Passion Parfums

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Les Création de Monsieur Dior, mon coup de foudre du moment

Les Creations de Monsieur Dior Dioressence Christian Dior parfum ...

 

 

« Christian Dior, né le 21 janvier 1905 à Granville dans la Manche et mort le 24 octobre 1957 à Montecatini Terme en Italie, est un grand couturier français. En 1947, il donne son nom à la maison de haute couture homonyme, financée par Marcel Boussac. Celle-ci s'illustre dès 1947 dans la haute couture et la parfumerie puis dans tous les métiers du luxe. » Source Wikipédia. Très vite, le styliste voudra associer des parfums à ses créations et ainsi naîtra une collaboration fructueuse avec des parfumeurs devenus les pères de la parfumerie moderne. Je pense évidemment à Edmond Roudnitska qui s’attachera à la maison en 1948 et 1976 et inventera plusieurs parfums, dont les mythiques « Diorissimo » et « Eau Sauvage », puis Paul Vacher et enfin Guy Robert qui créera le superbe « Dioressence ». En 2009, François Demachy, parfumeur attitré de la maison, aura l’idée très intéressante de regrouper les parfums mythiques et historiques de la maison dans une collection appelée « les Créations de Monsieur Dior » à laquelle il rajoutera « For Ever and Ever », dans leur version eau de toilette (exception faite de « Diorissimo » qui existe encore aujourd’hui également en concentration eau de parfum et extrait. J’ai découvert et redécouvert la totalité de cette collection confidentielle et un peu injustement oubliée et j’ai trouvé intéressant de les détailler.

 

 

Art de composer le Parfum | Domaine Sainte Blanche

Christian Dior avec Thérèse et Edmond Roudnitska

 

 

 

 

En 1949, Edmond Roudnitska crée "Diorama" autour d’une prune à la fois confite et épicée (thème qu’il reprendra souvent notamment dans « Femme » de Rochas et, évidemment et j’en ai déjà beaucoup parlé, dans « Le Parfum de Thérèse », édité quarante ans après sa création aux Éditions de Parfum Frédéric Malle) associée à des notes d’ylang ylang après une ouverture de safran et de melon et un coeur de gardénia, de jasmin, de clou de girofle et de tubéreuse. La prune, présente dès l’envolée, reste la note principale et s’appuie, en fond, sur une construction vétiver et patchouli. Dans la version parfum qui fut la première à être lancée, la formule était plus complexe mais, au fil des années, Edmond Roudnitska la modifiera pour en donner, en eau de toilette, une version plus épurée qui va à l’essentiel. Je suppose que plusieurs reformulations ont été nécessaire comme pour tous les parfums de la collection mais je trouve que celle qui est commercialisée actuellement est particulièrement belle. Une fois passée les notes de safran et de clou de girofle, la prune, enrichie des accents floraux et boisés, se fait élégante, profonde et légère à la fois. Pour moi, « Diorama » est un véritable coup de coeur.

 

 

 

Très souvent, Edmond Roudnitska travaillera les agrumes dans des créations toujours novatrices et originales qui vont, par la suite, influencer nombre de parfumeurs. En 1955, c’est autour d’un accord chypré qu’il va inventer « Eau Fraîche » en utilisant plusieurs variétés d’agrumes mais surtout de mandarines, jaunes, vertes et oranges. « Eau Fraîche » n’est ni une cologne, ni un hespéridé classique mais sans doute l’un des rares chyprés agrumes que j’ai pu découvrir. En fait, toute la fraîcheur de la mandarine (je devrais dire des mandarines) et des autres agrumes tels la bergamote, sont absolument sublimés par un accord chypré à la fois discret et présent et que l’on remarque dès les notes de tête. Apparemment simple, « Eau Fraîche » est vraiment une création assez éloignée de ce que le parfumeur avait créé pour Rochas avec « Moustache » ou qu’il lancera dans les années soixante pour la maison Dior avec « Eau Sauvage ». « Eau Fraîche » est, pour moi, une interprétation des agrumes presque « huileuse » ou « cireuse » un peu à l’anglaise que je trouve d’un chic absolu. Christian Dior l’avait adopté et le portait quotidiennement. J’ai eu l’occasion de le sentir et le re-sentir et je ne m’en lasse pas. Il faut le dire, c’est vraiment un parfum à redécouvrir.

 

Je n’ai jamais été un grand fan des parfums mythiques de la maison Dior pas plus que des créations récentes à quelques exceptions près. Je pense évidemment à « Poison » ou encore « Dune » dans sa version féminine. Pourtant, il me faut l’admettre, et je l’ai déjà évoqué au fil des pages de ce blog, j’ai eu, de tous temps, un faible très net pour « Diorissimo » créé en 1956. Comme nous l’avons déjà vu, il est l’interprétation faite par Edmond Roudnitska du muguet de son jardin de Cabris sur les hauteur de Grasse. Comme vous l’avez peut-être lu, Christian Dior aimait le muguet, il revenait en filigrane dans ses collections, il en portait, lorsque c’était possible à sa boutonnière et il en offrait à ses ouvrières ainsi qu’à ses clientes. Il était donc naturel qu’il ait envie d’en faire un parfum. Seulement voilà, l’odeur du muguet ne peut pas se capturer. Elle est beaucoup trop fugace. C’est donc au travers d’autres fleurs tels le lys, l’amarilys, le lilas, la boronia et le jasmin, qu’Edmond Roudnitska va, en quelque sorte, interpréter cette fleur, à la manière dont le faisaient les anglais dans de nombreux parfums Lily on the Valley mais en l’intégrant à un bouquet profond, puissant et presque sophistiqué voire, comme le présente la marque, théâtralisé. C’est muguet unique et plein de charme. Je le connais et je l’aime en eau de toilette mais je suis persuadé que les versions eau de parfum et extrait qui existent encore, sont de pures merveilles. « Diorissimo » est un incontournable de la parfumerie et je suis heureux que, même s’il semble un peu daté, il continue d’avoir des adeptes. Je ne le porterai pas mais j’aime le sentir, encore, encore et encore.

 

Les Creations de Monsieur Dior Diorissimo Eau de Parfum Dior parfum - un  parfum pour femme 2009

 

 

 

En 1963, c’est à Paul Vacher qu’il échoit de créer un nouveau parfum, chypré, cuiré, dans l’esprit de « Bandit » de Robert Piguet, imaginé en 1946 par Germaine Cellier. Ainsi naîtra « Diorling ». Faussement classique, avec un départ très net de bergamote, il nous emmène dans un coeur d’iris poudré et profond associé à la rose puis, sur un fond de patchouli et mousse de chêne construit sur un accord cuir de Russie. « Diorling » fait partie de ces parfums cuirés, presque tabac, avec des notes froides qui vont beaucoup plaire aux parfumeurs qui ne cesseront d’explorer ces effluves. Beaucoup d’originaux, certains aujourd’hui disparus, sont construits de cette façon-là et ce n’est pas pour me déplaire. Outre « Bandit », je pense à « Cabochard » de Grès ou encore à « Macassar » de Rochas qui, hélas, n’a jamais été réédité. « Diorling » est une eau de toilette donc il a un côté frais, voire même froid, que je trouve tout à fait élégant. Dès l’envolée de bergamote, il m’a séduit et, même si je lui ai préféré « Diorama » qui correspond à ce qui me fait « planer » en ce moment, je pourrais le porter vraiment facilement.

 

Décidément la maison Dior a beaucoup sorti de parfums chyprés. « Diorella », créé en 1972 par Edmond Roudnitska est de ceux-là. Outre l’accord traditionnel bergamote en tête et association mousse de chêne et patchouli en fond, celui-ci est plutôt floral après des notes de têtes clairement hespéridées dans lesquelles la bergamote douce s’enrichit du « peps » du citron de sicile, c’est un coeur de chèvrefeuille, de cyclamen et de rose qui se pose sur cette association à laquelle le parfumeur a ajouté un vétiver profond et élégant. J’aime beaucoup « Diorella ». Je pense qu’il reste, aujourd’hui encore, un succès de la collection car on peut le retrouver dans les enseignes du sélectif. Pour ma part, je trouve qu’il a une élégance intemporelle et, s’il me parait moins « androgyne » que « Diorling » ou « Diorama », je pense que je pourrais le porter sans aucun problème. Pour moi, il est l’archétype du chic de la maison Dior telle que je me l’imagine. C’est une petite merveille, c’est évident et je pense qu’il est si facile à porter (tout en gardant identité et singularité), qu’il peut plaire à tous les âges. « Diorella » est un peu devenu un « célèbre confidentiel » mais je l’aime beaucoup et je suis toujours heureux de remettre mon nez dedans.

 

« Dioressence », créé par Guy Robert en 1979 est aussi un chypré mais celui-ci a des accents orientaux et floraux. Son ouverture de bergamote, de mandarine et de patchouli donne le ton avec sa pointe d’aldéhydes. Le coeur de tubéreuse, violette, iris, ylang ylang et jasmin est construit autour de la cannelle mais aussi du géranium et de l’oeillet qui lui donnent ce côté piquant reconnaissable immédiatement. Le fond de patchouli et mousse de chêne est enrichi de muscs blancs, de vétiver et de vanille qui lui donnent une identité de « chypré oriental » si je peux m’exprimer ainsi. C’est un parfum profond, puissant et je pense que la version eau de toilette s’imposait afin qu’il ne soit pas too much. Pour moi, « Dioressence » est vraiment le plus daté de la collection et je dirai qu’il est typique de ces parfums complexes du début des années 70 qui veulent renouer avec la tradition des parfums à la fois élégants et surannés de la première moitié du XXème siècle. J’aime sentir « Dioressence » mais il n’est pas mon préféré. Je le trouve un peu figé dans le temps et peut-être qu’il ne peut pas être porté par tout le monde. En revanche, je sais apprécier la qualité et l’inventivité du travail de Guy Robert et admettre que c’est un très beau parfum.

 

 

Le plus récent de la collection est « Forever and Ever », sorti en 2001 qui est un vrai floral construit autour d’une rose fraîche de Bulgarie avec des notes de freesia et de jasmin de Grasse. Je ne suis pas certain car je n’ai pas trouvé l’information mais je pense que, déjà c’était François Demachy qui l’avait créé car « Forever and Ever » est tout à fait dans l’esprit qu’il imprime à la maison Dior depuis qu’il en est le directeur artistique. Cette rose fraîche, qui ressort d’un bouquet floral est parée de muscs blancs très poudrés et « revigorants » à la fois. Le jus, rose, très « girly » tranche un peu avec le classicisme du reste de la collection. Je dois dire que, si j’étais un peu dubitatif, j’ai adoré le sentir. C’est un parfum résolument moderne mais qui a tout à fait sa place dans « les Créations de Monsieur Dior » car il est, pour moi, la quintessence de l’image que j’ai de la maison. C’est un parfum facile d’accès, à la fois élégant et très facile à porter. Il est impossible de faire une faute de goût avec « Forever and Ever ».

 

 

Voilà, vous l’aurez compris, parmi les collections de Dior, celle-ci, la plus « historique » est celle que j’ai préféré découvrir même si je me pencherai volontiers sur la collection privée (j’en ai pour un moment) dans un prochain article. J’ai tenu à faire une revue complète de ces parfums mythiques, créés par des parfumeurs qui ont révolutionné, en leur temps, l’olfaction et la perception des effluves. Je suis séduit… totalement séduit… Moi qui n’était absolument pas attiré par l’esprit parfumé de Dior. Comme quoi, il ne faut jamais dire jamais… il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.

 

 



28/06/2020
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