Passion Parfums

Je ne sais pas si c’est à cause du packaging que je trouve un peu cheap ou du nom de la marque qui est très « girly » à mon goût que je suis complètement passé à côté de Juliette Has a Gun mais le fait est que j’avais complètement écarté l’idée de les découvrir et peut-être avais-je tort. L’an dernier, j’avais été séduit par la simplicité ensoleillée de « Vanilla Vibes ». Aussi ai-je pris le temps de tous les découvrir et, s’il est vrai que la majorité des fragrances n’entrent pas forcément dans mes goûts, certains ont accroché mon nez un peu inquisiteur il faut bien le dire. Créée par Romano Ricci, le petit-fils de Nina Ricci en 2006, la marque a ses adeptes voire même ses fans et compte à ce jour deux collections, l’une classique l’autre privée. Je vais aujourd’hui me concentrer sur la première car je n’ai pas eu accès à la seconde mais nul doute que, lors de mon prochain séjour à Paris, je m’arrêterai dessus pour en découvrir quelques uns et vous en faire une revue. J’ai retenu cinq créations pour cet article mais je persiste mon préféré demeure « Vanilla Vibes » dont j’ai déjà pas mal parlé et qui reviendra sans doute dans mes posts au cours de l’été. Ceci dit, il y en a d’autres dont les jus méritent qu’on s’y arrête même si, je le redis, ce sont des créations assez simples et classiques qui peuvent être une bonne approche pour ceux qui voudraient sortir un peu de la parfumerie mainstream.

Romano Ricci

« Gentlewoman », créé en 2015 est un aromatique fougère destiné… aux filles ! Je trouve l’idée assez intéressante et Romano Ricci a un peu « renversé la table » avec les codes marqueting je trouve. L’envolée de bergamote, de néroli et d’orange est très classique et le coeur, fleur d’oranger, amande et lavande très agréable. Le fond, comme on pouvait s’y attendre, est plus boisé mais les notes d’ambroxan et de muscs blancs sont sa petite originalité. Je trouve que ce parfum est un joli classique mais, ne nous y trompons pas, il est tout à fait portable par un homme et il ne faut pas se laisser influencer par son nom. Pour moi, la persistance de la note de fleur d’oranger est un peu « too much » mais je pense qu’il demeure à la fois facile à porter même s’il a sa petite pointe de singularité.

En 2010, Romano Ricci prend le pari de lancer un parfum complètement synthétique qui est composé presque en totalité de cetalox. Ainsi nait « Not a Perfume ». Je pense qu’il faut le découvrir même si, pour ma part, il n’entre pas du tout dans mes goûts. Entre alcool et éther, il est assez surprenant, à la fois transparent et assez prenant. J’avoue qu’il m’a dérouté et je reconnais n’avoir jamais rien senti de pareil. Je ne l’ai pas essayé mais je vais le faire pour voir ce qu’il donne porté car j’ai un peu de mal à me faire une idée. J’avais déjà senti, chez Aether et Excentric Mollecules, des parfums uniquement issus de la synthèse mais jamais en solinote, du moins je ne pense pas et je suis, je l’avoue, complètement dérouté. En 2019, la marque sort « Not a Perfume Superdose » qui est le même mais en version concentrée. Cette déclinaison atteste de son succès.

 

 

 

Lancé en 2017, « Moscow Mule » porte le nom d’un cocktail et c’est vrai qu’il est à la fois hespéridé et épicé. Il a été, pour moi, l’une des bonnes surprises de ma découverte. Je trouve que c’est un parfum pour les journées ensoleillées tout à fait agréable. L’envolée d’agrumes est très jolie et on entre dans un coeur d’ambroxan, de pomme verte et de gingembre très attirant. Le fond est épicé et musqué et repose sur des notes boisées très discrètes. Je trouve qu’il est une bonne alternative lorsque l’on n’est pas très attiré par les parfums uniquement hespéridé. Les notes sont bien travaillées et le mot qui me vient est « impeccable » à défaut d’être très original. Franchement, je l’ai bien aimé et il m’a aidé à laisser un peu de côté mes préjugés. Je le porterai facilement.

C’est avec « Anyway » créé en 2013 que l’on m’a fait découvrir la marque et j’ai trouvé que c’était une variation intéressante autour du jasmin. Les notes de tête de néroli et citron vert trompent un peu sur ce que va devenir le parfum lorsqu’il va évoluer. Le coeur de jasmin et de plusieurs notes de synthèse se fait tour à tour floral, sucré et vert et il est, sur ma peau, particulièrement versatile. Je ne sens absolument pas les notes de fond de bois et de muscs blancs. Sur moi, il est totalement fleuri et un peu gourmand comme quoi, soit ma peau le transforme beaucoup soit l’association des molécules odorantes donne quelque chose d’assez éloigné de la description qu’en fait la marque. C’est un joli parfum mais les notes un peu sucrées ne sont pas nécessairement pour moi. Ceci dit, il est facile d’accès et plaira vraiment à celles et ceux qui le choisiront.

J’ai gardé le meilleur pour la fin car mon préféré a été sans aucun doute « Citizen Queen » que je trouve tout à fait mixte. Les notes aldéhydées et bergamote de la tête ouvrent sur un coeur floral avec l’iris, la tubéreuse, la rose, la fleur d’oranger et l’immortelle et un fond poudré avec une overdose de ciste. Le tout a quelque chose de cuiré et d’à la fois singulier et original. C’est un parfum complexe, un peu résineux mais en restant floral. Pour ma part, il est le plus élégant de la collection. J’aime le côté cuiré et poudré que je trouve, quelque part, un peu rassurant. C’est une belle réinterprétation des classiques à l’ancienne. Sur mon poignet il est assez top. J’ai bien aimé.

 

 

Pour résumer, je dirais que mon avis est un peu mitigé sur mes découvertes dans la marque Juliette Has a Gun. En effet, si je reconnais que certaines créations sont bien réalisées, agréables à sentir, elles ne sortent pas vraiment des sentiers battus. Pour les plus originales, je dirai qu’elles ne correspondent pas à mes goûts d’homme quadragénaire. Je sais, je sais, le parfum n’a ni genre ni âge mais l’univers de la marque de Romano Ricci est quand même assez « jeune fille », même dans les parfums oud, je trouve que ça manque un peu de relief. Ceci dit, les fragrances de la marque sont faciles et abordables comme je le disais précédemment, c’est une maison intéressante pour aller voir un peu autre chose que les blockbusters du sélectif.