Passion Parfums

« Jean Patou souhaitait un parfum phare pour sa maison. En 1930, Henri Alméras proposa alors une fragrance composée d'essences de rose et de jasmin dans des proportions particulièrement importantes : il fallait plus de 10 000 fleurs de jasmin de Grasse et 28 douzaines de roses (roses de mai de Grasse « Rosa centifolia » et roses de Bulgarie) pour obtenir trois centilitres de parfum17. Le prix de cette composition rendait sa commercialisation très risquée alors que sévissait la crise économique qui suivit le krach de 1929. Mais Jean Patou fut séduit et lança la commercialisation sous la marque « Joy » et en utilisant le slogan particulièrement audacieux que lui avait suggéré son amie et conseillère, la chroniqueuse américaine Elsa Maxwell : « Joy », le parfum le plus cher au monde (the costliest perfume in the world) » Source internet.

J’ai déjà évoqué ce parfum lorsque j’ai écrit mon article sur la note de jasmin mais il est tellement célèbre que j’ai eu envie d’y revenir d’une manière un peu plus détaillée et de lui consacrer un sujet à part entière. On peut le trouver désuet, un peu overdosé en fleurs, trop capiteux, trop ceci, pas assez cela mais force est de constater que "Joy", le premier parfum commandé par Jean Patou dans les années trente pour l'offrir à ses meilleures clientes est mythique.

Créé en 1930 par Henri Almeras, il est très rapidement considéré comme le parfum le plus cher du monde tant les essences de fleurs utilisées sont à la fois nobles et nombreuse. Allez, je vous en cite quelques unes, jasmin de Grasse évidemment, Rose, ylang ylang, tubéreuse et j'en passe et des meilleures. Opulent, floral, peut-être un peu désuet aujourd’hui pour certain, « Joy » est pourtant un intemporel qui a, encore aujourd’hui ses adeptes voire même ses fervents admirateurs. Il demeure, pour moi, l’un des fleurons de la parfumerie française.

Il en résulte une fragrance tout à fait équilibrée et vraiment moderne pour son époque. À l'heure où Chanel et les parfumeurs LT Piver et autres commençaient à utiliser les aldéhydes, les première molécules de synthèse, Henri Almeras allait franchement sur le chemin des fleurs. Le succès de ce parfum fit qu'il fut commercialisé assez rapidement. Nombre de stars ont porté "Joy". Je cite souvent Marlene Dietrich car elle en a parlé dans ses mémoires mais il y en a certainement plein d’autres et Vivien Leigh, la « Scarlett » du film « Autant en Emporte le Vent ».

Personnellement, j'aime "Joy". Je trouve qu'il a un charme fou, particulièrement dans sa version eau de parfum. Je l'ai re-senti à Lyon il y a quelques mois et j'y ai pris un infini plaisir. Il n’est absolument pas pour moi mais j’ai envie de le sentir encore et encore… toujours en fait. Je trouve qu’il est tout en séduction même si ce n’est pas le parfum de tout le monde et qu’il faut une certaine audace pour le porter. Les femmes (et même les hommes pourquoi pas) qui le portent font montre d’une personnalité affirmée et d’une assurance que je n’ai pas forcément. Il est, pour moi, un sommet de chic et de sophistication.