est un bon compromis pour sortir de l’hiver. Il permet d’aborder un peu les floraux tout en restant un cuir à part entière. Vraiment, j’adore ce parfum qui me fait penser à une époque un peu folle et insouciante. Une fois de plus Marc-Antoine Corticchiato m’a bluffé et séduit à la fois avec ce parfum atypique et fascinant.
Le parfum suivant, je l’ai découvert à sa sortie et je l’ai adoré. Il s’agit de « Alcools » créé en 2018 par Anaïs Biguine pour la collection La Pléiade de sa marque Jardins d’Écrivains. Il avait été un coup de coeur également. « Élixir de macération cuirée. L’ivresse des sens révèle l’art du choc. Une quintessence d’armoise, bouleau, lilas, fève tonka, benjoin, styrax ». Après un départ très cuir de Russie avec l’armoise et le bouleau, le coeur de lilas et de fève tonka enrichit ce parfum en lui donnant un côté floral, rond et presque liquoreux qui se confirmera avec un fond de benjoin et de styrax. Bluffant, étonnant, particulièrement réussi. Ce parfum est une petite révolution. Je le trouve particulièrement réussi et je trouve que la note de lilas vient rendre complètement étonnant et unique ce parfum cuiré et presque cognac. Il m’a tout de suite séduit et je l’ai énormément porté. Il est un merveilleux compagnon pour l’hiver. Il est complètement onirique. J’en ai eu de nombreux compliments et nul doute qu’il va revenir sur mes écharpes avec les jours froids. Je l’aime énormément et j’ai remis mon nez dedans pour écrire cet article. Je ne l’ai pas porté depuis longtemps et il est vraiment très réussi.
L’an dernier, j’ai découvert et beaucoup aimé « Rue des Lilas » créé en 2011 par Pierre Guillaume pour Phaedon et je l’ai tout de suite beaucoup aimé. « Un lilas au vent… Mêlant les discrètes facettes amandées du lilas blanc à la verdeur du lilas pourpre après une averse, “Rue des Lilas” est un soliflore sophistiqué. Il capture le parfum des grappes de lilas dépassant d’un jardin, saisi dans le vent printanier… Une infusion d’opopanax et de muscs soyeux vient connecter à la peau ce poème végétal impressionniste ». Hyper réaliste, c’est un parfum qui m’a tout de suite beaucoup séduit. Il m’évoque un lilas plus urbain, que l’on pourrait sentir dans la zone résidentielle en passant devant des jardins cachés. Ils nous mettrait les fleurs dans la tête. J’ai adoré le côté naturaliste, presque un peu nostalgique de ce parfum sans aucune prétention mais voulant uniquement remettre le lilas en lumière. Il a une envolée aldéhydée et verte, un coeur vraiment lilas un peu poudré et un fond boisé et musqué qui arrondit la fragrance. Pour ma part, c’est un parfum que j’ai vraiment beaucoup porté et que j’avais un peu laissé de côté. Je l’ai ressorti pour le printemps et vraiment je l’aime beaucoup. Il est vraiment très réussi et très réaliste.
Pierre Guillaume avait déjà travaillé cette note en 2005 pour Parfumerie Générale devenue depuis Pierre Guillaume Paris dans «05 L’Eau de Circé ». Le lilas est, là, un peu plus caché et intégré à un bouquet floral, fruité et cuiré. Le parfumeur le décrit ainsi : « La légende de Circé, la magicienne du récit mythologique de l’Odyssée, a largement inspiré le parfumeur : par ses sortilèges magiques elle conduisit à leur perte les compagnons d’Ulysse. L’Eau de Circé est un “philtre magique”, captivant et magnétique il puise son mystère dans un précieux accord floral d’absolu de Rose de Damas, de Jasmin, d’Osmanthus, Orchidée, Ylang-ylang, feuilles de Pêches Blanches et Mandarine. Sensuel et captivant de Patchouli, de Bois et d’Ambre, le Baume de Miel caressant et chaleureux apporte lumière et douceur gourmande à la fragrance ». Je l’ai souvent dit mais ce parfum a tout ce que j’aime. Sa construction est un peu chyprée et assume son côté rétro. Pierre Guillaume parle d’une inspiration « hitchockienne ». C’est peut-être un féminin avec tous ses codes mais je le porte sans aucun problème et avec un plaisir sans cesse renouvelé. Le lilas est présent dès l’envolée et il se charge des notes de prune et d’osmanthus pour se poser sur un patchouli adouci par les mousses et le bois de santal. L’équilibre est parfait et le lilas reste présent, même s’il s’entremêle de notes plus suaves et plus rondes, tout au long de l’évolution du parfum. Le trio qu’il forme avec l’osmanthus et la prune est particulièrement bien vu.
« Éternité et modernité ont-elles des choses à se raconter ? De toute évidence, oui ! Dans ce parfum ambré, les notes crémeuses du benjoin se fondent dans un assemblage généreux et enveloppant d’ingrédients qui riment avec opulence : vanille et muscs. À leurs côtés, une ribambelle de fleurs joyeux accompagnent la rose. La douceur de la rose, du lilas et de la violette viennent contrastée l’opulence du benjoin. Entre ces matières très contrastées, un superbe dialogue se crée. Royal Bain est une ode à la démesure, un parfum d’absolu ! » Le plus ancien parfum que j’ai envie de citer dans cette revue est bien évidemment « Royal Bain » ou « Bain de Champagne » créé par Ernest Daltroff en 1923 pour Caron et qui, pour l’instant, miracle, n’a été ni supprimé ni massacré. C’est un parfum que j’ai toujours beaucoup aimé malgré un manque de tenue évidente. Il est tellement atypique, étrange voire même complètement décalé, qu’il va donner quelque chose de baroque à la peau qui le porte. C’est un floral absolument étonnant qui mêle le lilas à la rose et à la violette poudrée pour se poser sur un benjoin très dense, une vanille travaillée « à la Daltroff » et des muscs. Et il sent un peu à la fois le lilas et le champagne. C’est une vraie réussite, un vrai plaisir à sentir et à porter avec un côté complètement intemporel. Pour moi, il reste un des fleurons de la marque et j’espère qu’il ne disparaitra pas ou qu’il ne subira pas de reformulation sauvage comme tant d’autres créations de la marque.
Créé en 2016 par Jérôme Épinette pour Vilhelm Parfumerie, « A Lilac A Day » a été, pour moi, un véritable coup de coeur ! C’est un lilas vert, qui, pour le coup, m’évoque complètement le printemps et la floraison. Il est hyper réaliste. « Durant un bref instant, le lilas est en fleur, tel une bouffée timide de vitalité. Puis il s’éteint, laissant derrière lui le souvenir d'un sillage grisant auquel se mêlent freesia, jasmin et rose ». Le lilas est présent dès l’envolée et se charge de cette note si particulière de freesia avant de se poser sur un coeur vert de jasmin de Grasse et de galbanum puis sur un fond très discret d’ambre et de rose. Explosif, floral, résolument contemporain, « A Lilac A Day » m’a complètement emporté dès que je l’ai senti et il se fond merveilleusement sur ma peau. C’est un lilas vert, pétillant, formidablement énergisant. Il m’évoque le jardin encore mais le matin, une promenade avec mes chiens, la rosée sur les feuilles vertes et les grappes colorées encore chargées d’eau. « A Lilac A Day » a une belle tenue et un sillage plutôt limité mais je l’aime vraiment beaucoup. Il a quelque chose de complètement addictif. En tout cas, moi je le ressens ainsi. Il est tellement réussi qu’il m’évoque vraiment la fleur. Le côté galbanum ne me dérange pas. Il est très intense et important dans le développement de la fragrance. C’est une belle réussite et c’est un parfum que je porterai plutôt l’été que réellement au printemps mais chut, il convient très bien maintenant également.
Parmi les lilas complexes, j’en parle tout le temps mais c’est vrai que « Ceci n’est pas un flacon bleu 1.2 » créé par Luca Maffei pour Histoires de Parfums est l’un des parfums printaniers où le lilas est présent que je préfère. Vraiment, je ne m’en lasse pas. « « Ceci n’est pas un flacon bleu 1.2 » est une diffraction de la lumière, une explosion visuelle, un éclat vibrant. Un faisceau de lierre, de lilas et de muguet illumine une voie lactée de bois de santal et de musc blanc ». Jugez plutôt : Une envolée de poivre rose, de lierre très vert et de pêche, un coeur de lilas, de muguet et d’ylang-ylang et un fond de muscs blancs, de santal et de vanille. Avec ses notes à la fois florales et un peu miellées, c’est un parfum très addictif. Le lilas et le muguet sont à l’honneur et les notes sont toujours complètement inattendues. C’est un parfum à « mettre un peu à toutes les sauces ». Je m’explique : d’une part, je pourrais facilement le porter absolument toute l’année et d’autre part, il est tellement facile à porter tout en restant singulier qu’on y revient toujours. Je le porte aussi facilement pour aller travailler que pour sortir le soir entre copains. J’ai tout le temps envie de l’avoir avec moi. De plus, il a une tenue de dingue. Je l’avais découvert il y a quelques années à Dijon, dans une super parfumerie qui, hélas, n’existe plus. Je l’aime depuis tout ce temps et ce n’est pas près de changer.
Luca Maffei a également créé le magnifique « Lilas Exquis » pour Jacques Fath en 2017. Plus rond, plus gourmand que les autres parfums que j’ai cité, c’est un floral fruité absolument addictif. La marque le décrit ainsi : « Le Lilas est l’une des couleurs et des fleurs favorites de Jacques Fath. Même s’il dégage une impression de délicate harmonie, les sensations que Lilas Exquis révèlent vont crescendo. Un parfum inattendu, enjoué, rebelle en tête avec un côté vert qui déstabilise l’attente d’un fleuri. Le cœur, profond et audacieux révèle un lilas moderne, comme la fleur que l’on vient de cueillir au petit matin, puis l’accord de crème de violette (pétales de violette, angélique, lys) ajoute de la délicatesse à la fraîcheur suave du tilleul ». Après une envolée de bergamote, de jacinthe et de myrtille, le coeur de lilas s’enrichit d’un accord de crème de violette, de magnolia et de fleur de tilleul puis se pose sur un socle de graine d’ambrette, d’ambroxan et de muscs. C’est un parfum jubilatoire qui m’évoque un printemps onirique et particulièrement agréable. Pour moi, « Lilas Exquis » est un parfum vraiment joyeux ! J’ai eu la chance de me le voir offrir il y a peu et je l’aime vraiment beaucoup. Je l’avais un peu mis de côté mais, avec le retour du soleil, je le vois revenir dans mes envies. En tout cas, il me plait encore plus qu’au début. Il a presque un côté animal qui ne me dérange pas du tout pour une fois. Je lui trouve une belle sensualité et pourtant c’est un vrai floral comme je les aime.
La marque ne parle pas de lilas dans la composition de « Fathom V » mais moi, curieusement, c’est une note qui m’est venue immédiatement lorsque je l’ai découvert. Créé en 2016 par Julie Marlowe et Julie Dunkley pour la marque britannique Beaufort London, ce parfum est vraiment, pour moi, une révélation car c’est un marin mais il est également floral et boisé. Je n’avais jamais senti de parfum aussi atypique. La marque le décrit ainsi : « Largement s'inspirant de ‘La Tempête“ (dans lequel Shakespeare évoque des images de temps violent, de naufrages et d'îles magiques), le thème principal de «Fathom V» est une phrase glanée dans «Chant d`Ariel» dans la pièce. «Forme Marine» ou “Sea-Change”, que maintenant nous comprenons comme «une transformation» ou une «métamorphose» est apparue pour la première fois dans la pièce et maintenant est utilisée couramment. Le changement perpétuel de l'état de la mer - dans un flux constant entre calme et nature - est point de départ pour la marque, exploré à travers l'utilisation de matières premières apparemment contradictoires dans des concentrations “surdosées”: le sel rencontre la terre, les herbes pétillantes se mélangent avec des mousses foncées, les notes claires de fleurs rencontrent des épices noires intenses. En contrastant le dessus et le dessous, la lumière et l'ombre, nous imaginons l'état changeant de la mer: son intensité - l'attrait de ses profondeurs sombres. Un parfum pour les intrépides qui remettent en question les idées préconçues sur ce que signifie vraiment «aquatique»… ». Les notes évoquées dans la pyramide olfactive sont, en tête, les baies de genièvre, la tangerine, le cassis, le galbanum et un accord terre, un coeur de thym, de lys, de jasmin, d’ylang-ylang, de gingembre, de cumin, de poivre noir et de mimosa et un fond de patchouli, mousse de chêne, de vétiver, de sel, d’encens, de cèdre de l’Atlas et d’ambre. Je pense que c’est la conjugaison des notes florales et du galbanum qui m’évoquent le lilas. Ce parfum est, pour moi, un énorme coup de coeur qui ne s’est jamais démenti. Il est un peu sombre et lumineux à la fois. C’est un chypre floral et aquatique avec des accents boisés, je ne peux pas le décrire autrement.
« « J’ai l’air de ce que je suis » ne se dévoile qu’à ceux qui osent s’approcher. Il incite à l’échange de vive voix, en aparté. Simple, frais, discret. Hespéridé, ténu, boisé. On ne le verra pas prêt à tout pour séduire. On ne le verra prêt à tout pour faire rire. Il a cette forme de retenue qui ne va pas avec son époque. Reposant, pour changer. qu’à ceux qui osent s’approcher. Il incite à l’échange de vive voix, en aparté. Simple, frais, discret. Hespéridé, ténu, boisé. On ne le verra pas prêt à tout pour séduire. On ne le verra prêt à tout pour faire rire. Il a cette forme de retenue qui ne va pas avec son époque. Reposant, pour changer ». Si je ne l’ai pas encore porté, et je pense que j’y viendrai, « J.R. J’ai l’air de ce que je suis » est vraiment la création des nouveaux parfums d’Orsay que je préfère. Lancé en 2020, il m’avait un peu échappé pour mon top de cette année-là mais il aurait tout à fait pu y figurer. Après un départ de clémentine, de cardamome et de pamplemousse très frais, le coeur de lilas et d’iris se fait un peu poudré sur ma peau et il est renforcé par la note de narcisse associée aux muscs, au santal et au cèdre du fond. Une fois qu’il a évolué sur ma peau, je le trouve vraiment magnifique. Je ne l’ai pas vraiment porté mais je me suis rendu compte qu’il me plaisait en le réessayant pour écrire cet article. Vraiment, il matche très très bien avec ma peau. J’aime beaucoup ce parfum.
J’aurais pu citer également « Sortilège » de Le Galion ou encore « Lilac Love » d’Amouage mais j’y suis moins sensible. Dans le premier, je ne sens pas bien la note de lilas et dans le second, je la trouve trop envahie par le côté amandé de l’héliotrope et surtout par ce coeur de cacao qui me dérange vraiment. Parfois, la note de lilas se rapproche de celle du muguet, du jasmin ou du chèvrefeuille mais elle reste complètement identifiable et je dois dire qu’elle fait partie de celles que je préfère en parfumerie.
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