Institut très bien, une marque lyonnaise
À l’heure où le soleil se fait de plus en plus chaud, la cologne revient dans nos esprits et sous nos narines. C’est volontairement que je n’ai pas évoqué Institut Très Bien dans mon article sur le sujet paru il y a quelques jours car je voulais vraiment consacrer un sujet à cette marque lyonnaise que j’ai adoré découvrir il y a quelques années. Elle est distribuée chez nous par Blitzz, un bazar et cabinet de curiosité qui mêle objets neufs, chinés, senteurs pour la maison et qui a fait le choix de sélectionner deux marques de parfums aux antipodes l’une de l’autre que sont Institut Très Bien et État Libre d’Orange. J’ai déjà beaucoup parlé de la seconde et il me semblait judicieux de développer ce que je sais de la première. Créée par Frédéric Burtin, chimiste de formation et passionné de parfumerie, la marque a vu le jour en 2003. Institut Très Bien, c’est trois colognes classiques en concentration eau de parfum, trois colognes fines et un extrait mais nous y reviendrons.
L’histoire de la marque :
Frédéric Burtin
Frédéric Burtin, sur son site, la décrit de la manière suivante :
« Il est des histoires qui naissent un jour pour ne s’épanouir que plus tard. Il est des passions qui se jouent du temps, se transmettent et se rejoignent. Ainsi commence notre histoire. L’histoire d’une marque, l’histoire d’une passion. C’est l’histoire d’un nom, TRÈS BIEN, celui d’un Institut de beauté Lyonnais que ma grand-mère aimait à fréquenter dans les années 30. Et le charme de ses après-midi passés, si longuement évoqués dans ses correspondances personnelles. C’est celle d’un livre ancien, précieux manuel de parfumerie depuis toujours dans la bibliothèque familiale. Et au détour de ses pages, cette formule d’Eau de Cologne dite « à la Russe » composée en 1906, dont ma grand-mère raffolait. Elle la faisait préparer chez « Très Bien ». C’est enfin une envie, celle de faire revivre cette atmosphère au-delà des âges et des modes. Ainsi commence notre histoire. L’histoire d’une marque, l’histoire d’une passion. »
Quelques créations :
J’ai pris le parti de choisir un jus de chaque collection afin d’explorer un peu l’univers olfactif de cette si belle maison.
J’ai déjà évoqué, dans un autre article, la « Cologne à la Russe » lancée en 2007, mais vraiment, dans la gamme classique, elle est ma préférée et j’ai donc voulu y revenir car je la trouve particulièrement idéale pour cette saison. L’envolée d’agrumes avec le cédrat, le citron, le citron vert et la bergamote est particulièrement magnifique et je trouve que les notes aromatiques sont particulièrement délicates. Bien sûr, au coeur, on retrouve la lavande mais elle est conjuguée avec des notes de fleur d’oranger, de romarin et de verveine. Le fond est poudré, épicé, complexe avec un iris très bien travaillé, un benjoin très baumé et des notes d’ambrette et de néroli. Comme je précisais dans l’introduction, c’est la construction qui est celle d’une cologne et non la concentration. Frédéric Burtin a pris le parti d’utiliser une quantité de matières premières comme dans une eau de parfum et la tenue est remarquable. La « Cologne à l’Italienne » et la « Cologne à la Françaises » sont également de belles réussites mais celle-ci est vraiment dans mes goûts et vraiment, je lui trouve un chic fou.
En 2016, Frédéric Burtin lance une seconde collection appelée les Colognes Fines qui mettent en valeur une matière première à chaque fois, la rose de mai, la tubéreuse et la violette. C’est cette dernière qui m’a le plus séduit et « Violette de Parme » m’a énormément séduit. Le postulat en est simple, la facette poudrée est particulièrement bien exploitée. Linéaire et construite autour de la violette et de la feuille de violette en particulier, cette création comporte des notes, très bien équilibrées de férule gommeuse et surtout de mimosa qui renforce le côté élégant. Vraiment, c’est LE parfum pour les amateurs de violette solinote qui ne le serait pas. Vous me suivez ? En fait, cette « Violette de Parme » est trompeuse. Elle semble simple, très « fleurs coupées » mais en fait, elle a des côtés très denses et facettés. Je la trouve particulièrement réussie et vraiment, elle mérite d’être découverte.
En 2017, Frédéric Burtin délaisse un peu la cologne en lançant un extrait de parfum appelé « Très Russe ». Là, la construction est différente, plus ronde, plus dense. Attention, ce jus n’est pas un cuir de Russie mais un aromatique fougère très complexe. Au départ, j’avais compris que c’était une réinterprétation de la « Cologne à la Russe » mais pas du tout, c’est un parfum à part entière, une création originale. L’ouverture est absolument celle d’une cologne avec la bergamote, le citron mais ces notes sont associées à un ylang ylang déjà opulent et à une lavande très aromatique. Au coeur, on retrouve la fleur d’oranger, la fève tonka et la verveine. Le fond est très fleuri et aromatique également avec toujours le benjoin et l’ambrette mais arrondi par une note de ciste très nette. J’aime beaucoup la construction de ce parfum mais, je dois le dire, j’ai un faible pour les Colognes et je reste un peu sur mon impression.
J’ai vraiment un coup de coeur pour cette marque qui met en avant le classicisme de la construction cologne et ce n’est pas du chauvinisme du tout. Je pense que Institut Très Bien occupe une place à part dans le monde de la parfumerie et qu’il faut vraiment découvrir cette maison car elle est pleine d’intérêt et de belles choses. De plus, les prix sont raisonnables compte-tenu de la qualité des matières premières utilisées. Cet article n’est pas qu’une revue, c’est également un coup de chapeau.
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