La Emperor Collection d'Electimuss
L’une d’entre-vous m’a offert très gentiment des échantillons de la très onéreuse collection Emperor de la marque britannique Electimuss et je dois dire que j’ai mis un certain temps à me décider à les essayer. Je n’aime pas trop mettre en avant quatre parfums que je considère comme assez difficile à aborder, que ce soit au niveau de son univers ou à celui de leur prix (445 euros pour 100 ml c’est une somme !) mais je me suis dit qu’il fallait que je fasse honneur à ma lectrice qui a vraiment adhéré à ces quatre compositions d’inspiration orientale très nette, donc, assez éloignés de mes goûts habituels. J’ai fait mes devoirs et les ai posés sur ma peau pour une certaine durée. C’est une gamme très qualitative et je vais essayer de vous donner mes impressions, très subjectives, en essayant de me montrer le plus honnête possible. Allez, je vous emmène :
Créé par Julien Rasquinet, « Cupid’s Kiss » est le premier que j’ai essayé et je dois dite qu’il m’a vraiment surpris. Le parfumeur en exprime ainsi l’inspiration : « L'amour peut prendre de nombreuses formes, qu'il s'agisse de l'amitié, de la famille ou de l'amour romantique. Quelle que soit la forme d'amour considérée, une chose est sûre : elle est compliquée. Cette complexité se reflète dans les facettes très détaillées et nuancées du parfum Cupid's Kiss. De la délicatesse exaltante du début du poivre rose au confort doux du cœur d'orris, en passant par les éléments sophistiqués de daim de la base, une chose est sûre : Cupid's Kiss est un parfum qui convient à la plus intemporelle des entreprises humaines, l’amour ». En effet, c’est un cuir un peu poudré, profond, très intense. Sur son site, la boutique Jovoy parle d’un sillage extravagant et je trouve que c’est la cas. J’y suis allé tout doucement et j’ai eu raison. L’envolée de bergamote et de poivre rose m’a ravi c’est vrai. Il y a quelque chose de doux et piquant en effet et le coeur d’iris et d’immortelle n’est pas sans rappeler des cuirés que je pourrais porter. En revanche, je l’admets bien volontiers, je suis moins attiré par le fond, en apparence très doux avec un accord daim mais, finalement, très dense car il est associé à des notes de labdanum, de oud qui m’a semblé naturel et de santal. « Cupid’s Kiss » est un cuir ambré très qualitatif, je ne veux pas dire le contraire, mais il est beaucoup trop dense pour moi, je ne pourrais pas le porter même par petites touches même si j’aime le côté clair-obscur que je trouve très abouti. Il est réservé aux amateurs de cuir très tranché et il faut l’essayer à plusieurs reprise pour en saisir la complexité.
« Le gladiateur que nous avions en tête comme source d'inspiration pour ce parfum est un noble guerrier. Un vainqueur doté du courage, de la puissance, de la sagesse et de l'habileté nécessaires pour gagner dans l'arène des gladiateurs, mais aussi un leader né avec confiance, intégrité et dignité. Mon rêve était de créer un parfum emblématique digne de ce nom : un oud addictif et portable combinant l'habileté et la physicalité d'un combat avec la noblesse d'un véritable leader, le tout dans le théâtre impressionnant de l'arène de gladiateurs. Pour réaliser ce projet, nous avons collaboré avec Julien Rasquinet. Gladiator Oud est un parfum magnétique, unisexe et sans effort », tels sont les mots de la marque et de Julien Rasquinet pour nous expliquer d’où vient « Gladiator Oud » lancé en 2023 et qui est, je ne le cache pas, le parfum de la collection que j’ai eu le plus de mal à aborder. Là encore, la tenue et le sillage sont atomiques. Le départ d’ambre gris, de safran et de cumin allie des notes très animales à un côté presque minéral que je trouve vraiment abrupte. Le coeur de géranium, légèrement mentholé est assagi par des notes de miel et d’immortelles très finement travaillées mais je ne supporte que très difficilement le fond de oud, encore plus dense que ce à quoi je m’attendais puisqu’il est associé au patchouli, au cèdre et au vétiver. J’avoue qu’il m’a vite dérangé et que j’ai du le retirer de ma main. Il y a quelque chose de vraiment déplaisant pour moi à le porter car il est trop éloigné de mes goûts. Je pense qu’il doit plaire car il coche toutes les cases des amateurs de oud animal mais je passe mon tour.
Lancé en 2020 et créé par Christian Provenzano, « Octavian » est le troisième parfum que j’ai essayé et il est aussi le plus classique de la collection : « Une somptueuse fragrance unisexe à base de rose, sublimée par des ingrédients exotiques que l’on pouvait trouver dans l’empire romain ». Opulent, luxueux, il s’agit d’un Oud-rose comme on en trouve d’autres sur le marché mais il m’a semblé plus finement travaillé que certains. Il est vrai que c’est un univers parfumé qui ne me parle pas du tout. On y retrouve une envolée, devenue classique, de safran et de poivre rose, un coeur de rose et d’encens très très dense et un fond de oud ambré peut-être un peu plus « occidentalisé » que dans les précédents. Je mets des guillemets car il est quand même animal. La tenue et le sillage, comme ceux de toute la collection, sont vraiment très intenses et je dois dire que c’est un peu trop pour moi. Je me suis astreint à le porter un peu plus longtemps. Franchement, je l’ai trouvé réussi mais je ne pourrais absolument pas porter ce type de composition. En général, j’aime beaucoup le travail de Christian Provenzano et c’est vrai qu’il y a quelque chose de virtuose dans ce parfum mais je ne l’ai pas apprécié car ce ne sont pas du tout mes notes. En revanche, je comprends pourquoi il a séduit la personne qui m’a adressé les échantillons car il s’avère très qualitatif.
Un départ de bergamote, un coeur de cognac et de rose et un fond de oud, d’ambre gis, de vanille et de santal, tel est « Amber Aquilaria », créé par Christian Provenzano en 2019 et qui a inauguré la collection. « De riches notes de cognac donnent toute son intensité à cette création puissante qui s’ouvre par de lumineuses et pétillantes notes de bergamote. S’ouvre alors un cœur charnel de roses qui apporte un effet de velours avant de se parer des notes opulentes et chaleureuses d’ambre, de santal, de vanille bourbon et de oud ». Je dois dire que, dans l’absolu, ce parfum qui a inauguré cette collection, est mon préféré même s’il est vraiment hyper intense et rond. Dès la vaporisation, on sent la qualité des ingrédients et j’ai été séduit, je dois bien le dire. Le parfum est une « grosse machine », il en impose, il m’emmène assez dans des fauteuils en cuir, dans un club privé enfumé londonien (où je ne suis jamais entré), en tout cas, c’est l’idée que je m’en fait. Ce parfum, j’ai cherché longtemps à quoi il me faisait penser et j’ai fini par trouver. Il est dans le même esprit que « Baraonda », créé par Alessandro Gualtieri pour sa marque, Nasomatto que j’ai un peu porté. J’ai la même attirance mais je sais que, à terme, je ne pourrais pas le supporter. En tout cas, c’est une très belle création, dotée d’un sillage et d’une tenue incroyables. Il est mon préféré de la collection mais, encore une fois, il n’est pas pour moi.
Je voudrais remercier Katharine, qui vient sur ce blog depuis le début (et ça commence à dater) et qui m’a envoyé ses échantillons pour me faire découvrir la Emperor Collection . Ça m’a pas mal bousculé et ça fait du bien ! Vous l’aurez compris, ces parfums ne sont pas pour moi et je les trouves très dispendieux mais il faut reconnaitre qu’ils sont qualitatifs. En tout cas, je suis content d’avoir « tenté le coup » et essayé de les porter.
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