Passion Parfums

 

 

 

Le Galion a 90 ans ! Sur le site de la marque on peut lire : « Pour célébrer les 90 ans de la Maison, Le Galion reprend la mer, et crée une nouvelle collection de 9 parfums, en hommage à chaque décennie – re-éditions de ses plus grands succès, soliflores et nouvelles compositions prestigieuses crées par des parfumeurs de renom, célébrant à nouveau la Parfumerie de luxe et l’élégance française intemporelle ». Pour l’occasion, la marque a décidé de rééditer voire de recréer neuf fragrances mythiques disparues au fil des décennies. Mais qu’est-ce que le Galion ? Sur le site de la maison créé par le prince Murat, c’est Élisabeth de Feydeau qui nous rappelle son histoire :

« Le nom de cette belle marque, inspiré des grands navires à poupe carrée, évoque les grands larges et l’évasion. Quelques beaux noms de parfums restent encore dans nos mémoires : Sortilège, Brumes, Snob… Mais le souvenir des parfums Le Galion se faisait plus lointain, appartenait au passé, celui glorieux de la belle parfumerie française. Parfumeur de talent, Paul Vacher devient le propriétaire de la société Le Galion en 1935, à la suite du Prince Murat qui en avait été le fondateur quelques années plus tôt. Ayant créé des parfums pour des maisons prestigieuses dont Lanvin pour laquelle il composera avec André Fraysse,  Arpège, Rumeur et Scandal, Paul Vacher pense qu’il est temps pour lui de se lancer dans l’aventure. En 1936, son parfum Sortilège connaît un succès immédiat et restera un des fleurons de la Maison. Suivront à la fin des années 30, Bourrasque, Brumes et quelques très beaux soliflores dont Iris et Tubéreuse, couturés des plus belles matières premières naturelles. A la Libération, Paul Vacher continue de créer des parfums, comme Special for Gentlemen (1947), Frac (1949), Lily of the Valley et La Rose (1950), le très célèbre et bien nommé Snob (1952) ou Whip (1953). Paul Vacher est alors un parfumeur estimé, considéré par certains comme l’un de grands maîtres de la parfumerie, au même titre qu’Ernest Beaux, Ernest Daltroff, Jacques Guerlain ou Edmond Roudnitska. D’ailleurs, en 1946, lorsque Serge Heftler-Louiche et Christian Dior souhaitent développer un parfum lié à la Maison de Couture, ils font appel tout naturellement à Paul Vacher, qui créa alors ce magnifique parfum chypré, baptisé tout simplement Miss Dior. Au début des années 1960, Christian Dior Parfums fait de nouveau appel à Paul Vacher qui crée alors Diorling en 1963. La renommée des parfums Le Galion est internationale, et Sortilège, est vendu en 1964 dans 97 pays. Paul Vacher continue de créer pour la Maison Le Galion la Cologne Extra-Vieille (1967), Galion d’Or, Vétyver (tous deux en 1968), ou encore l’Eau Noble (1972). En 1980, Le Galion est vendu à un groupe américain. Mal gérée, la société périclite rapidement et s’enfuit avec elle, toute une image de la France et du parfum. Celle de l’élégance et de la simplicité, des bonnes manières et du sens de la qualité. »

 

Paul Vacher

 

 

 

Flacon original de "Eau de Vétyver"

En cette année 2020, neuf fragrances ont été donc soit rééditées dans une formule proche de ce qu’elles étaient à l’origine soit recrées « dans l’esprit ». Ceux qui m’ont le plus marqué sont « Chypre » créé par Jean-Christophe Hérault, « Tulipe » réinventé par Thomas Fontaine, « Lily of the Valley » revu par Domitille Michalon-Bertier et « Bourrasque » réinterprété par Rodrigo Flores-Roux. Je dois dire que ce dernier, est celui qui m’a le plus séduit. La marque décrit sa création de la manière suivante : « Ayant connu le parfum Bourrasque crée par Paul Vacher en 1937, Rodrigo Flores Roux s’avoue inspiré par l’idée de réinventer ce  coup de vent violent, qui survient subitement, cette tornade au sens métaphorique et poétique. Ce souffle énergétique, passionné, presque sexuel ou animal. Un parfum qui se devait d’être fort, fort, fort... Il crée une composition initialement chyprée, s'emparant d'une forte tenue de notes boisées, couronnée de notes florales intenses. Suivent une rose épineuse, un osmanthus explosif, une fleur de l'Inde, inconnue ailleurs... des nuances de terre mouillée, faisant référence à l’orage qui s'annonce avec fracas. Une profonde animalité, vêtue de cuir, laisse son sillage aussi désirable que troublant. Tenir hors de la porte des innocents ». Je dois dire que je trouve son envolée assez quelconque mais le développement et notamment son côté oscillant entre chypre et parfum cuiré ne pouvait que me plaire.

Je suis content de redécouvrir Le Galion petit à petit. Je trouve que la marque recèle de très beaux classiques qui pourront vraiment attirer les nostalgiques de fragrance « à l’ancienne » mais revisitées avec goût. Il me faudra pas mal de temps pour tout découvrir et tout apprécier mais je me demande si je ne ferai pas une revue détaillée sur la marque. Et vous ? Connaissez-vous Le Galion ? Avez-vous, sans le savoir ou non porté un parfum créé par Paul Vacher ? Si tel est le cas, n’hésitez pas à laisser des messages au bas de cet article.