"Le Baiser du Dragon", un chef-d'oeuvre devenu rare
Et puis il y a les parfums qui sont devenus difficiles à trouver que ce soit dans les parfumeries grand public, sur les stands des grands magasins et dans certaines boutiques indépendantes. Déficit de succès, volonté de la rareté, que sais-je encore ? Parfois, j’ai un peu de mal à comprendre la politique des marques comme par exemple de Rochas qui, il y a trois ou quatre ans ressortait « Moustache Original 1949 » dans sa version initiale mais dont la vente se cantonnait au concept store Dover Street et au Marionnaud des Champs-Élysées. L’effet ne s’est pas fait attendre et cette réédition n’est restée sur le marché que durant quelques temps, ne bénéficiant ni d’une visibilité suffisante ni de la moindre communication. Hélas, « Moustache » n’est pas le seul parfum dont la diffusion est plus que confidentielle. Je pourrais citer d’autres maisons comme, par exemple, Memo ou encore État Libre d’Orange qui se réservent des exclusivités boutique auxquelles nous voudrions bien avoir accès plus librement. Il est, en outre, un parfum que j’aime particulièrement et qui avait disparu des cadres, en tout cas en France, car il était fabriqué pour le marché étranger, dont je voudrais parler. Il s’agit de la création d’Alberto Morillas dont la première version a été lancée chez Cartier en 2003 et qui existait en trois concentrations. J’ai nommé bien évidemment « Le Baiser du Dragon ». Il y a quelques années, j’ai su que la marque rééditait cette fragrance, toujours dans ses trois versions il me semble et je m’attendais à la retrouver au moins dans les grands magasins chez nous à Lyon mais il n’en n’a rien été. En effet, c’est une exclusivité du stand de la marque aux Galeries Lafayette du Boulevard Haussmann. Je trouve l’idée absurde notamment lorsque l’on parle d’un parfum qui était à la portée de tous autrefois. Enfin bon, je l’ai redécouvert à Paris il y a quelques temps et il est, pour moi, tel que dans mon souvenir. J’ai trouvé que c’était l’occasion de revenir sur ce travail autour du vétiver que je trouve particulièrement magnifique qui trouve parfaitement sa place dans ce blog destinés aux amateurs de parfums.
L'eau de toilette
Surfant sur le goût des femmes pour les boisés qui s’est développé depuis l’arrivée des créations de Christopher Sheldrake pour Serge Lutens, Cartier avait chargé, à l’époque, Alberto Morillas d’explorer cette famille olfactive pour inventer un parfum ultra-sophistiqué qui, je trouve, s’avère absolument androgyne. « La fraîcheur de l’amande amère ouvre l’accord avec la douceur du néroli et du gardénia. Toute la noblesse racée des bois de cèdre et de santal s’enveloppe au cœur par la sensualité poudrée de l’iris. En fond, le vétiver donne toute sa personnalité au parfum, s’arrondi par la chaleur mystérieuse du patchouli et du benjoin. Entre ombre et lumière, Le Baiser du Dragon conjugue les paradoxes avec une élégance suprême. Il emprunte aux hommes, les notes chaudes et boisées du vétiver qu’il féminise avec des accents floraux et poudrés comme la rose et l’iris ». Il s’ouvre sur un accord amaretto associé à des notes de néroli et de gardénia puis nous arrivons sur un coeur très original de bois de cèdre, de muscs blancs, de rose bulgare poudrée par la racine d’iris puis le fond de vétiver prend toute sa place avec des accents de patchouli, de benjoin et d’ambre. Pour moi, ce parfum est l’un des plus aboutis que l’on pouvait trouver dans la parfumerie grand public. Il avait pourtant rencontré sa clientèle. Preuve en est qu’il est sorti en eau de parfum et que sont venus le rejoindre, en 2004 et en 2005, l’eau de toilette et l’extrait. En plus, il est contenu dans un très beau flacon : « Inspiré d’un flacon créé par Cartier en 1925, le Baiser Du Dragon mêle l’Art Déco à l’art chinois. Graphique et géométrique, un idéogramme emprunté à la Chine souligne la rondeur du flacon. Son bouchon, un disque noir profond comme la laque se prolonge d’une dague au coeur du parfum, clin d’œil à la délicatesse des touche-oreilles d’autrefois ». Pour moi, « Le Baiser du Dragon » est une vraie réussite et j’espère le retrouver un jour dans tous les points de vente Cartier. On peut toujours rêver !
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