Passion Parfums

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Le bois d'akigala (ou akigalawood), une autre facette du patchouli

Ganymede Extrait : Rencontre avec Marc-Antoine Barrois ~ Colonnes

 

 

 

Depuis quatre ou cinq ans, on ne parle que de bois d’Akigala (ou akigalawood) mais de quoi s’agit-il ? Pour l’expliquer sans commettre d’erreur, j’ai repris la définition du site Olfastory : « L’akigalawood est issu de l’huile essentielle de patchouli offrant ainsi des notes à la fois boisée et poivrée. Au sujet de cet ingrédient, la maison Givaudan affirme : Ce nouvel ingrédient possède un profil similaire à celui du patchouli, combiné à des senteurs épicées de poivre et une nuance précieuse de bois d’Agar. Avec la présence de l’akigalawood, le parfum devient progressivement chaud et boisé. L’akigalawood offre également des tonalités mystérieuses, à l’étincelle subtile. Daniela Andrier, parfumeuse chez Givaudan à la tête de grands succès rajoute : C’est une matière étonnante qui interagit avec les autres comme un caméléon. À leur contact, elle se métamorphose. Elle n’a pas la densité et la profondeur d’une essence naturelle de patchouli, mais elle offre une légèreté et une intensité totalement nouvelle ». Je crois que l’on a déjà quelques pistes. Daniela Roche Andrier a été l’une des premières à utiliser cette matière en traces mais c’est surtout depuis certaines créations à succès de Quentin Bisch que nous avons découvert vraiment les facettes singulière de ce patchouli fractionné qui ne ressemble pas vraiment à ce que nous connaissions auparavant.

 

La première fois que j’ai vraiment entendu parler de cette matière première, c’était par ce parfumeur talentueux et prolifique à l’occasion de la sortie de « Bois Impérial » qu’il avait créé pour Essential Parfums :

 

Pour écrire cet article, j’ai remis mon nez dans les deux versions de « Bois Impérial », l’eau de parfum créé par Quentin Bisch en 2020 et l’extrait, qui présente des facettes de cuir et de rose, sorti en 2024. La version originale est un succès qui ne s’est jamais démenti. « Les feuilles d'un basilic thaï épicé fraîchement écrasées rencontrent les facettes poivrées, pétillantes du pamplemousse et de l'absolu de poivre de Timut népalais. Une combinaison brillante qui contraste parfaitement avec la signature boisée audacieuse du parfum. Une huile de vétiver haïtienne verte, riche et terreuse fait écho à Georgywood - une molécule exclusive aux puissantes tonalités de bois de cèdre. Cette association boisée vibrante est illuminée par l'aspect floral du Petalia. Le majestique Akigalawood signe vraiment le parfum. Cet ingrédient naturel exclusif est recyclé à partir du patchouli grâce à un processus biotechnologique. Son caractère boisé épicé unique est rehaussé par une riche essence de patchouli indonésienne et une note puissante et durable d’Ambrofix ». Je me suis donc concentré plutôt sur cette version qui s’ouvre avec une note très fusante de basilic qui va donner une certaine fraîcheur à la totalité du parfum et perdurer tout au long de l’évolution. Elle se renforce donc avec n coeur de vétiver et de poivre noir, très présent qui me plait bien puis le parfum se pose sur un fond d’akigalawood et de patchouli qui se mêlent et s’entremêlent, soutenus par un ambroxix un peu prédominant. La tenue et le sillage de l’eau de parfum sont vraiment très suffisantes et il est vrai que, même si ce parfum ne me touche pas vraiment, je comprends que son originalité et son rapport qualité-prix lui confèrent un succès qui ne se dément toujours pas cinq ans après sa sortie.

 

Bois Impérial Essential Parfums pour homme et femme

 

 

Toujours créé par Quentin Bisch, l’année précédente, en 2019, pour le couturier Marc-Antoine Barrois, « Ganymède » est aussi un si grand succès qu’one version extrait est sortie en 2023. Là encore, je vais me concentrer sur l’original, soit l’eau de parfum. La marque parle de cuiré floral mais c’est vrai qu’il est très original et difficile à classer dans une catégorie ou une autre. « Composé par le parfumeur Quentin Bisch et Marc-Antoine Barrois, Ganymède reprend les notes parfumées cuirées-daim qui avaient fait du parfum B683 un grand classique. Mais cette fois, elles s’émancipent des codes traditionnels pour nous emporter ailleurs, vers une élégance lumineuse et fluide. Elles s’assouplissent, gagnent en légèreté et douceur tactile au contact de la violette tandis que la mandarine apporte sa vivacité pleine et acidulée. C’est elle qui donne le ton et la verticalité de la fragrance dès l’envolée et face à elle, l’immortelle vient en contre-point relever l’accord de ses facettes tantôt minérales tantôt salées. Toute la composition joue sur les contrastes et les oppositions.Les notes se répondent dans un dialogue permanent pour dessiner une nouvelle carte olfactive sur la peau… ». Si on reconnait, tout au long de l’évolution du parfum, la note de bois d’akigala, c’est un parfum très complexe, doté d’une tenue absolument atomique, d’un sillage important et d’une singularité qui a fait son succès. L’essence de mandarine d’Italie associée au safran en tête apporte une certaine douceur mais le coeur, poudré, étonnant, de violette et d’absolu d’osmanthus d’une grande qualité apportent un côté cuir, même daim, très étonnant. Le fond est encore plus addictif avec ces notes plutôt patchouli presque marin de bois d’akigala enveloppé d’un absolu d’immortelle tout à fait omniprésent. Pour moi, « Ganymède » EDP, est vraiment une interprétation abstraite d’un cuir hors-norme. Je lui trouve un côté presque « graphique » et il ne me raccroche à rien de ce que je connais. J’aime le sentir, il me surprend énormément mais je ne sais pas si je pourrais le porter. Sa tenue est interminable et son sillage peut-être trop imposant pour moi (et ne parlons pas de l’extrait !) or il prend peut-être un peu trop de place pour moi. Il n’en demeure pas moins vraiment hors des standard et j’apprécie la démarche artistique à sa juste mesure.

 

Ganymede Marc-Antoine Barrois pour homme et femme

 

 

C’est très récemment que j’ai découvert la maison New Notes et, évidemment, « Akigala Mandarino », sorti en 2024, et que plusieurs d’entre-vous ont déjà adopté. Erik Minati, son créateur, en décrit ainsi l’inspiration : « Akigala Mandarino mélange harmonieusement les nuances épicées et boisées de l'akigalawood avec la fraîcheur des fruits et le peps revigorant de la mandarine. Un parfum captivant qui associe les notes épicées et boisées de l'akigalawood à la fraîcheur des fruits et au zeste vivifiant de la mandarine ». Très franchement, je n’avais pas spécialement envie de le sentir. Je ne sais pas pourquoi mais cette marque italienne ne m’attirait pas vraiment or je trouve qu’elle recèle de jolies créations dont celle-ci. Alors certes, elle surfe un peu sur la mode mais ça ne l’empêche pas d’être réussie. Le départ est juteux, fruité et rappelle un été de vacances avec des note de mandarine, de fruit de la passion, de pomme et de framboise. Puis, après quelques minutes, apparait un coeur très fleuri, presque printanier de freesia, de jasmin et de muguet. Le fond est presque totalement composé d’akigalawood avec des traces d’ambre. Et bien, le résultat me plait assez, il y a quelque chose d’inédit, d’estival et de vraiment nouveau. Je pense que je pourrais tenter d’essayer mieux ce parfum et de vous en parler plus complètement. En tout cas, ma première et ma seconde impressions ont étés bonnes et agréables. C’est une jolie composition équilibrée et pleine de charme.

 

Akigala Mandarino New Notes pour homme et femme

 

 

Tout d’abord appelé « Pour Une Amourette Roland Mouret », ce parfum a été créé en 2017 par Daniela Roche-Andrier qui fut l'une des premières à travailler cette note. Il porte le nom, plus simple de « Une Amourette » aujourd’hui et je trouve qu’il met aussi en avant la note de bois d’Akigala. Elle en décrit ainsi l’inspiration : « En rencontrant Roland, j'imaginais un parfum très racé, sombre : du noir et du rouge. Patchouli et Indole, sont deux éléments qui se répondent dans une tension boisée/animale orale, ce duo constitue la colonne vertébrale de la note. Le Néroli ouvre lumineusement les notes de tête de cette Amourette. résinoïde iris, Akigalawood et résinoïde Encens forment le socle de ce dialogue ». En remettant mon nez dans ce parfum que je trouve vraiment très contemporain, j’ai vraiment repéré la note tout de suite et je l’ai senti bien différemment que lorsque je l’avais découvert il y a quelques années. C’est un parfum vraiment complexe qui, au départ, nous surprend avec une envolée très épicée de néroli mais aussi de poivre rose et de cardamome qui s’enrichit d’un coeur très doux de pêche et d’iris rehaussé d’Alikgalawood puis le parfum se fait résineux avec un fond d’opoponax et de vanille et d’encens. Comme ça, sur le papier, « Une Amourette » a tout pour me déplaire et pourtant, il est sans doute mon préféré de la sélection car je le trouve d’une grande richesse. Je l’ai porté vraiment autour de moi pour écrire mon article et j’ai bien aimé. Il est beau, profond, original et vraiment moderne. Même si je ne porte pas facilement les résineux, je le trouve vraiment intéressant et il me plait quand même. Je ne sais pas si je pourrais me l’approprier pour le porter régulièrement mais j’ai beaucoup aimé le réessayer.

 

Une Amourette Roland Mouret Etat Libre d'Orange pour homme et femme

 

 

Je m’en tiendrai là car je ne veux pas trop parler de compositions dans lesquelles je ne sens pas très bien la note de bois d’akigala mais je voulais revenir sur cette note qui fait partie des tendances depuis cinq ou six ans et que j’ai eu beaucoup de mal à assimiler vraiment. En tout cas, je me suis senti des envies de tenter de porter ces trois parfums, ce qui n’était pas évident au premier abord. Je ne suis pas certain qu’ils soient pour moi mais on peut toujours essayer.

 



05/04/2025
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