Mes parfums préférés : "Marienbad"
« Marienbad », rien que le nom de ce parfum me fait rêver. Il m’évoque, bien évidemment, « L’année dernière à Marienbad », le film iconique d’Alain Resnais avec Delphine Seyrig et, également, le très beau texte de François Wertheimer pour Barbara… « Je me souviens de vous et de vos yeux de jade, là-bas à Marienbad… ». Je pense que c’est plus le nom que la pyramide olfactive qui m’a donné envie de découvrir cette Olfactory de Prada. C’est donc à un « unboxing » que je vous convie donc aujourd’hui.
Delphine Seyrig dans "L'année dernière à Marienbad" d'Alain Resnais
Ah Prada ! Il y a bien longtemps, je suis passé devant la boutique du 12 Avenue Montaigne à Paris , adresse célèbre car il se trouve en bas de l’immeuble dans lequel une autre icône, du cinéma celle-ci, a habité pendant près de quarante ans, j’ai nommé l’actrice américaine d’origine berlinoise Marlene Dietrich, excusez du peu. Je n’ai jamais été un grand fan de la maroquinerie de la marque et, vous le comprendrez, encore moins des collections à la fois de vêtements et d’accessoires qu’elle propose. Pour ce qui est des parfums, j’avoue que je ne les connais pas bien sauf les infusions que je trouve assez réussies mais qui, sur moi, ont une tenue un peu limitée. Ceci dit, c’est en lisant un article sur les Olfactories, que j’ai eu envie d’en découvrir une ou deux et « Marienbad » s’est imposé immédiatement.
Tout d’abord, il y a le packaging. Je n’en parle pas souvent mais c’est vrai que la boite est assez impressionnante. En carton dur, elle s’ouvre comme un coffret laissant apparaître un flacon « très Chanel » aux lignes épurées et surmonté d’un capot aimanté très élégant. Parfois l’emballage trompe sur la qualité du jus et bien là, pas du tout. Dès les premières pressions, on entre dans le vif du sujet. « Marienbad » est un cuir de Russie à l’ancienne, parfaitement réussi. Daniela Roche Andrier, qui l’a créé en 2015 a parfaitement réussi l’équilibre entre le classicisme et la modernité avec une fragrance dont chaque étape de l’évolution est une petite merveille. Complexe, profond sans jamais être entêtant, le jus est vraiment d’une grande élégance presque plus à la française qu’à l’italienne. C’est un cuiré à la fois sec et un peu ambré comme je les aime.
L’envolée de bergamote est des plus élégantes et on évolue sur un coeur de prune (décidément qu’est-ce que j’aime cette note !) et de rose de bulgarie. Le fond est très bouleau et mousse de chêne mais il est rehaussé de notes de oud, de civette, de ciste, d’iris, d’encens, d’iris et d’ambre. Pour une fois l’encens ne me dérange pas du tout bien au contraire car il est arrondi par la vanille et l’ambre et soutenu par un patchouli extrêmement délicat. J’ai tenu à essayer ce parfum tout de suite malgré le fait que le temps ne s’y prête pas du tout avec les journées d’été relativement chaudes que nous vivons en ce moment et vraiment il me plait beaucoup.
Décrire mon impression est assez difficile car elle change au cours de l’évolution du parfum. Au premier abord, je trouve qu’il y a vraiment un côté suranné et très « première moitié du XXème siècle » mais, très vite, l’association prune et encens, rend la fragrance très moderne, voire même un peu avant-gardiste. Il y a, je trouve, à la fois une parenté avec « Cuir Ottoman », créé par Marc-Antoine Corticchiato pour sa marque Parfum d’Empire mais aussi avec « Cuir Fétiche », le petit bijou de Jean-Paul Millet-Lage pour Maître Parfumeur et Gantier. Je trouve que le côté très complexe qui peut avoir une connotation un peu démodée n’est pas du tout ce que je ressens lorsque je le porte. Je dirais même que je lui trouve une facette très limpide et que cela le rend facile à porter. Je pense que je vais vraiment me faire plaisir cet hiver lorsqu’il sera au creux de mes écharpes.
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