La collection Irréel, du blanc chez Sora Dora
Quand la marque est apparue en 2021, je ne peux pas dire que j’ai vraiment adhéré. Une collection utra-moderne d’extraits de parfums, des flacons qui ne m’inspiraient pas, la marque n’avait rien pour me séduire. J’avais assez apprécié « Greasque » et « Mandorle » mais sans doute pas au point de m’y arrêter. Je n’ai donc pas été très pressé, en 2023, de découvrir les deux premières création de la Collection Irréel. C’est seulement l’été dernier, en découvrant « Jany » au milieu d’autres parfums, que l’envie m’a pris de tester ces compositions gourmandes et un peu atypiques, il faut le dire. Aujourd’hui, elles sont au nombre de quatre et je m’y suis mis. J’avoue les avoir finalement bien aimés. Je vais essayer, autant que faire se peut, de vous donner envie d’aller les découvrir ou les redécouvrir.
« Jany » a été créé en 2023 par Margaux Le Paih Guérin pour Sora Dora était le parfum dont j’avais beaucoup entendu parler et qui me donnait envie de découvrir la collection. La parfumeuse en exprime ainsi l’inspiration : « Nous avons travaillé quasiment une année sur un accord « boulangerie ». j'ai finalement trouvé l’inspiration pour cette note si particulière. Après cela, tout est devenu limpide, le souvenir d’une tarte Tatin … ». Le moins que l’on puisse dire est que c’est réaliste. J’ai vraiment l’impression d’une tarte tatin qui sort du four. Le départ de pomme un peu caramélisée se pare de notes de pêche et d’abricot qui assurent encore plus de rondeur. Le coeur est un vrai accord de pâte feuilleté, beurrée et très profond qui est renforcé par un très lumineux osmanthus, une noix plutôt dark et une prune ronde et confite. Le fond de caramel et de vanille avec le côté amande s’enveloppe de muscs blancs. Je suis vraiment impressionné par le résultat mais je ne crois pas que j’aimerais porter un parfum qui sente la tarte tatin. J’aime beaucoup la pâtisserie en tant que tel mais le côté culinaire assumé me dérange beaucoup sur ma peau. J’en ai sur les doigts pendant que j’écris et l’odeur m’écoeurerait presque. C’est ainsi. Je suis très éloigné de mes goûts en parfumerie.

« Mallow, c’est une violette contemporaine. Des facette métallique, un effet crystal dans le nez, un nuage à la place d’un sillage. Mallow est le symbole de cette nouvelle collection. Une façon moderne de formuler », tels sont les mots d’Anne-Sophie Behaghel pour décrire « Mallow », également sorti en 2023. Très clairement, je n’aime pas du tout le départ très sucré avec des notes de framboise et de poivre rose. Le côté « bonbon à la violette » me semble sens finesse et me laisse sur ma faim mais c’était compter sans un coeur très original dans lequel le côté poudré de la fleur ressort et devient amandé en s’associant à un accord amande. Le fond, très propre, de muscs blanc et d’ambrette me semble aussi très cohérent avec l’évolution très (trop) longue du parfum sur ma peau. Je pense néanmoins que c’est une réussite et que le parfum, lorsqu’il se pose, se fait agréable, voire même un peu addictif. Franchement, j’ai bien aimé alors que j’étais réfractaire à l’envolée. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis !

J’ai, en revanche, été complètement dérouté par « Ylop », sorti en 2024, et créé par Amandine Bourgeois qui le présente ainsi : « L’inspiration est née d’une histoire d’amour, cette empreinte féminine laissée sur la peau, mixée à cette pâtisserie aixoise qui est l’abricot rôti. Ylop est une odeur inédite ». Je ne sais pas du tout quoi en penser. J’ai l’impression que les notes ne vont pas ensemble et pourtant, lors du développement, encore une fois, j’ai trouvé le parfum très cohérent. Sur le papier, il est plutôt curieux. Le départ d’abricot, de pomme et de thé peut sembler très frais mais, finalement, il ne l’est pas tellement. Ensuite, au coeur, on retrouve des notes d’osmanthus, qui accentuent la facette fruits jaunes mais aussi se renforce un peu et cette matière que j’aime beaucoup se conjugue avec des notes de romarin et d’amande. Et bien, je trouve le résultat à la fois enveloppant et assez joli. J’ai trouvé le fond très sésame, un peu comme dans « Sesame Chân » créé par Sophie Labbé pour Anima Vinci et qui, hélas, à l’instar de la marque, n’existe plus. En revanche, je sens peu le vétiver et la vanille. Globalement, le parfum m’a plu. Il est sans doute le plus improbable de la collections mais pourquoi pas ?

Je vais tricher un peu. Je n’ai pas re-senti « Seven » créé en 2024 par Margaux Le Paih Guérin mais j’avais pris es notes lorsque je l’ai découvert à Paris il y a quelques semaines. ‘en avais d’ailleurs gardé une idée précise. Je ne sais pas pourquoi je n’en n’avais pas parlé dans mon compte-rendu. "Au cœur des anciennes montagnes, un petit groupe d’explorateurs se lança dans une quête qui avait hanté les rêves des aventuriers pendant des siècles" Il est à mon sens, le plus singulier de la collection. Après un départ de mandarine et de bergamote, la noix de muscade, associée a thym, à la myrrhe et à des baumes est du plus bel effet. J’aime beaucoup les notes de coeur. En revanche, je m’y perds un peu sur la toutes fin du développement. Je trouve le bois de gaïac, le patchouli, la vanille, le cypriol, les muscs, le santal et le cashmeran un peu éclipsé par les bois ambrés et le oud. Je n’arrive pas à l’apprécier vraiment. Je ne saurais pas dire pourquoi car il s’avère super original et très bien pensé. C’est comme ça. Je ne l’explique pas.

Globalement, j’ai préféré cette collection d’extraits à la première. Maintenant que nous avons la marque à Lyon, j’irai y remettre mon nez. La marque ne m’intéressait pas vraiment jusqu’alors mais là, je dois bien admettre que je me sens assez séduit. Sora Dora est, à mon sens, une maison novatrice avec une identité bien marquée. Il faut adhérer à l’univers. Ce n’est pas encore totalement mon cas mais je travaille à la mieux connaitre.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 226 autres membres