Julien Rasquinet un parfumeur romantique et moderne
Bien sûr, étant donné mon attachement pour la marque, j’ai découvert le travail de Julien Rasquinet pour sa collaboration avec Naomi Goodsir. Je porte d’ailleurs « Iris Cendré », l’une de ses créations. J’ai beaucoup aimé sa signature et je me suis penché sur ce qu’il avait composé d’autre. Je me suis ainsi rendu compte que je connaissais plusieurs des jus qu’il a imaginé et que je retrouvais vraiment sa signature dans chacun d’entre-eux. J’en ai essayé plusieurs et je trouve qu’il maîtrise toujours très bien le cuir, l’iris et nombre de matières premières nobles. De plus, c’est un jeune parfumeur et tout nous laisse espérer qu’il va vraiment encore nous surprendre, nous enchanter et nous donner envie de porter ses créations. J’en ai chois cinq parmi celles que je connais le mieux et je les ai senties et re-senties pour écrire cet article. Julien Rasquinet fait partie des nez à suivre et nous n’allons pas nous gêner.
C’est un peu par hasard que j’ai découvert, en faisant les magasins pour me trouver une écharpe, il y a quelques mois, « Nota Bene » que Julien Rasquinet a créé en 2014 pour la marque de luxe Irié et je dois dire que je l’ai bien aimé. Le départ de réglisse et de baies roses exprimé avec l’amertume du pamplemousse m’a immédiatement séduit mais surtout, j’ai beaucoup aimé son évolution avec un coeur de papyrus presque résineux et miellé et un fond de tabac sylvestre (qui est une plante à fleurs originaire surtout d’Argentine) hélas très peu utilisé en parfumerie soutenu par des notes d’ambre et de vétiver. C’est un parfum résolument moderne. J’aime beaucoup le côté bois de réglisse et floral à la fois. Pour moi, c’est assez différent de ce que je connais. Le côté à la fois vert et presque « poussiéreux » du papyrus vient ajouter à la singularité de ce parfum de designer franchement bien réussi. Je crois que son prix n’est pas très élevé et il me semble qu’il est une bonne solution de se démarquer si vous avez un point de vente Irié près de chez vous.
Je n’ai pas vraiment porté de créations pour la marque Costume National pour le moment mais j’avoue que j’aime bien cet univers olfactif un peu « japonisant » voulu par le couturier italien Ennio Capasa. Tous les jus sont à la fois originaux et dotés de formules courtes, épurées et élégantes. Julien Rasquinet a créé « Costume National I » en 2019 et j’ai eu la chance de le découvrir dès sa sortie. C’est un cuir épicé et aromatique qui fait la part belle à l’ambroxan et au ciste. Le départ est à la fois aromatique et épicé avec des notes de safran très prépondérantes, un coeur donc de ciste, de géranium et de lavande et un fond de cuir soutenu par l’ambroxan. Tout en transparence, cette fragrance est vraiment très étonnante. Elle se fond parfaitement avec la peau pour donner une effluve à la fois discrète et tenace cuirée et chic. Julien Rasquinet a travaillé des notes très délicates qui ne sont pas forcément en vogue en ce moment tout en leur conservant une immense modernité. C’est un très beau parfum, très subtil. Je pourrais aisément le porter.
"Tabac Rose", le tout dernier opus de BDK Parfums a été, lui aussi, créé par Julien Rasquinet et est sorti en 2020. Je l’ai découvert avec plaisir aux toutes nouvelles Galeries Lafayette des Champs Elysées lors de notre dernier passage à Paris et j’avoue qu’il m’a surpris car j’ai trouvé que, vraiment, c’était un clin d’oeil à l’univers que j’aime tellement du grand maître parfumeur Edmond Roudnitska. L’ouverture de prune et de poivre n’est pas sans rappeler certains parfums mythiques et le coeur de rose de Turquie, tout y est, seulement voilà, ce n’est qu’un twist car Julien Rasquinet l’a rendu profondément moderne avec des notes chaudes de chocolat, de tabac et de cannelle sur un fond de patchouli. C’est une rose qui est loin d’être solinote, elle est à la fois complexe et extrêmement originale. Nous sommes loins des parfums mettant cette note en avant avec des facettes poivrées, chyprées, boisées, cuirées ou franchement florales. Julien Rasquinet donne une interprétation tout à fait nouvelle de cette reine des fleurs. Je dirai que c’est une « Rose de Décembre », aromatique et « réchauffante ».
Il ne me semble pas possible de faire une revue des créations de Julien Rasquinet sans évoquer la si belle collaboration qu’il a eu avec Naomi Goodsir. J’ai beaucoup parlé de « Iris Cendré » et « Cuir Velours » et il m’a semblé tout indiqué de remettre mon nez dans « Bois d’Ascèse » qui est peut-être la fragrance qu’il a créé pour la marque et je connais le moins. Lorsque je l’avais découvert, ce jus m’avais pas mal dérouté mais, depuis, avec mon initiation à l’univers de « Beaufort London » et le coup de coeur pour « Pirates Grande Réserve » d’Atkinson et « Alcool » de Jardins d’écrivains, j’ai apprivoisé cet univers très dense entre tabac, whisky, ambre sèche, bois et mousse de chêne. Avec son côté « brûlé », « Bois d’Ascèse » fait, tout en douceur et en délicatesse, la part belle à un mariage entre le tabac, le cèdre et l’encens arrondi de notes ambrées et cannelle. En fait, c’est un très beau parfum, pas si difficile d’accès que ça et je dois dire que c’est un nouveau coup de coeur dans la marque. Vraiment je le trouve extraordinaire sur la peau. Il rejoint, dans mon esprit, « Cuir Velours » et « Iris Cendré ». Il m’a plu beaucoup.
C’est sur le stand des Éditions Frédéric Malle au Printemps Haussmann à Paris que j’ai découvert « The Moon » créé par Julien Rasquinet en 2019. Après un départ fruité et épicé, c’est un accord rose et oud avec des notes de résine oliban, de fruits rouges, de violette, de patchouli et d’ambre. J’avoue que le oud comme note principale est un peu difficile pour moi. Je pense que ce parfum a été créé pour le marché du Moyen Orient car il suit un peu la demande de ces parfums très puissants et denses. Je suis complètement capable d’identifier les matières premières et d’en évaluer leur grande qualité mais « The Moon » n’est absolument pas pour moi. Le oud en petites touches comme dans « Roaring Radcliff » de Penhaligon’s ou encore « African Leather » de Memo me convient beaucoup plus. Ceci dit, je savais que le budget, qui se justifie par la beauté de la création et les matière premières naturelles très coûteuses me semble justifier. C’est un prix très élevé car, pour info, les 100 ml sont vendus 575 euros. C’est un très beau parfum à découvrir et à rêver mais il faut le vouloir vraiment pour franchir le cap.
J’ai adoré me plonger et me replonger dans l’univers olfactif à la fois romantique et glamour de Julien Rasquinet. Je trouve qu’il y a une très grande originalité et beaucoup de goût dans ses créations. J’ai un vrai coup de coeur pour son travail et vraiment son travail passé est à découvrir et je serai content, au fil des années, de découvrir ses prochaines créations. Il a vraiment beaucoup de talent et ses compositions ciselées ont ravi vraiment mon nez.
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