Passion Parfums

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La parfumerie anglaise

Empreinte de traditions ou résolument moderne, la parfumerie est, tout comme en France, une tradition au Royaume Unis. De nombreuses maisons ont vu le jour dès le XVIIème siècle et quelques unes existent encore aujourd’hui. J’ai également constaté que certaines ont partie liées avec la France car elles ont fourni les cours des rois et empereurs du continent européen durant plusieurs siècles au point de devenir anglo-françaises. Aujourd’hui encore, si certaines maisons sont restées cent pour cent britanniques, d’autres se sont assurées des partenariats avec des groupes d’Europe continentale où même ont installé des usines de l’autre côté du « Channel ». Étant anglophile depuis toujours, je suis allé très souvent au Royaume Unis et l’ai sillonné du nord au sud et d’est en ouest. J’ai même eu la chance d’habiter quelques mois à Londres il y a bien des années. Aussi il était logique d’avoir quelque inclination pour cette parfumerie britannique. J’ai décidé de mettre en lumière quelques marques ancestrales mais aussi d’autres, plus modernes, qui illustrent parfaitement mon propos.

 

J’ai longuement déjà évoqué Floris London, une maison née en 1730 et qui appartient, encore aujourd’hui, à la même famille. Restée indépendante, la marque possède évidemment sa boutique historique au 89 Jermyn Street, dans un des très beau quartiers de la capitale britannique. Ce numéro de rue a d’ailleurs donné, en 1951, son nom à l’un des parfums emblématiques de la marque, « N°89 » porté, entre-autres par Ian Fleming l’auteur des « James Bond », qui est devenu une référence incontournable. Fournisseur de la cour d’Angleterre, les créateurs ont aussi imaginé des éphémères pour les évènements qui ont jalonné la vie de la famille royale. Je pense, par exemple à «Royal Arms » créé en hommage à la reine Elizabeth ou encore « Wedding Bouquet », lancé en 2011 à l’occasion du mariage du prince William et de Kate Middleton. Ceci dit, ce ne sont que des exemples récents car je préfère parler des parfums que j’ai eu l’occasion de sentir voire de porter mais, il y en a eu plusieurs depuis les siècles où la maison a eu partie liée avec la cour. Depuis quelques années, Floris London se renouvelle. Plusieurs références ont été, hélas, supprimée et de nombreux parfums, plus modernes certes mais en restant dans la plus pure tradition de la marque sont sortis. Deux nouvelles collections, ont été imaginées, celle des oud qui comportent deux créations « Honey Oud » et « Leather Oud » et que je trouve très belle, celle des années dans laquelle les parfumeurs ont décidé de recréer des senteurs qui évoquaient des années emblématiques. Je vous ai déjà parlé de « 1976 » qui est mon préféré mais les autres sont tout aussi réussis. Pour ma part, j’ai quand même une préférence pour les deux collections originales, celle des eaux de parfum bien évidemment car je porte depuis longtemps « Mahon Leather » qui avait été créé pour Harrod’s et que nous avons eu la chance de trouver à Lyon également mais qui a été arrêté, « Lily of the Valley », qui est pour moi, le plus beau parfum muguet sur le marché mais surtout celle des eaux de toilette qui sont absolument magnifiques. Je citerai évidemment le très classique « N°127 » et « Elite » que j’aime énormément mais ils sont tous des réussites.

 

 

No 89 Floris Cologne - un parfum pour homme 1951

 

 

Dans une catégorie plus accessible, je citerai également la très économique marque « Yardley », une marque créée en 1770 et dont certaines créations sont arrivées jusqu’à nous. Il s’agit-là plutôt d’une marque de cosmétiques connue aussi pour quelques parfums mais surtout pour des eau de toilettes qui s’apparentent plus à des colognes pour les talcs parfumés et les savons qui en font de très belles collections pour un prix particulièrement abordable. En Angleterre, j’ai pu sentir de nombreuses créations de Yardley. Je me souviens d’un gardénia (évidemment), d’un lilas, d’une rose et d’un muguet très réussis. En France, c’est surtout « English Lavender » et « English Lavender Original » qui sont distribués sous forme d’eau de toilette, de talc et de savon. La marque a d’ailleurs, après l’avoir arrêtée durant quelques années, décidé de rééditer la version originale pour mon plus grand plaisir car je la trouvais beaucoup plus réussie que la nouvelle version plus ambré et poudrée qui était un peu trop « francisée » pour moi. « English Lavender Original » est un petit bijou que l’on peut trouver en parapharmacie mais aussi dans les grands magasins telles les Galeries Lafayette pour une quarantaine d’euros. Bon, la tenue est ce qu’elle est mais cette lavande aux notes d’agrumes, vivifiante et élégante est un petit bonheur à porter en sortant de la douche. Je regrette un peu que les distributeurs français aient choisi de ne pas importer les autres eaux de toilette de la marque (je ne connais pas vraiment les eaux de parfum) qui demeurent de très belles fragrances à un prix accessible.

 

English Lavender Yardley parfum - un parfum pour femme 1801

 

 

Rachetée il y a quelques années par un groupe espagnol je crois (qui possède aussi l’Artisan Parfumeur), Penhaligon’s est également une marque emblématique de la parfumerie britannique. Créée par un barbier qui avait ouvert un bain turc afin d’adoucir l’odeur de savon noir un peu agressive, la marque date de 1870. Les collections classiques sont reconnaissables à leur flacon d’apothicaire agrémentés d’un petit noeud en tissus « so british », la maison est bien distribuée en France. Outre les stands au Printemps Haussmann et au Bon marché, la très jolie boutique de la rue des Rosiers à Paris, Penhaligon’s a été choisie par différentes boutiques indépendantes en province et c’est une très bonne chose car ses quatre collections sont vraiment riches et recèlent de petits bijoux de parfumerie. Tout d’abord, il y a les eaux de toilettes, très abordables qui comptent de nombreuses fragrances merveilleuses. Je citerai bien évidemment l’emblématique « Blenheim Bouquet » que j’aime depuis toujours et qui est un faux classique lancé en 1902 mais également « Endymion » ou encore « English Fern » qui sont typique des after-shave classiques reconcentrés. Je les trouve magnifiques. La seconde collection est celle des eaux de parfum avec quelques bijoux tels « Iris Prima » dont l’élégance n’est plus à démontrer, « Savoy Steam » et « Elisabethan Rose » qui sont des création plus récentes. Ensuite vient la collection des voyages avec quelques parfum à base de bois et d’oud. Je pense à « Cairo » que j’aime beaucoup. Enfin, bien évidemment, je peux revenir sur la collection des portraits créés par de grands noms de la parfumerie française et qui figurent les membres d’une famille anglaise. Chaque flacon est travaillée de manière originale avec un capot en forme de tête d’animal et les boites sont une pure merveille. Les jus également sont magnifique. Il y en a plusieurs qui me font craquer comme « Much ado about the Duke » que j’ai eu la chance de porter ou encore « The Changing Constance », « Roaring Radcliffe » dont je vous ai déjà parlé et également, merveille des merveilles, « The Revenge of Lady Blanche ». Je sens planer le talent de Bertrand Duchaufour, de Daphné Bugey et de nombreux autres parfumeurs de talent autour de cette collection. Penhaligon’s est vraiment une maison à découvrir et redécouvrir.

 

Blenheim Bouquet Penhaligon's Cologne - un parfum pour homme 1902

 

 

Créée en 1799 et relancée une première fois en 1860, la maison Atkinsons avait complètement disparu en tout cas en Europe continentale aussi quelle ne fut pas ma (bonne) surprise de retrouver ses flacons que j’avais beaucoup aimé il y a une quinzaine d’année sur les rayonnages du Printemps Haussmann lors de mon avant-dernier séjour à Paris ! De nouvelles fragrances, des collaborations avec de nombreux parfumeurs de France et de Navarre (ean Claude Delville, Fabrice Pellegrin, Julie Pluchet, Violaine Collas, Christine Nagel, Amandine Clerc-Marie, Francis Deleamont, Maurice Roucel, Evelyne Boulanger, Soizic Beaucourt, Benoist Lapouza, Philippine Courtière et Pierre-Constantin Guéros.), une fabrication italienne, de nouveaux packagings et la voilà revenue cette marque britannique ! La marque a une histoire certes mais aujourd’hui, elle a une nouvelle robe, un lifting réussi et elle est en pleine forme ! J’ai découvert certaines créations et re-créations avec délice. Évidemment, j’ai un faible pour « 24 Old Bond Street » reformulée par Christine Nagel et Violaine Collas dans le plus pur esprit des colognes à l’anglaise avec des notes aromatiques conjuguées avec le bois de cèdre, le thé noir, la rose et de délicats muscs blancs. Il y a aussi une version intense mais je l’aime un peu moins. J’ai aussi eu un coup de coeur pour « Pirate’s Grand Reserve » que je connaissais sous son ancienne formule et qui a très peu changé lors de sa réédition en 2017. Je le détaillerai dans un prochain article sur les parfums épicés car il a un côté exotique mais aussi « élevé en fût de chêne » comme le meilleur des brandys. La marque a également lancé des oud et de nombreuses autres fragrances originales ou rééditées et franchement, il y a des merveilles !

 

24 Old Bond Street Atkinsons parfum - un parfum pour homme et femme 2013

 

 

Pour finir, je voudrais évoquer une marque plus contemporaine. J’aurais pu choisir « Beaufort London » qui m’a vraiment plu ou encore « Anima Vinci » que je trouve absolument remarquable mais j’ai déjà consacré un article à la première et je pense que je ferai une revue de la deuxième alors j’ai décidé de me pencher sur Jo Malone London même si la marque est aujourd’hui rachetée par le groupe américain Estee Lauder. Créé en 1990 par la créatrice Jo Malone qui produisait déjà des huiles pour le bain et des produits pour la maison, la marque est devenue « London » après son rachat. Jo Malone utilise la dénomination Cologne pour ses fragrances mais j’attire votre attention sur le fait que les classiques ont plutôt une concentration eau de toilette et les intenses sont des eaux de parfum. La marque a pour postulat d’illustrer les différentes facettes de la vie anglaise. Modernes mais très faciles à porter, les parfums de la marque sont très simples et peuvent se superposer ce qui est constitue un peu leur originalité. Je dois dire que je suis très facilement séduit par les créations des nombreux parfumeurs qui ont travaillé pour la marque mais que j’ai tout de même mes petites préférences. Je citerai, dans la collection classique, « Earl Grey and Cucumber », une eau de toilette très fraîche à base de bergamote agrémentée de notes de concombre et de thé noir créée par Christine Nagel. Je l’ai portée et j’ai été tout à fait sidéré par sa tenue. J’aime bien aussi « Vintage Gardenia » qui, je crois, n’existe plus et « Amber and Lavender » que je considère comme un beau classique. Dans la collection des intenses, j’ai un faible pour « Jasmin Sambac and Marigold » mais je trouve qu’il ressemble un peu trop à des parfums que j’ai déjà et le tout dernier « Vétiver and Golden Vanilla ». Ceci dit, la création qui me fait le plus craquer est « Orange Bitters », une édition limitée qui ressort chaque année pour les fêtes de Noël et qui est une variation autour de l’orange amère, confite et repose sur un fond de bois de santal. Pour moi, c’est une des plus belles réussites de la marque. Il faudrait faire une revue entière sur Jo Malone London car il y a nombre de belles créations à découvrir, à porter seules ou à combiner. Je trouve que c’est un bien joli univers.

 

Earl Grey & Cucumber Jo Malone London parfum - un nouveau parfum  pour homme et femme 2022

 

Il existe, c’est vrai, d’autres marques britanniques mais je ne peux pas être plus exhaustif au risque de vous perdre ou de vous lasser alors, si j’ai ça et là un coup de coeur, je ne manquerai pas de vous en faire un article.

 



07/04/2020
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